DOI issue:
Nr. 21 (25 Mai)
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188
LA CHRONIQUE DES ARTS
et des estampes célèbres : Miss Day, de Reynolds,
la Blanchisseuse, de Morland. C’est le même
esprit d’adroit pastiche qui inspire aux misses
Gasella leurs miniatures en cire, leurs coffrets,
leurs reliures en cuir repoussé et ciselé.
EXPOSITION REMBRANDT BUGATTI
(Galerie A.-A. Hébrard)
Le métier du fondeur et la virtuosité du manieur
de glaise collaborent, comme toujours, pour notre
agrément dans les précieux bronzes qu’expose le
brillant animalier italien, M. Rembrandt Bugatti.
Leur charme vient de ce qu’une habile exécution
sait fixer dans le métal l'instantané du croquis. La
réalité, certes, justifie suffisamment ces groupes
où les biches, les chevaux ou les bisons se suivent
à la file. Les premiers exemples d’une telle pré-
sentation plurent singulièrement par leur nou-
veauté. L’artiste, cependant, aurait tort d’en abu-
ser. On peut leur reprocher de reproduire, trop
fidèlement peut-être, des pages d’album, clés tran-
ches de jardin d’acclimatation. Du moins, ils sont
vivants. Ceux qui paraissent, pour cette raison, les
meilleurs, comme les Girafes, prouvent que le
souci de la composition ne nuit ni à la vivacité ni
à la vérité de l’observation.
EXPOSITION EUCÈNE-PAUL ULMANN
(Galerie des « Artistes et Artisans »)
Ce sont des portraits et des paysages que nous
montre un peintre américain, habitué de la Société
Nationale depuis plusieurs années. De grands por-
traits d’apparat, de petites figures de femmes dans
des intérieurs, manifestent l’ambition detraduireles
élégances mondaines par des moyens qui avouent
une admiration trop docile d’Alfred Stevens ; et on
y constate un métier qui aime à faire chatoyer sur
un fond sombre des velours et des étoffes satinées.
D’autre part, et comme par contraste, de petites
notations de plages animées et de jardins publics
semblent appartenir à une tout autre conception
d’art. L’exécution menue, et comme égratignée, y
rappelle la manière de M. Raffaëlli, tandis que, sur
des ciels blanchâtres tranchent des notes un peu
aigres de rouge et de vert.
Paul Jamot.
--——---
Académie des Beaux-Arts
Séance du 18 mai
Prix. — L’Académie a rendu son jugement sur
les prix suivants :
Prix Jean-Reynaud (d ? la valeur de 10,000 francs,
à décerner au travail le plus méritant qui se sera
produit dans les cinq dernières années), à l’œuvre
de M. Édouard Toudouze pour ses cartons de ta-
pisseries exécutées par la manufacture des Gobe-
lins et représentant la vie d’Anne de Bretagne, des-
tinées à la ville de Rennes.
Fondation veuve Buclière (700 francs, à employer
en deux portions égales de 350 francs, l’une en fa-
veur : 1° d’une ou plusieurs jeunes filles élèves du
Conservatoire de musique, pour le perfectionne-
ment de leur éducation musicale vocale, et 2° d’une
ou plusieurs jeunes filles élèves du même établis-
sement, se destinant à la comédie ou à l’art dra-
matique): 350 francs à MUe Galle, élève d’une classe
de chant du Conservatoire, et 350 fr. à MUe Pro-
vost, élève de la classe de déclamation du même
établissement.
Prix Trémont (1.000 francs, à attribuer à un
musicien à titre d’encouragement), à M. Malherbe,
ancien prix de Rome.
Prix Chartier (musique de chambre, de la valeur
de 500 francs), à M. Mouquet, ancien prix de Rome.
Concours de Rome. — Le poème de la cantate
imposée pour le grand prix de Rome (composition
musicale) a pour titre Selma et pour auteur
M. Spitzmuller,
Académie des Inscriptions
Séance du 17 mai
Fouilles de Tunisie. — M. Merlin, directeur des
Antiquités de Tunisie, télégraphie qu’au cours des
fouilles entreprises dans la nécropole punique de
Bordjedid, à Carthage, il a découvert un vase
égyptien portant un cartouche du pharaon Amasis.
