DES MARQUIS, PUIS DUCS, DE MONTFERRAT. 641
bientôt obligé de les rendre. Son fds , Victor-Amédée,
en recouvra unepartie, l’ari 1601 , comme on l’a dit
ailleurs , par le traité de Quieras. Charles IV, Duc
de Mantoue, étant mortdans le ban de l’Empire, en
1708 , pour avoir suivi le parti de la France , l’Em-
pereur Joseph I adjugea au Duc de Savoie le reste du
Montferrat, dont la possession lui fut confirmée à la
paix d’Utrecht.
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
SEIGNEURS, PUIS D U C S , D E MILAN.
Milan, ville de l’Insubrie, fondée par les Gaulois, qui, sous Bellovese, s’établirent en Italie vers l’an de Piome
170 ( 58/|. avant J. C. ), devint la capitale d’un Royaume, dont Viridomare fut le dernier Iloi ( 222 avant
J. C.). Milanalors, avec toute l’Insubrie, passa sous la domination des Romains. Les Iduns, les Goths , les
Lombards , conquirent successivement cette ville avec son territoire, dans les V e et VPsiécles de l’Eglise.
Après la ruine clu Royaume de ces derniers , elle tomba sous la puissance de Charlemagne , et fut comme
incorporée dans la suite au nouvel Empire d’Occident. Mais depuis que cet Empire eut été transporté en
Allemagne , la ville de Milan ne pouvant s’accoutumer à la dureté du gouvernement germanique , travailla
à se mettre en liberté, toutes les fois que Ia foiblesse, ou les embarras des Empereurs lui en fournirent
l’occasion. Elle ne le fit pas toujours impunément. On a vu , à l’article de l’Empereur Frédéric I , le trai-
tement asfreux qu’elle s’attira , l’an 1162, par sa révolte. S’étant rétablie peu de tems après, le souvenir
de ses malheurs ne la rendit que plus disposée à secouer le joug des Allemands : elle s’en asfranchit
insensiblement , à la faveur des troubles qui s’éleverent entre le Sacerdoce et l’Empire. Mais inca-
pable de se former en République , par la division de ses habitans , elle eut pour maîtres les Chefs des
factions qui se formerent dans son sein. Trois familles dominerent l’une après l’autre à Milan , les Tor-
riani, ou della Torre ( de la Tour ) , les Visconti et les Ssorces. Nous trancherons court sur la premiere,
parcequ’elle n’eut qu’une antorité chancelante à Milan , et qu’elle n’y établit point un gouyernement
fixe.
L’an 1257 , Martin della Torre , s’étant mis à la tête d’une sédition qui s’étoit élevée dans Milan,
chasse de la ville l’Archevêque Léon Perégo, avec tous les Nobles , et prend en main le gouvernement.
Le 4 Avril de l’année suivante , l’Àrchevêque et les Nobles rentrent à Milan , en vertu d’un acconnno-
clement conclu par le Légat Philippe de Fontana ; mais cette paix , nommée la paix cle S. Ambroise ,
fut de courte durée. Le 29 Juin de la même année , l’Archevêque et les Nobles sont de nouveau chassës.
Martin et les Milanois accédent, l’an 1259 , à la ligue formée le 11 Juin entre le Marquis Obert Palla-
vicini , le Marquis d’Est, les Ferrarois , les Mantouans et les Padouans , contre Eccelin , tyran chassé de
Padoue, qui désoloit la Lombardie par ses brigandages et ses cruautés. S’étant mis en campagne pour
aller joindre les Confédérés , Martin apprit par ses espions , le lySeptembre, qu’Eccelin venoit de passer
l’Adda, et dirigeoit sa route vers Milan. A cette nouvelle il se hâta d’y retourner. Eccelin voyant par là
son coup manqué , se venge sur Monza, dont il brûle les fauxbourgs. Vers la fin de la même année,
Martin s’empare de Lodi , où s’étoient réfugiés les Nobles bannis de Milan. Mais considérant la forte
haine de ses ennemis , et craignant d’en être la victime tôt ou tard , il persuade au péuple de Milan de
conférer pour cinq ans seulement la Seigneurie de leur ville au Marquis Obert , espérant de conserver
son autorité à l’ombre de celle du Marquis. Obert accepta l’offre ; mais loin de remplir les vues de la
famil e della Torre, son principal soin fut de l’abaisser. Cependant il ne put ruiner le crédit de Martin,
qui posséda toujours la confiance du peu’ple. L’an 1260 , les bannis de Milan s’étant emparés du châ-
teau de Zubiago , Martin court aussitôt l’assiéger , force les défenseujs à se rendre , et les emmene tous
enchaînés à Milan. Le peuple veut les faire mourir ; Martin s’y oppose : Je nai janiais sçu faire un
homme , dit-il, ni me donner un fds ; et par cette raison je ne veux dèsaire aucun homme. Ils sont
exilésen divers éndroits. L’an 1260 , le Marquis Obert et Martin della Torre vont assiéger, aumois d’Avril,
dansArona, Otton, Visconti, nouvel Archevêque de Milan, sacré malgré eux par le Pape, prennent la
place , et obligent le Prélat de retourner à Rome. Martin , lamême année , finit ses jours le 18 Décembre.
