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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 3 (15 Janvier)
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LA CHRONIQUE DES ARTS

vers le sud-est du mur polygonal (Pausanias, Plu-
tarque) : il reste quelques pierres des assises de
fondation, de même que de son voisin, le trésor
d’Acanthe; 2° Dans le chœur d'ion, décrivant les
splendeurs de Delphes, les âyuid'uSeç SeparaTai sont
des caryatides (trésors de Cnide ou de Siphnos),
comparées à celles de l’Erechtheion d’Athènes.
Vient ensuite une allusion à la gigantomachje de
la frise des Cnidiens ; S° Emplacement et disposi-
tion du monment d’Aigospolamoi.

— G. Leroux, La 'prétendue basilique de Per-
game. On a considéré comme telle la stoa à deux
nefs et à deux étages au nord dutéménos d’Athéna
Polias, sur la foi de briques marquées du mot
paaiTkW/j. En réalité, il faut traduire « brique
royale ». Il n’y a donc pas d’exemple de « basili-
que » en Grèce avant l’époque romaine (Théra).

— G. Mendel, Catalogue des monuments grecs,
romains et byzantins du musée de Brousse,
inauguré en 1804. Un curieux relief archaïque
(personnage en char), une belle hernie de Diony-
sos (hellénistique), un singulier buste polychromé
« impressionniste » (n° 70), le reliquaire de saint
Trophime (n° 102) sont les pièces capitales de cette
collection naissante qui compte déjà 435 numé-
ros (1).

— P. Roussel et Hatzfeld, Fouilles de Délos.
P. 516 : autel circulaire orné de boucranes et de
guirlandes (tombe d’une femme d’Alexandrie).

-♦<•>♦-

BIBLIOGRAPHIE

George F. Warner. — British Muséum. Repro-
ductions from illuminated Manuscripts.

Séries I et II (Londres 1907, chacune de 50
planches in-8°) ; — Série III (Londres 1908, 50
planches in-4°).

Un mouvement que l’on ne saurait trop approu-
ver s’est dessiné depuis quelques années en faveur
de la reproduction des manuscrits à miniatures.
Un désastre tel que le lamentable incendie de la
Bibliothèque Nationale de Turin en 1904 a montré
le danger de disparition soudaine auquel sont ex-
posés ces monuments si précieux. Si l’on ne peut
pas être absolument certain de les mettre pour
jamais à l’abri des périls accidentels, du moins
peut-on s’efforcer d’assurer la pérennité de leur
souvenir, en publiant leurs images par des procé-
dés dérivant de la photographie. Des volumes de
très grand luxe ont successivement paru, qui
répondent à ce desideratum. Tout récemment, le
comte Alexandre de Laborde vient de donner, pour
la Société des Bibliophiles françois, sur Les Ma-
nuscrits à peintures de la Cité de Dieu, un grand
ouvrage, aussi admirable au point de vue de la
valeur d’érudition qu’à l’égard de la somptuosité
matérielle. Moi-même, sans parler des Heures de
Turin, que connaissent bien les lecteurs de la
Gazette des Beaux-Arts (2), j’ai consacré trois in-
folio à présenter au grand public les images de trois
des plus merveilleux manuscrits qui soient au
monde : Les Très riches Heures du duc Jean de

(1) N° 285. Œnochoé avec graffite. N’y a-t-il pas :

Titxpaaixdpypv ?

(2) Voir dans la Gazette, année 1903, tome I,
mes articles sur Les Débuts des Van Eyck.

Berry, de Chantilly, les Antiquités judaïques illus-
trées par Jean Foucquet, de la Bibliothèque Natio-
nale, et le Boccace de Munich. Je citerai encore
le Térence des Ducs de l’Arsenal, dû à M. Henry
Martin, et les reproductions en couleurs de Vltor-
tulus Animæ de Vienne et du Bréviaire Grimani
de Venise.

Mais les livres de luxe ont le défaut d’entraîner
inévitablement de très grosses dépenses d’exécu-
tion et, partant, de devoir être vendus fort cher.
Aussi faut-il applaudir de tout cœur à d’autres
publications ayant le même objet, plus modestes
d’aspect, il est vrai, et moins parfaites dans le
détail, mais d’un prix beaucoup moindre et à la
portée presque de toutes les bourses.

En France, sous la direction et avec le précieux
concours scientifique de M. Ii. Omont, la maison
Berthaud frères a cherché à populai’iser plusieurs
des plus fameux manuscrits de la Bibliothèque
Nationale, à commencer par ce Psautier de saint
Louis dont j’ai eu le plaisir de parler dans la
Gazette en 1905 (1). M. Henry Martin est entré
dans la même voie pour les manuscrits de l’Ar-
senal qu’il connaît si bien. Le mouvement s’est
étendu à l'étranger. En Belgique, par exemple,
le R. P. van den Gheyn, le si distingué conserva-
teur en chef de la Bibliothèque royale de Bruxelles,
a fait connaître toutes les images des Conquêtes
de Charlemagne dues à l’enlumineur flamand
Jean Le Tavernier.

C’est parmi les publications de ce genre, c’est-à-
dire ayant un caractère en quelque sorte populaire,
que se rangent les trois albums de Reproductions
de manuscrits enluminés du Musée Britannique,
publiés par le savant conservateur du département
des manuscrits dans le grand établissement an-
glais, M. Geo. F. Warner, à qui l’on doit déjà tant
d’importantes publications rentrant dans le même
ordre d’idées (2).

Chacun de ces albums, les deux premiers d’un
format analogue à l’in-8° carré, le troisième de di-
mensions un peu plus grandes, renferme 50 plan-
ches en collotypie, précédées d’une série d’autant
de courtes notices explicatives. Dans leur ensem-
ble, ils constituent, sous une forme commode, un
très utile aperçu de quelques-unes des richesses
bibliopliiliques que contient le Musée Britannique.

En les envisageant au point de vue de l’origine
locale et du style des peintures, les manuscrits
dont les miniatures ou les ornementations sont
reproduites sur les 150 planches, se répartissent
ainsi : byzantins, 7; anglais ou irlandais, 48;
anglo-italien, 1; français, 45; flamands, 16; alle-
mands, 3; italiens, 80.

On voit que l’art français tient une place impor-
tante dans les albums de M. Geo. F. Warner.
Parmi ces manuscrits de style français j’en énu-
mérerai ici quelques-uns, en ajoutant entre crochets,
pour certains d’entre eux, un très rapide supplé-
ment aux notices données par M. Warner :

(Warner, I, 22) : Bible moralisée en images, du
xme siècle, provenant d’un exemplaire dont les

(1) Gazette des Beaux-Arts, année 1905, tome II,
page 507.

(2) Je signalerai en particulier, parmi les publi-
cations de M. Warner, le bel ouvrage de reproduc-
tions en couleurs intitulé Illustrated manu-
scripts in the British Muséum (Londres 1899-1903,
4 séries, petit in-folio, de 50 planches chacune).
 
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