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CHRONOLOGIE H I S T O RIQ U E
ARCHIDUCS D’AUTRI CHE.
pareil de l’étiquette grossiere du tems. On rapporte en
effet qu’étant entré dans le lit nuptial , il se couclia
auprès de Marie, armé de toutes pieces au bras et à la
cuisse droite, après avoir placé une épée nue entre lui
et la Princesse. Maxirnilien parut enfin à Gand , le
18 Août 1477? pour consommer son mariage. Mais
il y étoit venu dans un équipage si mesquin, que son
épouse fut obligée de lui fournir jusqu’aux vêtemens
les plus nécessaires. Ce n’est pas ici le lieu de parler
des guerres que cette alliance occasionna. ( Voy.
Louis XI, Marie, Princesse cles Pays-Bas , et l’Em-
pereur MaximiLien I. ) Marie finit ses jours le 27 Mars
1482 , à l’âge de 25 ans, par un événement tragique,
laissant de son mariage deux enfans, Philippe, dit le
Beau, et Marguerite. A la tutele de ces enfans, Maxi-
rnilien voulut joindre la régence de leurs Etats. Les
Flamands s’opposerent à cette prétention , et for-
cerent le Prince à conclure la paix d’Arras avec le
Roi Louis XI. Par ce Traité , l’Archiduchesse Mar-
COMTES D E TIROL.
Ce fut dans ce dessein qu’il vint, l’an 1469 , à la
Cour de France, pour engager le Roi Louis XI à faire
avec lui une ligue contre cette nation. Mais , n’ayant
pu faire entrer ce Prince dans ses vues, il se tourna
du côté de Charles, Duc de Bourgogne, auquel il en-
gagea le Comté de Ferrette, le Sundgau, l’Alsace, le
Brisgaw et les quatre villes forestieres , à fm d’attirer
aux Suisses un puissant ennemi. Mais la conduite
atroce des Officiers bourguignons dans ces Domaines ,
ne tarda pas à faire repentir Sigismond de son aliéna-
tion. L’an 14/4 ? 11 JuM 3 ü fit la paix avec les
Suisses par l’entremise du Iloi de France, et s’allia
avec eux contre le Duc de Bourgogne. La mort de ce
dernier, arrivée en 1477 ? fit rentrer Sigismond en pos-
session de ce qu’il lui avoit engagé. (Voy. les Comtes
de Ferrette. ) Sigismond se yoyant sans enfans, trans-
porta, l’an 1492, ses Etats héréditaires à l’Archiduc
Maximilien son cousin. II vécut encore quatre ans de-
puis, et mourut à Insprucx le 4 Mars 1498. L’Abbaye
de Stams fut le lieu de sa sépulture.
guerite fut hancée au Dauphin, depuis le Roi Char-
les VIII, avec les Corntés d’Artois et de Bourgogne
pour sa dot, et l’assurance de la succession événtuelle
dans tout l’héritage de sa rnere, au défautde Philippe son frere et de ses descendans ; mais ce mariage n’eut
point lieu. L’an 1486, Maximilien est élu Roi des Romains , et, l’an 1498, ilsuccede à l’Empire. (Voy.
les Empereurs, Marie, Souveraine cles Pays-Bas, et Philippe Le Beau son fils. )
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
COMTES D E GORITZ.
Goritz ou Goerz , petite, mais forte ville d’AHemagne sur le Lisonzo ( Sontius en Iatin), érigee en Arche-
vêché, l’an 175.J, pour les terres autrichiennes qui relevoient auparavant du Patriarche d’Aquilée, est la
capitale d’un Comté que les Géographes comprennent mal-à-propos dans la Carniole, dont il n’a jamais
fait partie. Ses bornes sont au Nord la Sénéchaussée de Tuhnino •, au Levant le Ban d’Idria et la Car-
niole; au Sud le même Duché et le territoire vënitien de Mofacolner ; et au Couchant le Judri, qui
le sépare du Frioul Yenitien.
L’origine des Comtes de Goritz n’est pas encore trouvée. Celui qui a fait le plus de découvertes sur
cette matiere est le Pere Jean-Fr.-Bernard-Marie de Rubeis, Dominicain, dans son ouvrage intitulé Mo-
numenta Ecclesice Aquileiensis. Les deux premiers Comtes que les Chartes lui ont fournis sont
ENGELBERT I et MAINHART I.
