Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1910

DOI Heft:
Nr. 25 (2 Juillet)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0207
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ET DE LA CURIOSITÉ

197

points identique à celui des murs découverts plus
à l’est, au Marché aux fleurs.

M. Héron de Villefosse ajoute quelques détails
sur les fragments romains qui viennent d’être
trouvés. Le bas-relief qui représente trois per-
sonnages figure l’intérieur d’une boutique. Le per-
sonnage assis au centre derrière un comptoir est
le marchand ; les autres sont des acheteurs. Le
fragment d’inscription est un texte funéraire.

Communications diverses.— M. Héron de Ville-
fosse rend aussi compte à l’Académie des derniers
travaux du chanoine Leynaud, curé de Sousse, qui
poursuit avec une ardeur toujours égale l’explora-
tion des catacombes d’Hadrumète.

Le professeur Michaëlis annonce à l’Académie
la découverte d’un plan d’Athènes dessiné au
xvixe siècle par l’ingénieur vénition Verneda. C’est
un document d’un haut intérêt pour la topographie
de la ville antique.

M Théodore Reinach communique des photogra-
phies de l’inscription du retable de Y Agneau mys-
tique des frères van Eyck. La Gazette publie dans
son numéro de ce mois cette communication.

-K.X-

Société des Antiquaires de France

Séance du 8 juin

Le président exprime les regrets de la Société à
l’occasion du décès récent de M. Arthur Rhoné,
l’un de ses plus anciens correspondants, dont
nous avons donné la nécrologie.

M. Martroye fait une communication sur l’ori-
gine du siège épiscopal de Ravennc que l’on pré-
tend avoir été fait pour l’archevêque de Ravenne
Maximien (1) : il montre que la plaque où se
trouve le monogramme présente tous les caractères
de l’art byzantin du ive siècle, et que les autres
panneaux sculptés proviennent d’une restauration
effectuée au vi* siècle. Il propose, en conséquence,
d’attribuer l’origine de cette chaire à Maxime, qui
fut évêque de Salone, en Dalmatie, au milieu du
iv° siècle. — MM. Gagnat, Marquet de Vasselot,
Lefebvre des Noettes présentent quelques observa-
tions. M. de Mély précise que le décor placé
autour du monogramme paraît être la copie d’une
sculpture byzantine du iv° siècle existant encore
aujourd’hui à Constantinople, et que cette chaire
a ainsi été sculptée plutôt en Dalmatie, sous l’in-
fluence de Constantinople, qu’à Alexandrie. M. Paul
Monceaux est d’accord avec M. Martroye pour
penser que la chaire de Ravenne a dû être sculptée
au iv8 siècle et restaurée au vr siècle.

M. Mirot communique des lettres inédites de
Jean de Piles, du xvi6 siècle et relatives, en parti-
culier, à l’obélisque antique qui, amené d’Orient,
fut dressé sur la place du Latran. M. Lauer
montre l’intérêt de ce texte nouveau pour la topo-
graphie du Latran : on ignorait à quelle date
exactement la tour, placée près du Latran, dispa-
rut et fut remplacée par cet obélisque.

M. Serbat se trouve en mesure de reconstituer,
d’après un dessin de Demachy, l’architecture
de l’église Saint-Jean-en-Grève, paroisse démem-
brée de Saint-Gervais et érigée en 1212. Cette
église paroissiale présente cette particularité d’of-
frir, dans son collatéral septentrional, l’imitation
du double collatéral de Notre-Dame de Paris qui 1

(1) V. Gazette des Beaux-Arts, 1909, t. II, p. 390.

est porté par des colonnes cylindriques. Cette
imitation s'explique par le fait que la cathédrale
était alors un modèle de construction toute
récente.

Société de l’Histoire de l’Art français

Séance du 19 mài

La Société, réunie en assemblée générale, après
avoir entendu une allocution de son président
M. PI. Lemonnier et les rapports du trésorier
M. A. Tuetey et du secrétaire M. P. Marcel, pro-
cède au renouvellement du Comité par la nomina-
tion de cinq nouveaux membres : MM. G. Brière,
L. Deshairs, A. Fontaine, H. Steinet M. Tourneux.

M. Paul Ratouis de Limay entretient ensuite la
Société d’un tableau de Mu* Basseporte peint en
1727. Ce pastel, qui se trouve au Rijksmuseum
d’Amsterdam, passait autrefois pour un pastel de
la Rosalba.

M. Saunier communique des documents inédits
sur le peintre Auguste qui joua un rôle important
parmi les amateurs de l’époque romantique.

M. G. Brière étudie ensuite un projet de Pigalle
pour un tombeau de Turenne.

--

CHRONIQUE MUSICALE

Théâtre national de l'Opéra-Comique : On ne

badine pas avec l'amour, comédie lyrique en
trois actes, en vers, d'après Alfred de Musset;
poème de Louis Leloir et de M. Gabriel Nigond,
musique de M. Gabriel Pierné.

Pour mettre en musique On ne badine pas avec
l'amour, était-il nécessaire de le transformer
autant que l’ont fait les librettistes de M. Pierné?
Les hors-d’œuvre qu’ils ont ajoutés n’ont pas
semblé très utiles, mais nous regrettons le Musset
dont ils nous ont privé. Quant à l’obligation
d’écrire en vers rimés, on ne se l’explique guère.
A quoi bon cette rime, qui sous la musique (1)
yasse presque toujours inaperçue, lorsqu’elle n’est
pas, d’aventure, fâcheuse ou maladroite? La prose
a fait ses preuves : Messidor, Louise, Pelléas et
Mélisande, Ariane et Barbe-Bleue, Salomé...
D'ailleurs, prose ou vers, qu’importe? La beauté
du style et de l’idée, avant tout. Souhaitons qu’à
l'avenir le texte même de Musset soit mis en mu-
sique et non telle adaptation plus ou moins fidèle.

Et puis, le théâtre lyrique doit, tout d’abord, se
soucier de la justesse, de la profondeur, du déve-
loppement des sentiments, et non du plus ou moins
de mouvement factice, dit « mouvement scénique»
qui plaît tant aux gens de théâtre et aux direc-
teurs : à tous ceux, en somme, qui se targuent
d’une « infaillible expérience de la scène et du pu-
blic » (2). Contre eux le musicien a presque tou- 1 2

(1) Sans doute, d’admirables poésies ont été
mises en musique, mais c’est parce qu’elles étaient
belles, et non parce qu’elles étaient écrites en vers
rimés : la prose des Chansons de Bilitis est tout
aussi « musicable ».

(2) 11 va de soi que ce sont là des réflexions gé-
nérales, et que je ne songe point à viser le très
regretté Louis Leloir, dont il se peut que les con-
seils et l’expérience aient été réellement utiles à
M. Pierné.
 
Annotationen