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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 13 (26 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0112
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102

LA chronique des arts

Elle a fait son temps. 11 faut la remplacer par un
concours libre où chacun — comme devant le pu-
blic des concerts, et comme devant la postérité —
apportera l’œuvre qu’il aura lui-même choisie et
créée.

Charles Kœchlin.

REVUE DES REVÜE8
**=■«

V Bulletin des Musées de France (1910, n° 1).
Études de M. André Michel sur des Lansquenets,
statues en pierre de l’école française du xvie siècle,
provenant de l’ancien château de Mogneville (Meuse)
et récemment acquis par le musée du Louvre (re-
prod. hors texte) ; — de M. J.-J. Marquet de Vas-
selot sur des carreaux de pavage en faïence émaillée
provenant du château de Mantoue et entrés ré-
cemment aussi au Louvre (reprod.); — de M. Jean
Locquin sur le Portrait du sculpteur Philippe
Cayeux, avec sa femme, par Perronneau, con-
servé au musée d’Arras (reprod.); — de M. Ray-
mond Kœchlin sur la récente exposition d’estampes
japonaises au Musée des Arts décoratifs (1 fig.); —
de M. Paul Vitry sur les différents bustes de M010
Récamier par Chinard, et leur histoire (reprod.
de l’exemplaire du musée de Lyon).

— Nouvelles des musées de Paris et de province.

O Mercure de France (1er février). — Article in-
téressant sur La Réforme scénique au Théâtre des
Artistes, à Munich, par le peintre Fritz Erler, qui
contribua pour une grande part à cette réno-
vation (1).

(1er mars). — M. Charles-Henri Besnard expose
excellemment, avec plan à l’appui, les origines et
l’état actuel delà question du Mont Saint-Michel et
les moyens les plus pratiques pour arriver à la
résoudre dans le sens que souhaitent tous les amis
de cette merveille.

BIBLIOGRAPHIE

Die Renaissance in Briefen von Dichtern,
Künstlern, Staatsmænnern, Gelehrten und
Frauen, bearbeitet von Lothar Schmidt. Leip-
zig, Klinkhardt et Biermann. 2 vol. in-18 : 212
et 298 pages.

On comprend, sans qu’il soit nécessaire de l’ex-
pliquer longuement, de quelle valeur historique et
psychologique sont, pour la connaissance d’une
époque, les lettres familières dues aux person-
nages contemporains : les mœurs, l’état de la ci-
vilisation s’y reflètent comme en un fidèle miroir.
Et, lorsqu’il s’agit d’une époque telle que la Re-
naissance, toute bouillonnante de sève, de sembla-
bles documents, surtout s’ils proviennent de ceux
qui prirent la part la plus active à la marche des
idées, deviennent singulièrement évocateurs.

C’est là le mérite et l’importance des lettres que
M. Lothar Schmidt a eu l’heureuse idée de grouper
clans ces deux petits volumes. Il n’a d’ailleurs pris,
dans l’énorme quantité de matériaux qui s’offraient
à lui,’ que les témoignages les plus caractéristiques
émanant des esprits les plus représentatifs de la
Renaissance, et, par suite, les plus capables de

peindre dans toute sa diversité la vie de cette épo-
que. Voici, d’abord, les débuts de l’humanisme au
xive siècle avec Pétrarque (quelles fraîches impres-
sions de nature dans la lettre datée de Lyon, le 9 août
1337!) et Boccace; puis les humanistes du siècle
suivant : le Pogge, Filelfo, Boccadelli ; des saints :
Jean Colomban, Catherine de Sienne; des bourgeois
même ; puis, dans un second volume, à l’apogée
de cette brillante époque, des noms plus illustres
encore : LaurentleMagnifiqueetsesfils,Savonarole,
Ange Poiitien, Machiavel, Balthazar Castiglione,
l’Arioste, l’Arétin, etc. ; enfin, un choix de lettres
cle femmes du xvi° siècle, même de courtisanes, et
quelques lettres d’artistes : Filippo Lippi, Benozzo
Gozzoli, Mantegna, Raphaël, Titien. (Pourquoi n’y
avoir pas joint quelques épîtres de Leon Battista
Alberti, cet esprit d’élite qui eut une telle influence
sur le mouvement d’art de la Renaissance ?)

Tout cela compose le tableau le plus varié, le
plus vrai, le plus coloré qu’on puisse souhaiter :
les détails pittoresques, l’histoire vue par ses petits
côtés — tels, dans les lettres de Slazio Gadio, pré-
cepteur du jeune Frédéric Gonzague, la descrip-
tion des fêtes du carnaval romain, le récit des
circonstances qui entourèrent la maladie et la mort
du pape Jules II — ajoutent en maints endroits à
la vie de cette évocation. Et l’on ne saurait rien
souhaiter de plus à ce recueil attachant qu’un index
des noms cités, qui rendrait la consultation du
livre plus fructueuse encore.

A. M.

NECROLOGIE

Le peintre Edmond-Charles Yon, né à Paris
le 31 mars 1861, a été trouvé mort à son domicile,
à Versailles, au commencement de ce mois. Il
s’était fait un renom de bon paysagiste.

Félix Tournachon, plus connu sous le pseu-
donyme de Nadar, qui fut journaliste, écrivain,
dessinateur, lithographe-caricaturiste, photographe
et aéronaute, une des personnalités les plus con-
nues du monde parisien sous le second Empire
et la troisième République, est mort dimanche
dernier, à Paris, où il était né le 5 avril 1820. Il
commença, vers 1842, par écrire dans les petits
journaux de l’époque. Puis il se mit à dessiner des
« charges » au Charivari, au Corsaire et au Jour-
nal pour rire. Vers 1852, il se fit photographe et
fonda avec sod frère un atelier qui ne tarda pas à
acquérir une certaine célébrité. Plus tard, il fut un
des premiers à s’occuper d’aéronautique. Iialaissé
comme dessinateur une œuvre qui eut une véri-
table renommée : Le Panthéon Nadar, où se trou-
vaient spirituellement caricaturés la plupart des
gens connus de la période de 1840 à 1850.

On annonce la mort, à New Jersey, deM. Wor-
thington Whittredge, le doyen des paysagistes
américains, décédé dans sa quatre-vingt-dixième
année. Il avait étudié à Cincinnati, puis en Alle-
magne et en Italie. Il était président de l’American
National Academy, et l’un de ses tableaux, Soleil
et ombre, est à la Gorcoran Gallery de Was-
hington.

(1) V. Chronique des Arts du 30mai 1909, p.218.
 
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