Exgeleekt I et Mainhart I étoient freres. II n’est plus
fait mention du premier après Ia rnort d’Ulric, Pa-
triarche d’Aquilée, décédé en 1112 ; et l’on ne voit
point qu’il ait laissé de postérité. Mainhart lui sur-
vécut long-tems. Outre le Comté de Goritz , il jouis-
soit, avec FIenriIsou srls , de l’Avouerie del’Eglise de
S. Etienne d’Aquilée, à laquelle il renonça, l’an 1109,
par le conseil du Patriarche Pérégrin. Le pere et le
îils étoient morts en ii5o. (Rubeis, col. 5yS.)
ENGELBERT II.
1 i5o au plns tard. Engelbert II, second fils de
Mainhart I, fut sod successeur au Comté de Goritz.
llreprit le titre d’Avoué de S. Etienne d’Aquilée,dont
sou pere s’étoit dérnis, et en exerça les droits. 11 cessa
de vivre au plutôt en 1186. Nous avons en efset un
acte , du 5 Septembre de cette année, par lequel il
donne à Witemare , Abbé de Boiinio, une certaine
montagne en dédommagement des torts qu’il Iui avoit
faits. i)e Mathiloe d’Andechs , sa femme, il laissa
deux fils, qui suivent. (Ibid, col. 553.)
MAINHARTII, dit LE VIEUX, etENGELBERTIII.
1186 au plutôt. Mainhart II et Engelbert III son
frere succéderent à Engelbert II leur pere au Comté de
Goritz. Leur régne fut long. Nous les voyons dénom-
més tous les deux comme témoins, le 9 Juillet de l’an
1217, dans une transaction passée entre Wolchen,
Patriarche d’Aquilée , et Léopold, Duc d’Autriche.
(.Ibid. col. 675. ) Engelbert III mourut l’an 1220, avant
le inois de Septembre, laissant deux fils ; Mainhart III,
dit le Jeune, qui lui succéda au Comtë de Goritz, et
Albert, ou Adelpret, qui fut Cornte de Tirol. Engel-
bert III et son frere s’étoient emparés de force de
l’Avouerie de l’Eglise de Ciudad di I riuli, qu’on nom-
moit alors Civitas Austriœ. Mainhart le Vieux et
MainhartZeJemze, son neveu, s’en désisterent par une
CHRONOLOGIE H I S T O RIQ U E
ARCHIDUCS D’AUTRI CHE.
pareil de l’étiquette grossiere du tems. On rapporte en
effet qu’étant entré dans le lit nuptial , il se couclia
auprès de Marie, armé de toutes pieces au bras et à la
cuisse droite, après avoir placé une épée nue entre lui
et la Princesse. Maxirnilien parut enfin à Gand , le
18 Août 1477? pour consommer son mariage. Mais
il y étoit venu dans un équipage si mesquin, que son
épouse fut obligée de lui fournir jusqu’aux vêtemens
les plus nécessaires. Ce n’est pas ici le lieu de parler
des guerres que cette alliance occasionna. ( Voy.
Louis XI, Marie, Princesse cles Pays-Bas , et l’Em-
pereur MaximiLien I. ) Marie finit ses jours le 27 Mars
1482 , à l’âge de 25 ans, par un événement tragique,
laissant de son mariage deux enfans, Philippe, dit le
Beau, et Marguerite. A la tutele de ces enfans, Maxi-
rnilien voulut joindre la régence de leurs Etats. Les
Flamands s’opposerent à cette prétention , et for-
cerent le Prince à conclure la paix d’Arras avec le
Roi Louis XI. Par ce Traité , l’Archiduchesse Mar-
COMTES D E TIROL.
Ce fut dans ce dessein qu’il vint, l’an 1469 , à la
Cour de France, pour engager le Roi Louis XI à faire
avec lui une ligue contre cette nation. Mais , n’ayant
pu faire entrer ce Prince dans ses vues, il se tourna
du côté de Charles, Duc de Bourgogne, auquel il en-
gagea le Comté de Ferrette, le Sundgau, l’Alsace, le
Brisgaw et les quatre villes forestieres , à fm d’attirer
aux Suisses un puissant ennemi. Mais la conduite
atroce des Officiers bourguignons dans ces Domaines ,
ne tarda pas à faire repentir Sigismond de son aliéna-
tion. L’an 14/4 ? 11 JuM 3 ü fit la paix avec les
Suisses par l’entremise du Iloi de France, et s’allia
avec eux contre le Duc de Bourgogne. La mort de ce
dernier, arrivée en 1477 ? fit rentrer Sigismond en pos-
session de ce qu’il lui avoit engagé. (Voy. les Comtes
de Ferrette. ) Sigismond se yoyant sans enfans, trans-
porta, l’an 1492, ses Etats héréditaires à l’Archiduc
Maximilien son cousin. II vécut encore quatre ans de-
puis, et mourut à Insprucx le 4 Mars 1498. L’Abbaye
de Stams fut le lieu de sa sépulture.
