Clément, François [Editor]: L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) (Paris, 1787) [Cicognara, 2479-III-1-2]

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DES COMTES Dü SUNDGAW ET DU NORDGAW.

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COMTES D U SUNDGAW.

Diplôme pour FAbbaye de Munster. (Bouquet, T. IV,
p. 652. ) Ce Diplôme est le plus ancien titre original
de l’Àlsace, et même de l’Allemagne, qui existe : il se
conserve dans les Archiyes de l’Abbaye.

•722. Eberhard , Comte du Sundgaw, étoit fils d’A-
delbert, Duc d’Alsace , et de Gerlinde sa premiere
femme. II porte le nom de Domesticus, qualitéqu’on
donnoit alors aux Gouverneurs des provinces, dans
mie Charte de donation qu’il iit, en 722, conjointe-
ment avec Luitfrid son frere, Duc d’Alsace , à l’Ab-
baye de Honau, et dans un Brevet du Roi Thierri IV
pour le même Monastere, donné vers l’an 725. (Hist.
de VEg. de Strasb. T. I, pp. Iv et lix. ) II est qualifié
Comte dans les titres primitifs de l’ancienne et céle-
bre Abbaye de Mourbach, dont il fut le fondateur en
728. (Ibid. p. 2O2 et suiv. ) Widegerne , Evêque de
Strasbourg, dans sa Charte de cônfirmation pour cette
Abbaye, de la même année, le nomme vir inluster
Eborhardus Quomis ( Cornes). Eberhard mourut, en
747 , dans son château d’Egisheim , près de Cohnar,
qu’il avoit fait bâtir. (Ann. S. Nazarii et Chronicon
Novientense.)VS.fut enterrédans TEglise deMourbach,
où l'on voit son tombeau. II n’eut de sa femme Emel-
tb.ude qu’un fils, mort dans l’enfance avant l’an 727.

769. Garin étoit Comte du Sundgaw sous Carlo-
man, Roi d’Austrasie. Le Dipiôme original que ce
Prince accorda, en 769 , à l’Abbaye de Munster, est
adressé au vir inluster Garinus Comes ; et Carloman
lui donne le titre de Grandeur. (Bouq. T. V, p. 715.)
Ce Diplôme fait voir que dès-lors la dignité ducale étoit
éteinte en Alsace, puisqu’il est adressé au seul Comte
Garin, sans faire mention du Duc. II ne faut pas le
confondre avec le Comte Warin, qui vivoit dans le
même tems, et qui, conjointement avec le Comte
Ruthard, gouvernoit l’AIlemannie sous Pepin et Char-
lemagne.

770. Pirahtilon succéda à Garin dans le Comté du
Sundgaw, comme le prouvent cleux Chartes de l’Ab-
baye de S. Gal des années 770 et 786. (Plergott, Ge-
neal. Habsburg., T. II, pp. 7 et 11.

Vers l’an 800. Luitfrid I, fils de Luitfrid, Duc cl’Al-
sace , fut Comte du Sundgaw après Pirahtilon , et
mourut dans les commencemens du ix c siécle. II eut
de Hiltrude sa femine trois enfans, savoir , le Comte
Hugues,qui yiendra ci-après, le Comte Leutard, et Ba-
sille , qui étoit , en 846 , Abbesse de S. Etienne de
Strasbourg. Leutard épousa Grimilde , etfutpered’Ot-
bert, Evêque de Strasbourg depuis 906 jusqu’en 918 ,
et de Gérard de Iloussillon, que les vers etles chansons
des anciens Troubadours ont rendu fameux. (Hist. de
l’Eg. de Strasb. T. II, pp. 273. et suiv. )

828. Erciiangier étoit Comte de la haute Alsace
dans le même tems qu’un autre Erchangier, qu’il ne
faut pas confonclre avec lui, possédoit le Comté de la
basse. Une Charte de donationpourl’Abbaye deS. Gal
en fait mention sous l’an 828. ( Goldast, Fœr. alem.
T. II, p. 42.)

829. Gérold , successeur d’Erchangier, est nommé,
avec Bebon son fils, dans une Charte de l’an 829 , par
laquelle il échange des biens avec l’Abbaye de Mour-
bach. 11 y prend ies qualités de Comte et d’homme il-
lustre, II faut le distinguer du fameux Comte Gérold,
frere de l’Impératrice Plildegarde, csu:i fut tué sur la fin
du huitieme siécle dans une bataille contre les Pluns,
et d’un autre Cornte Gérold qui vivoit en Allemagne

! en 83y et 859.

