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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 40 (21 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0380
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LA CHRONIQUE DES ARTS

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*** Mme Octave Homberg, dont nous avons
annoncé dans notre dernier numéro le don
généreux au musée du Louvre, a offert en
même temps au Musée des Arts décoratifs
toute une collection de tissus anciens et de
fragments céramiques orientaux, deux tapis
et deux plats de Rhodes.

*** L’exposition des Artistes décorateurs,
ouverte au Musée des Arts décoratifs, qui
devait fermer ses portes samedi dernier, a été
prolongée jusqu’au 24 courant.

*** Avant-hier jeudi a été ouverte au
public, dans une des salles du musée Galliera,
une exposition dont le titre est : « La Tra-
dition de la Toile imprimée en France » et
comprenant les documents les plus intéres-
sants des diverses fabriques françaises de
1740 à 1810 et des projets présentés par des
élèves des écoles professionnelles de la Ville
de Paris.

*** La Société des Amis de Versailles, dont
nous annoncions dans un récent Pi'opos du
jour la création, a composé son bureau de la
façon suivante : MM. Victorien Sardou, pré-
sident; Edouard Détaillé et Raymond Poin-
caré, vice-présidents; Henry Simoncl, trésorier;
Eugène Tardieu, secrétaire général.

MM. Millerand et Poincaré ont bien voulu
se charger de la rédaction des statuts de la
nouvelle Société, dont le but a été défini de la
manière suivante : apporter à l’Etat son con-
cours pour la sauvegarde et l’entretien du
domaine de Versailles et pour l’accroissement
des richesses artistiques qui y sont contenues.

La Société des Amis de Versailles com-
prendra des membres donateurs ayant versé
une souscription d’au moins 10.000 fr. ; des
membres fondateurs, ayant racheté leurs coti-
sations par une souscription de 500 fr., et des
membres adhérents payant une cotisation
annuelle de 20 francs. Une première souscrip-
tion de 25.000 fr. a été adressée à M. P. de
Nolhac par un généreux ami de Versailles,
qui désire demeurer anonyme.

*** Le a Vieux-Montmartre », Société d’his-
toire et d’archéologie des ixe et xvme arron-
dissements de Paris, vient de décider que le
musée du Vieux-Montmartre qu’elle a orga-
nisé à son siège social, 42, rue d’Orsel,sera
ouvert le dimanche après-midi.

*** On mande de Dijon qu'on vient de
mettre à jour, place des Cordeliers, au cours
des fouilles occasionnées par l’édification du
monument d’Alexis Piron,un certain nombre
de tombes remontant au Moyen âge.

*** La Société pour la Protection des
Paysages de France, dans sa dernière séance
du Comité, a émis le vœu que la forêt d’Au-
berive fût classée en tout ou partie par la
Commission départementale des sites d’Indre-
et-Loire.

*** Miss BirniePhilip, exécutrice testamen-
taire de Whistler, va entreprendre la publica-
tion de la correspondance du grand artiste.
Elle serait donc reconnaissante à toutes

les personnes qui possèdent des lettres de
Whistler de vouloir bien les lui prêter.

Toutes communications relatives à ce pro-
pos pourront être adressées, pour miss Birnie
Philip, à MM. Watkin Williams, Steel and
Hart, solicitors à Londres.

PETITES EXPOSITIONS

« LA COMÉDIE HUMAINE »

(Galerie Georges Petit)

La comédie humaine a pour spectateurs des
optimistes et des pessimistes. Démocrite et Iléra-
ciite ont fait chacun des disciples, et le maître qui
s’impose ici — j’ai nommé M. Forain — rend
hommage au philosophe d’Éphèse que désapprouva
Montaigne. Ne voulant sur ce point voir subsister
aucun doute, M. Forain n’a pas laissé à d’autres
le soin de le dépeindre aux générations à venir.
Lui-même a fixé son portrait qui montre bien ce
qu’il entend être, à savoir un moraliste vengeur,
perspicace et sombre, embusquant sous un front
soucieux son regard amèrement impitoyable. Et
c’est exactement cela qu’est en effet M. Forain. Il
ne s’est pas jugé moins justement qu’d ne juge
scs pareils. Aussi lui doit-on de le juger équita
Llemcnt en retour, et l’heure est venue, ce nous
semble, de tirer au clair la question Forain-Dau-
micr dont on nous rebat sottement les oreilles. Que
la peinture de M. Forain ressemble à celle de
Daumier, nous ne songeons pas à en disconvenir,
puisque nous nous montrons satisfaits quand un
fils ressemble à son père. Mais, plastiquement
parlant, cette filiation même est toute de surface
et ce sont de fort superficiels observateurs que
ceux qui accusent M. Forain de plagiat. L’optique
de M. Forain est à l’opposé de celle de Daumier,
l'un voyant par le volume et la valeur ce que
l’autre voit par le contour et le blanc et noir absolu.
A preuve la lumière argentée, obtenue celte fois-ci
par M. Forain, lumière que l’on chercherait en vain
dans l’œuvre peint de Daumier. D’autre part,
l’excessif romantique souvent fatigant de Daumier
est inconnu à M. Forain, plus vrai, plus mesuré,
plus proche de la nature. Quelques-uns de ses des-
sins d’après le modèle ont d’ailleurs une saveur
supérieure à celle de ses tableaux composés. La
vibration en est plus directe, plus communicative,
et l’intention satirique ne limite pas leur portée
esthétique. Leur synthétisme fournit un nouvel
argument démonstratif de la personnalité des
moyens de M. Forain. Ils sont à ce point vivants
que leur voisinage nuit non seulement aux inutiles
crayons de M. Hermann-Paul, mais en outre aux
propres Doux Pays originaux de M. Forain, et par
contre-coup, à ses peintures qui, l’âpre Chanteuse
et les trois meilleures exceptées, paraissent alors
un peu cuisinées, comme certains Carrière. Ceci
n’entraîne toutefois qu’une dépréciation relative,
car, à côté de M. Forain, ses collègues de la « Co-
médie Humaine » ont peine à se soutenir.

Au point de vue pictural, M. Isaac Israëls résiste
seul sur le panneau que décorent les deux cinglants
Prétoires de M. Forain. C’est que M. Tsraëls a la
vision plus chromatique et rachète par là la cons-
truction trop sommaire de ses clowneries moroses,
 
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