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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 27 (10 Août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0269
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ET DE LA CURIOSITE

Académie des Inscriptions

Séance du 26 juillet

Fouilles en Grèce. — Il ressort d’une lettre de
M. Holleaux, directeur de l’École française d’Athè-
nes, adressée au duc do Loubat, que les fouilles
entreprises à Délos ont rendu à la lumière les an-
ciennes enceintes du sanctuaire cl'Apillon anté-
rieures à l’époque classique, ainsi que do nom-
breux fragments de vases peints remontant à une
haute antiquité.

Communications. — M. Franz Cumont commu-
nique à l’Académie la photographie d’un bas-relief
découvert en Syrie, représentant un prêtre du dieu
Bel sacrifiant. Une inscription grecque permet de
fixer la date du monument au premier ou au
deuxième siècle de notre ère. Il commente en
outre une inscription de Cyrrhus qui fait mention
d’un asile fondé par l’empereur Anastaso.

Séance du 2 août

Concours. — Le secrétaire perpétuel donne lec-
ture d’une lettre du Ministre do l’Instruction
publique attirant l’attention de l’Académie sur le
programme d'un concours qui aura lieu à Barce-
lone en 1912 pour l’attribution d’un prix de 20.000
pesetas à l’auteur d’une œuvre originale d’archéo-
logie espagnole.

Une Aihéna archaïque. — M. Salomon Reinach
lit un mémoire où il établit la similitude d’une
image de l’Athéna de bronze exécutée vers 470 par
Hégias, le maître de Phidias, avec celle qui se voit
sur un vase grec de la collection de M. Rome, à
Londres. La peinture do ce vase, qui date de 460
environ, représente un vieillard qui vient rendre
grâce à la déesse, posée sur une colonne ionique.

Une statuette du même type, en marbre, a été
découverte sur l’Acropole d’Athènes; une autre,
en bronze, à Cologne ; enfin l'historien byzantin
Nicetas décrit une statue d’Athéna; en bronze, dé-
truite à Constantinople en 1203, qui, à en juger
par la description, devait être très semblable à
l’original de la statue figurée sur le vase attique
du cinquième siècle.

-----*-

Société des Antiquaires de France

Séance du 11 juillet 1907

M. le commandant Lefebvre des Ncueltes pré-
sente le buste d’une Vierge française de la fin du
xvi° siècle.

M. Ruelle signale la découverte récente d’une
grande mosaïque romaine à Sainte-Colombe (Rhône ).

M. Lauer communique un plan do l’église de
Ifoyaumont édifiée au commencement du xme siècle
et complètement détruite à l’époque de la Révolu-
tion.

M. Ravaisson-Mollien constate que la statue de
la Victoire de^Scmiothrace doit être rehaussée au.
dessus de la plate-forme du vaisseau, ainsi qu’elle
apparaît sur les monnaies antiques.

A propos de Jean Clouet et de Godefroy
le Batave (I)

Quand M. Dimier me propose de traiter avec lui
du « Romantisme » ; quand il se déclare prêt à
reprendre Les Impostures de Lenoir; quand il
prétend que ma bibliographie est nulle sur le point
que je traite, il me semble que nous nous égarons.
Une réponse « toute nue, toute simple », pour me
servir des expressions mêmes de mon contradic-
teur, remettra les choses au point.

Je résume ma thèse :

Le manuscrit des Commentaires des Guerres
galliques se compose de trois volumes : ils sont
enluminés de délicates miniatures à pleines pages,
toutes signées « G. 1519, G. 1520, GODEFROY, G. li.
1520. » Dans le troisième volume on lit : Albertus
Pichîus auxilio Godofredi pictoris batavi facie-
bat : « Albert Pichler, aidé de Godefroy le Batave
peintre, a fait ». Cette inscription identifie par consé-
quent et l’auteur du texte et l’enlumineur.

Mais dans le t. II, se trouve une suite do petites
miniatures; celles-là ne sont pas signées. En rap-
prochant le portrait de François Ier, qui orne la
première page du tome I, de quelques médaillons
romains — non signés également, mais incontes-
tablement de Godefroy le Batave — je présente
l’hypothèse que les figures dis Preux sont de
Godefroy le Batave ici nommé seul, et non de Jean
Clouet, qui n’est nommé nulle part, et dont per-
sonne, d’ailleurs, ne connaît ni le faire ni la
manière.

Immédiatement M. Dimier s’élève contre cette
proposition et dans une catégorique affirmation —
je ne reviens pas sur les détails littéraires qui l’ac-
compagnent — déclare que : ce qu’il sait, .c’est que
je juge très mal le sens et la portée de l’inscrip-
tion; ce qu’il assure, c’est que si je trouve une iden-
tité entre la médaille do Jules César et le portrait
de François Ier, il ne se gêne pas pour assurer le
contraire; ce qu’il prouve, c’est que l'idée de donne*’
à Godefroy le Batave les Délits portraits des Preux
ne repose que sur ma fantaisie : car, il les déclare
œuvre de Jean Clouet. Je n’interprète pas, je cite
textuellement (2).

Voyons quels sont les arguments de M. Dimier.

« Pour le moment, je ferai observer que la force
du document [l’inscription], dépend de l'adhésion
qu’on accorde à ces considérations morales ».

Vraiment, est ce là un raisonnement scientifi-
que ? Un document est authentique ou non ; il se
rapporte à un objet ou non ; s’il se rattache, sans
doute possible, à l'objet étudié, aucune considéra-
tion morale ne saurait aller à l’encontre, jusqu’à
preuve documentaire contraire.

Or, ici l'inscription fait partie de l’ouvrage, per-
sonne ne songe à en nier l’authenticité. Pour en
récuser la valeur, que nous oppose M. Dimier ?
Déclarant que l’inscription se trouve 'dans le troi-
sième volume, qui ne contient pas de portraits, on
a, dit-il, toute liberté de suivre pour les portraits
des apparences contraires. Oublie-t-il donc que
toutes les miniatures à pleine page du tome I et du

(1) V. Chrcnique des Arts, 29 juin, 13 et 27 juil-
let i907.

(2) J’aimerais pouvoir en dire autant de toutes les
phrases que M. Dimier me prête.
 
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