837. HuguesI, fils de Luitfrid I, Comte du Sundgaw,
I fut avec Leutard son frere un des bienfaiteurs du Mo-
§ nastere d’Eschery , dans le diocèse de Strasbourg ,

Tome UL

COMTES DU NORDGAW.

adressé, Attico Duci, Adelberto Comiti. (Voÿ. VHîst.
de l Eg. de Strasb. -par M. l’Ab. Grandidier, T. I,
p. xl. ) Adelbert succéda, vers l’an 690, à Adalric son
pere dans le Duché d’Alsace.

690. Etichon , auteur des Maisons de Lorraine et
d’Egisheim, étoit frere d’Adelbert, qu’il remplaca dans
le Comté du Nordgaw. L’Auteur de l’ancienne vie de
Sainte Odile , écrite sur la fin du huitieme siécle , îui
donne la qualité de Duc : mais alors on qualifioit ainsi
les Cointes qui étoient fils de Ducs, de même qu’on
nommoit en France Pvois Ies fils des Rois de la pre-
miererace. Etichon finitsesjours avanll’an720. 11 eut
trois fils , Heddon , Albéric , qui suit , et Plugues.
Heddon , Abbé de Munster en 726 , et de Richenau
en 727 , fut élevé sur le Siége de Strasbourg en jog.
11 assista aux Conciles de Germanie et d’Attigni de
742 et 765, et mourut le S Mars 776. II fut enterré
dans le choeur de l’Eglise abbatiale d’Ettenheimrnuns-
ter. (Hist. de l’Eg. cle Strasb. T. I, pp. 264-297.)

Albéric , Comte du Nordgaw, n’est connu que par
la vie de Sainte Odile, qui le dit fils d’Etichon. ( Ibid.
T. I, p. xlviij. ) II fut pere de quatre enfans, Hugbert,
Eberhard, Horbert et Thétibald, qui sont rappellés
dans l’ancienne notice de Honau. (p. lxxix.) Eberhard
succéda dans le Comté du Nordgaw à Ruthard son
cousin, dont nous allons parler.

786. Ruthard , fils de Luitfrid, Duc d’Alsace et
petit-neveu du Comte Etichon * étoit en même tems
Comte du Nordgaw et de l’Ortenaw. II fonda, en 7^6,
l’Abbaye de Gengenbach, et en 746 celle d’Arnul-
foanga, appellée depuis Schwartzach. (Hist. de l’Eg.
de Strasb. T. I, pp. 421 et 4 24* ) Dn conserve dans les
Archives de l’Evêché de Strasbourg , à Saverne, la
Charte origiriale de l’Evêque Pleddon, dans laquelie vir
inluster Rothardus Quomis est expressément nommé
fondateur de cette derniere Abbaye. L’acte, daté du
27 Septembre 748, est souscrit par neufEvêques et
trois Abbés. (Ibid. T. I, p. Ixxij.) Ruthard et Hir-
mensinde son épouse firent, en 758 , une donation
considérable au xnême jMonastere. (T. II, p. lxxxv.)
Comme ils n’avoient point d’enfans, ils accorderent
à l’Eglise de Strasbourg tous les biens qu’ils possé-
doient dans le territoire d’Ettenheim. (T. I, p. 278.)
Ruthard mourut le 28 Janvier vers l’an y65, et fut
enterré avec sa fernme dans l’Eglise abbatiale. de Gen-
genbach. L’Empereur Charles le Gros, dans son Di-
plôme cle 885 pour cette Abbaye, et l’ancien Nécro-
îoge de Schutteren , donnent à liuthard le titre de
Duc ; mais nous avons vu ci-dessus l’origine de cette
qualification. Scheid ( Orig. guelsic, T. II, prœfat«
p. i5) croit que Ruthard est le même que le fameux
Comte de ce nom , auteur de la famille des Guelfes,
dont Walafrid Strabon fait mention, et qui, conjoin-
tement avec le Comte Warin, gouverna l’Allemannie
sous les régnes de Pepin et de Charlemagne. Mais ,
comme il passe pour avoir été l’un des plus grands en-
nernis des Moines, il n’est guere probable qu’il ait été
le même que Puithard , Conite du Nordgaw. Celui-ci
nous paroît être plutôt le Comte Chrodard , qui signa,
en 763, le testament de Heddon , Evêque de Stras-
bourg , et qui accorda , en 764 , plusieurs biens à
Fulrad, Abbé de S. Denis. (Hist. de VEg. cïe Strasb.
T. II, pp. xcv et xcvj. )

777. Ebf.rhard I, fils d’Albéric, Comte du Nordgaw,
est rappellé dans l’ancienne vie de Sainte Odile. (T. I,
p. xlviîj. ) On lit sa signature signum Harihardo
Comite dans le testament original de S. Fulrad de 777.
(T. II, p. cxxvj. ) 11 ne survécut pas à cette année.
En mourant ii laissa un fils noinmé Eberhard II, dont
nous parlerons ci-après.