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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0140

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116

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

D E S

ÉYÊQUES E T PRINCES D E LIÊGE (0.

Le pays de Liége, qui tire son nom de sa capitale appellée en latin Ludica, Leodium, Leodicum, et Legia,
a pour bornes le Brabant, la Meuse, le Comté de Namur, la Gueldre et le Luxembourg. II comprend cinq
provinces, i° la Hasbaie, 2° le Comté de Loss, 3° Ie Marquisat de Franchimont, 4° le Condros, 5° l’entre-
Sambre-et-Meuse. Son étendue est de 3o lieues depuis les frontieres du Hainaut, qu’il touche à l’Occident,
jusqu’à la Gueldre qui borne le Liégeois à l’Orient, et de 20 lieues depuis le Luxembourg qui l’avoisine au
Midi, jusqu’au Brabant qui le ferme au Septentrion. Ce pays , lorsque César entra dans les Gaules , étoit
habitépar les Eburons, dont on voit le nôm changé dans le siécle suivant en celui de Tongres. Plusieurs
pensent néanmoins que ce n’estpas le même peuple, et que les Eburons ayant taillé en pieces, l’an 54 avant
J. C., une légion romaine sous la conduite d’Ambiorix , César , après avoir vengé cet affront, fit venir les
Tongres pour remplacer les Eburons , dont il avoit fait un grand carnage , et que leur nom prévalut dans
le pays. Mais outre cette dénomination générique, il y en avoit de particulieres pour les habitans des
disférentes contrées qui composoient le Liégeois. On y voyoit les Atuatiques, ainsi nommés de la ville
Atuatica, ou Aduatica Tungrorum; les Condrusiens , habitans du Condros ; les Ambivariens , dont la po-
sition est la même que celle des Toxandres , ou Taxandres , représentée par le village de Tessender-Looz
et par celui d’Ampt-van-Retz ; les Centrons, dont le nom subsiste dans le lieu de Chender-Malle ; les Gru-
diens , qüi avoient pour chef-lieu Groot-Lonen ; les Paëmens, qui habitoient entre Ie Condros et les Ar-
dennes; les Segni, aujourd’hui les Esseneux, etc.

Suivant la tradition commune, Eucher, Valere et Materne , furent envoyés par S. Pierre à Treves, à Co-
logne et à Tongres , pour y prêcher l’évangile. Eucher étoit Evêque, Valere Diacre, et Materne Sous-
Diacre. Materne, que Valere ordonna Evêque, jetta les fondemens de l’Eglise de Tongres, y bâtit une Cha-
pelle, ou plutôtune Crypte , et, vers le commencement du 11 e siécle, y établit un Siége épiscopal, lequel,
jusqu’à la translation qui en fut faite en 720 à Liége, fut occupé par trente Evêques. Telle est l’opinion que
nous ont transmise les Ecrivains des bas tems, et dont nous ne trouvons point de vestiges dans la haute anti-
quité. Voici ce que le flambeau de la critique nous fait appercevoir de plus conforme à la vérité :

S. M A T E R N E.

S. Materne étoit le troisieme Evêque de Treves et
le premier de Cologne et de Tongres au commence-
ment du iv' siécle. II assista aux Conciles de Rome et
d’Arles tenus contre les Donatistes, le premier en 3i3,
le second en 314, et il y souscrivit avec la seule qua-
lité d’Evêque de Cologne , parce qu’alors le pays de
Tongres faisoit partie de ce diocèse. II n’en fut séparé
qu’après la mort de Materne , dont on ne peut lixer
l’époque. (Voy. les Evéques de Cologne.')

S. SERVAIS I.

S. Servais I, successeur de S. Materne , fut propre-
ment le premier Evêque particulier de Tongres. II as-
sista, l’an 347, au Concile de Sardique , où il prit ia
défense de S. Athanase. L’an 35o,il fut du nombre
des Ambassadeurs que le tyran Magnence, après avoir
tué l’Empereur Constant, envoya à l’Empereur Cons-
tance pour traiter dè la paix avec lui. L’an o5y, étant
au Concile de Rimini, il fut du petit nombre des in-
trépides défenseurs de la divinité de J. C. Les Savans
ne s’accordent pointsur l’année de la mort de S. Ser-
vais. Les uns la mettent en 382 , les autres en 384,
plusieurs en 388 , et quelques uns en 38p. Mais un

manuscrit trouvé par Vendelin à Maëstricht décide la
difficulté, en marquant la mort de ce Saint au 3 e des
Ides de Mai, ou i3 e jour de ce mois, la 2 e lérie de la
Pentecôte, ce qui se rapporte à l’an 384. Sous le pon-
tificat de S. Servais , les Francs saliens s’étant einparés
de la Toxandrie, le César Julien marçha contre eux
l’an 358, et les obligea de se soumettre à l’Empire ro-
main.

S. AGRICOLE.

S. Agricole fut le successeur de S. Servais. C’est
tout ce que l’on a de sùr touchant la personne de ce
Prélat. On n’a pas plus de lumieres sur les trois qui
viennent après lui, quoi qu’en disent certains manu-
scrits du bas âge, où l’on marque l’origine de chacun
d’euxetladuréedeleurépiscopat. Les anachronismes
que renferment ces monumens susfisent pour leur ôter
toute créance. C’est ainsi qu’en ont jugé nos plus ha-
biles Critiques. Ces Prélats sont Ursicin ; Designé ,
dont la fête se célebre le 1 Décembre , quoique la
Chronique belgique marque sa mort au 13 Janvier ; et
René , ou Resigné.

S E R V A I S II.

Servais II remplaça ce dernier. C’est le même qui

(1 ) Cet article a été revu et corrigé par M. l’Abbé de Vaux, Doyen de S. Pierre de Liége.
 
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