Ce même tombeau contenait des monnaies d’or
puniques et de nombreux objets mobiliers.
M. Héron de Villefosse communique une dépêche
de M. l’abbé Leynaud annonçant la découverte,
près des catacombes de Sousse, d’un hypogée
païen, contenant des inscriptions et des peintures.
Société des Antiquaires de France
Séance du 8 mai
M. Enlart présente des photographies d’une élé-
gante statuette en ivoire du musée de Cluny. C’est
une œuvre de l’école allemande représentant la
« Volupté » et que l’on peut dater de la fin du
xvc siècle.
M. Blanchet communique, de la part deM. Cha-
nel, une statuette de bronze.
M. Toutain donne lecture d’un mémoire deM. le
capitaine Donau sur la voie romaine de Theveste
à Thelepte.
Il présente à la Société deux photographies de
deux lampes sur lesquelles se voient des sujets
empruntés à l'épisode du séjour d’Ulysse chez
Polyphène.
M. Pallu de Lessert communique une inscription
découverte à Cherchel et mentionnant un procu-
rateur impérial de Mauritanie.
Séance du 15 mai
M. Lefèvre des Nouettes présente une petite cuve
en plomb du xive siècle, orné de quatre petites
figures en ronde bosse.
M. Stein communique dos photographies d’une
série de quatre tapisseries d’Aubusson du xvne siècle
représentant des épisodes delà vie de Jeanne d’Arc.
M. Sellier entretient la Société des travaux de
démolition exécutés au quai des Orfèvres et qui
ont mis au jour des vestiges d’un mur ancien qui
date du xiv° siècle, mais qu’il est impossible de
faire remonter à l’époque gallo-romaine ainsi
qu’on l’avait prétendu.
M. Ruelle signale aux épigraphistes une inscrip-
LA CHRONIQUE DES ARTS
et des estampes célèbres : Miss Day, de Reynolds,
la Blanchisseuse, de Morland. C’est le même
esprit d’adroit pastiche qui inspire aux misses
Gasella leurs miniatures en cire, leurs coffrets,
leurs reliures en cuir repoussé et ciselé.
EXPOSITION REMBRANDT BUGATTI
(Galerie A.-A. Hébrard)
Le métier du fondeur et la virtuosité du manieur
de glaise collaborent, comme toujours, pour notre
agrément dans les précieux bronzes qu’expose le
brillant animalier italien, M. Rembrandt Bugatti.
Leur charme vient de ce qu’une habile exécution
sait fixer dans le métal l'instantané du croquis. La
réalité, certes, justifie suffisamment ces groupes
où les biches, les chevaux ou les bisons se suivent
à la file. Les premiers exemples d’une telle pré-
sentation plurent singulièrement par leur nou-
veauté. L’artiste, cependant, aurait tort d’en abu-
ser. On peut leur reprocher de reproduire, trop
fidèlement peut-être, des pages d’album, clés tran-
ches de jardin d’acclimatation. Du moins, ils sont
vivants. Ceux qui paraissent, pour cette raison, les
meilleurs, comme les Girafes, prouvent que le
souci de la composition ne nuit ni à la vivacité ni
à la vérité de l’observation.
EXPOSITION EUCÈNE-PAUL ULMANN
(Galerie des « Artistes et Artisans »)
Ce sont des portraits et des paysages que nous
montre un peintre américain, habitué de la Société
Nationale depuis plusieurs années. De grands por-
traits d’apparat, de petites figures de femmes dans
des intérieurs, manifestent l’ambition detraduireles
élégances mondaines par des moyens qui avouent
une admiration trop docile d’Alfred Stevens ; et on
y constate un métier qui aime à faire chatoyer sur
un fond sombre des velours et des étoffes satinées.
