Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1910

DOI Heft:
Nr. 15 (9 Avril)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0125
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ET DE LA CURIOSITE

115

■ciée à un dessin de copie textuelle et terriblement
prosaïque? Un semblable désaccord inspire l’idée
d’un rapport d’ingénieur qui serait mis en musique
■avec accompagnement di grandes orgues.

Exposition Fp.iksz
(Galerie Druet)

Ne comptant que sur eux-mêmes pour acquérir
les connaissances essentielles de leur art, beaucoup
de jeunes peintres ont pris un grand plaisir à dé-
couvrir. à l’exemple de Cézanne, quelques-uns des
principes essentiels à la représentation des formes.
Et le plaisir fut si grand, qu’ils ont pu confondre
avec le but ce qui n’est que le moyen et ne pas
s’apercevoir que les piiacipesde simplification des
niasses et des silhouettes sont encore enseignés
aux petits enfants dans les écoles municipales,
conservatrices de la tradition, et que leurs études
ressemblent souvent aux croquis schématiques que
le pédagogue crayonne au tableau noir d’après le
tabouret ou l’arrosoir. La jeune foi, la modestie
de ces peintres est des plus respectables, et rien ne
permet de croire qu’elle ne sera pas féconde. Déjà
M. Friesz, qui est de ceux-là, montre une ambition
d’appliquer ses découvertes à des compositions
d'inspiration classique, des figures nues dans des
paysages verdoyants. Il semble encore un peu assu-
jetti à une sorte d’écriture qui ressemble superfi-
ciellement à celie de Cézanne. Ses paysages volon-
tairement dépouillés des charmes particuliers de la
saison et de l’heure, ses natures mortes, ont pourtant
un équilibre et une harmonie de couleur qui.sont
d’un peintre réfléchi dont on attend les œuvres
futures avec espoir.

Exposition Henry Cassiers et de Broca
(Galerie Georges Petit)

Exposition Alex. Altmann
(Galerie Devambez)

Exposition de Mine Cobras
(Galerie Malesherbes)

Aux galeries Georges Petit, se voient les gouaches
de M. Cassiers, qui ne quitte pas les canaux de la
Flandre et de la Hollande et détaille avec une ap-
plication qui n’est point de la conscience ni de la
naïveté les cailloux des quais, les briques et les
petites fenêtres des maisons multicolores, ainsi que
les paysages, scènes de genre et figures de M. de
Broca, qui vagabonde de Fontainebleau à Venise
et ne semble retenu longtemps par aucun sujet.
A la salle Devambez, les études prises aux environs
de Paris par M. Altmann, sont, comme les précé-
dentes, des œuvres résultant d’un préjugé aujour-
d'hui fréquent. C'est celui qui accorde une fausse
signification à la personnalité, qui la croit le résultat
d’une recherche consciente et qui aboutit à des sin-
gularités de métier, chez M. Cassiers, chez M. do
Broca à une course au motif, au modèle piquant
« pas banal » et empêche ces deux peintres de déve-
lopper largement, sans mesquineries, les qualités
que prouvent quelques-unes de leurs œuvres parmi
celles de M. Cassiers surtout. M. Altmann, obéissant
au même préjugé, ne parvient, malgré ses efforts, qu’à
rappeler, et de loin, les synthétistes de la jeune écolo.

Mme Cornas., en suivant avec docilité l’enseigne-
ment de M. Harpignies, a d’abord appris à or-
donner les masses feuillues des grands arbres, à
les détacher sur des ciels nuancés. Les œuvres
récentes exécutées d’après un procédé inventé par

elle — une sorte de détrempe sur toile colorée
dont le ton reste apparent — sont le plus souvent
des marines où les vagues de la Méditerranée scin-
tillent sous la lune illuminant les longues traînées
des stratus, et des bords de rivière se perdant
dans la brume.

J.-F. Schnerb.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 2 avril

Loterie. — L’Académie est autorisée par arrêté
du préfet de police à organiser une loterie de
100.000 francs au profit des victimes des inonda-
tions.

Concours. — Deux concurrents ont envoyé des
dessins pour concourir au prix Duc (3.700 fr.) des-
tiné à encourager les hautes études architectoni-
ques. Ce sont MM. Chaussemiche, qui produit un
projet d’établissement thermal pour Châtel-Guyon,
et Maistrasse, qui adresse un projet d’hôpital.

Le jugement de ce concours aura lieu le 9 avril
et les œuvres récompensées seront exposées le
lundi 11 avril au musée Decaen (annexe de l'Ins-
titut .

Académie des Inscriptions

Séance du 1er avril

Le Mausolée d'Halicarnasse. — M. Dieulafoy
lit la suite de son mémoire relatif au nombre sept
et au rythme qui a servi de base pour tracer le
plan du mausolée d’Halicarnasse.

La Décoration florale des manuscrits. — M. le
comte Durrieu examine l’origine du mode de déco-
ration des manuscrits par l’imitation de la flore
naturelle qui fut si fort en faveur pendant tout le
seizième siècle. Dans les Heures peintes pour la
reine Anne de Bretagne, par Jean Bourdichon, on
admire les fleurs qui y sont représentées avec le
plus rigoureux souci de la vérité ; mais la con-
naissance d’une quantité d’autres manuscrits dis-
persés en Europe permet à M. Durrieu de consta-
ter que ce mode de décoration, avant de pénétrer
dans le centre de la France, avait d’abord été
appliqué en Flandre, par les maîtres qui floris-
saient à Gand et à Bruges.

Parmi les chefs de cette école, l'un des plus
remarquables fut alors Simon Bening, né en 1483
ou en 1484, mort à Bruges en 1501 ; entré dans la
gilde des enlumineurs de Bruges dès 1508, il tra-
vaillait encore vaillamment un demi-siècle plus
tard, en 1558, âgé de soixante-quinze ans. M. Dur-
rieu montre, par des exemples tirés de quelques
manuscrits enluminés par ce maître, l’extrême
délicatesse de sou talent. Quatre miniatures, tirées
d’un livre précieux qui appartient .à la famille
espagnole Enriquez, suffiraient à le prouver ; mais
elles ont été retouchées, tandis qu’un petit livre
d’Heures, transcrit à l’usage d’un couvent de Char-
treux, conserve toute la merveilleuse fraîcheur de
ses nombreuses miniatures. Deux des compositions
de Bening offrent cet intérêt de ressembler, d'une
manière frappante, dans leur exiguité, à deux des
pages du fameux Bréviaire Grimant conservé à
Venise. La main de Bening ou l’un de ses proches
 
Annotationen