guerite fut hancée au Dauphin, depuis le Roi Char-
les VIII, avec les Corntés d’Artois et de Bourgogne
pour sa dot, et l’assurance de la succession événtuelle
dans tout l’héritage de sa rnere, au défautde Philippe son frere et de ses descendans ; mais ce mariage n’eut
point lieu. L’an 1486, Maximilien est élu Roi des Romains , et, l’an 1498, ilsuccede à l’Empire. (Voy.
les Empereurs, Marie, Souveraine cles Pays-Bas, et Philippe Le Beau son fils. )
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
COMTES D E GORITZ.
Goritz ou Goerz , petite, mais forte ville d’AHemagne sur le Lisonzo ( Sontius en Iatin), érigee en Arche-
vêché, l’an 175.J, pour les terres autrichiennes qui relevoient auparavant du Patriarche d’Aquilée, est la
capitale d’un Comté que les Géographes comprennent mal-à-propos dans la Carniole, dont il n’a jamais
fait partie. Ses bornes sont au Nord la Sénéchaussée de Tuhnino •, au Levant le Ban d’Idria et la Car-
niole; au Sud le même Duché et le territoire vënitien de Mofacolner ; et au Couchant le Judri, qui
le sépare du Frioul Yenitien.
L’origine des Comtes de Goritz n’est pas encore trouvée. Celui qui a fait le plus de découvertes sur
cette matiere est le Pere Jean-Fr.-Bernard-Marie de Rubeis, Dominicain, dans son ouvrage intitulé Mo-
numenta Ecclesice Aquileiensis. Les deux premiers Comtes que les Chartes lui ont fournis sont
ENGELBERT I et MAINHART I.
Exgeleekt I et Mainhart I étoient freres. II n’est plus
fait mention du premier après Ia rnort d’Ulric, Pa-
triarche d’Aquilée, décédé en 1112 ; et l’on ne voit
point qu’il ait laissé de postérité. Mainhart lui sur-
vécut long-tems. Outre le Comté de Goritz , il jouis-
soit, avec FIenriIsou srls , de l’Avouerie del’Eglise de
S. Etienne d’Aquilée, à laquelle il renonça, l’an 1109,
par le conseil du Patriarche Pérégrin. Le pere et le
îils étoient morts en ii5o. (Rubeis, col. 5yS.)
ENGELBERT II.
1 i5o au plns tard. Engelbert II, second fils de
Mainhart I, fut sod successeur au Comté de Goritz.
llreprit le titre d’Avoué de S. Etienne d’Aquilée,dont
sou pere s’étoit dérnis, et en exerça les droits. 11 cessa
de vivre au plutôt en 1186. Nous avons en efset un
acte , du 5 Septembre de cette année, par lequel il
donne à Witemare , Abbé de Boiinio, une certaine
montagne en dédommagement des torts qu’il Iui avoit
faits. i)e Mathiloe d’Andechs , sa femme, il laissa
deux fils, qui suivent. (Ibid, col. 553.)
MAINHARTII, dit LE VIEUX, etENGELBERTIII.
1186 au plutôt. Mainhart II et Engelbert III son
frere succéderent à Engelbert II leur pere au Comté de
Goritz. Leur régne fut long. Nous les voyons dénom-
més tous les deux comme témoins, le 9 Juillet de l’an
1217, dans une transaction passée entre Wolchen,
Patriarche d’Aquilée , et Léopold, Duc d’Autriche.
(.Ibid. col. 675. ) Engelbert III mourut l’an 1220, avant
le inois de Septembre, laissant deux fils ; Mainhart III,
dit le Jeune, qui lui succéda au Comtë de Goritz, et
Albert, ou Adelpret, qui fut Cornte de Tirol. Engel-
bert III et son frere s’étoient emparés de force de
l’Avouerie de l’Eglise de Ciudad di I riuli, qu’on nom-
moit alors Civitas Austriœ. Mainhart le Vieux et
MainhartZeJemze, son neveu, s’en désisterent par une