D’autre part, et comme par contraste, de petites
notations de plages animées et de jardins publics
semblent appartenir à une tout autre conception
d’art. L’exécution menue, et comme égratignée, y
rappelle la manière de M. Raffaëlli, tandis que, sur
des ciels blanchâtres tranchent des notes un peu
aigres de rouge et de vert.
Paul Jamot.
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Académie des Beaux-Arts
Séance du 18 mai
Prix. — L’Académie a rendu son jugement sur
les prix suivants :
Prix Jean-Reynaud (d ? la valeur de 10,000 francs,
à décerner au travail le plus méritant qui se sera
produit dans les cinq dernières années), à l’œuvre
de M. Édouard Toudouze pour ses cartons de ta-
pisseries exécutées par la manufacture des Gobe-
lins et représentant la vie d’Anne de Bretagne, des-
tinées à la ville de Rennes.
Fondation veuve Buclière (700 francs, à employer
en deux portions égales de 350 francs, l’une en fa-
veur : 1° d’une ou plusieurs jeunes filles élèves du
Conservatoire de musique, pour le perfectionne-
ment de leur éducation musicale vocale, et 2° d’une
ou plusieurs jeunes filles élèves du même établis-
sement, se destinant à la comédie ou à l’art dra-
matique): 350 francs à MUe Galle, élève d’une classe
de chant du Conservatoire, et 350 fr. à MUe Pro-
vost, élève de la classe de déclamation du même
établissement.
Prix Trémont (1.000 francs, à attribuer à un
musicien à titre d’encouragement), à M. Malherbe,
ancien prix de Rome.
Prix Chartier (musique de chambre, de la valeur
de 500 francs), à M. Mouquet, ancien prix de Rome.
Concours de Rome. — Le poème de la cantate
imposée pour le grand prix de Rome (composition
musicale) a pour titre Selma et pour auteur
M. Spitzmuller,
Académie des Inscriptions
Séance du 17 mai
Fouilles de Tunisie. — M. Merlin, directeur des
Antiquités de Tunisie, télégraphie qu’au cours des
fouilles entreprises dans la nécropole punique de
Bordjedid, à Carthage, il a découvert un vase
égyptien portant un cartouche du pharaon Amasis.
Ce même tombeau contenait des monnaies d’or
puniques et de nombreux objets mobiliers.
M. Héron de Villefosse communique une dépêche
de M. l’abbé Leynaud annonçant la découverte,
près des catacombes de Sousse, d’un hypogée
païen, contenant des inscriptions et des peintures.
Société des Antiquaires de France
Séance du 8 mai
M. Enlart présente des photographies d’une élé-
gante statuette en ivoire du musée de Cluny. C’est
une œuvre de l’école allemande représentant la
« Volupté » et que l’on peut dater de la fin du
xvc siècle.
M. Blanchet communique, de la part deM. Cha-
nel, une statuette de bronze.
M. Toutain donne lecture d’un mémoire deM. le
capitaine Donau sur la voie romaine de Theveste
à Thelepte.
Il présente à la Société deux photographies de
deux lampes sur lesquelles se voient des sujets
empruntés à l'épisode du séjour d’Ulysse chez
Polyphène.
M. Pallu de Lessert communique une inscription
découverte à Cherchel et mentionnant un procu-
rateur impérial de Mauritanie.
Séance du 15 mai
M. Lefèvre des Nouettes présente une petite cuve
en plomb du xive siècle, orné de quatre petites
figures en ronde bosse.
M. Stein communique dos photographies d’une
série de quatre tapisseries d’Aubusson du xvne siècle
représentant des épisodes delà vie de Jeanne d’Arc.
M. Sellier entretient la Société des travaux de
démolition exécutés au quai des Orfèvres et qui
ont mis au jour des vestiges d’un mur ancien qui
date du xiv° siècle, mais qu’il est impossible de
faire remonter à l’époque gallo-romaine ainsi
qu’on l’avait prétendu.
M. Ruelle signale aux épigraphistes une inscrip-