Otton Visconti, suivant les Annales du Pdilanez , fut nommé cette année Archevêque de cette viile par
le Pape Clément IV, contre le gré du peuple qui connoissoit son attachement pour la Noblesse. Le Pape,
apprenànt qu’on refusoit de le reconnoitre, et qu’on lui enlevoit ses domaines, frappa la ville d’interdit,
espece de châtiment qui dura l’espace de quatre ans. Elle n’empêcha paS Piiilippe de la Torre , frere (
de Martin et son successeur, d’ajouter à. son domaine les villes de Côme , de Novarre , de Verceil et jjj
Toms UI.
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bientôt obligé de les rendre. Son fds , Victor-Amédée,
en recouvra unepartie, l’ari 1601 , comme on l’a dit
ailleurs , par le traité de Quieras. Charles IV, Duc
de Mantoue, étant mortdans le ban de l’Empire, en
1708 , pour avoir suivi le parti de la France , l’Em-
pereur Joseph I adjugea au Duc de Savoie le reste du
Montferrat, dont la possession lui fut confirmée à la
paix d’Utrecht.
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
SEIGNEURS, PUIS D U C S , D E MILAN.
Milan, ville de l’Insubrie, fondée par les Gaulois, qui, sous Bellovese, s’établirent en Italie vers l’an de Piome
170 ( 58/|. avant J. C. ), devint la capitale d’un Royaume, dont Viridomare fut le dernier Iloi ( 222 avant
J. C.). Milanalors, avec toute l’Insubrie, passa sous la domination des Romains. Les Iduns, les Goths , les
Lombards , conquirent successivement cette ville avec son territoire, dans les V e et VPsiécles de l’Eglise.
Après la ruine clu Royaume de ces derniers , elle tomba sous la puissance de Charlemagne , et fut comme
incorporée dans la suite au nouvel Empire d’Occident. Mais depuis que cet Empire eut été transporté en
Allemagne , la ville de Milan ne pouvant s’accoutumer à la dureté du gouvernement germanique , travailla
à se mettre en liberté, toutes les fois que Ia foiblesse, ou les embarras des Empereurs lui en fournirent
l’occasion. Elle ne le fit pas toujours impunément. On a vu , à l’article de l’Empereur Frédéric I , le trai-
tement asfreux qu’elle s’attira , l’an 1162, par sa révolte. S’étant rétablie peu de tems après, le souvenir
de ses malheurs ne la rendit que plus disposée à secouer le joug des Allemands : elle s’en asfranchit
insensiblement , à la faveur des troubles qui s’éleverent entre le Sacerdoce et l’Empire. Mais inca-
pable de se former en République , par la division de ses habitans , elle eut pour maîtres les Chefs des
factions qui se formerent dans son sein. Trois familles dominerent l’une après l’autre à Milan , les Tor-
riani, ou della Torre ( de la Tour ) , les Visconti et les Ssorces. Nous trancherons court sur la premiere,
parcequ’elle n’eut qu’une antorité chancelante à Milan , et qu’elle n’y établit point un gouyernement
fixe.
L’an 1257 , Martin della Torre , s’étant mis à la tête d’une sédition qui s’étoit élevée dans Milan,
chasse de la ville l’Archevêque Léon Perégo, avec tous les Nobles , et prend en main le gouvernement.
Le 4 Avril de l’année suivante , l’Àrchevêque et les Nobles rentrent à Milan , en vertu d’un acconnno-
clement conclu par le Légat Philippe de Fontana ; mais cette paix , nommée la paix cle S. Ambroise ,
fut de courte durée. Le 29 Juin de la même année , l’Archevêque et les Nobles sont de nouveau chassës.
Martin et les Milanois accédent, l’an 1259 , à la ligue formée le 11 Juin entre le Marquis Obert Palla-
vicini , le Marquis d’Est, les Ferrarois , les Mantouans et les Padouans , contre Eccelin , tyran chassé de
Padoue, qui désoloit la Lombardie par ses brigandages et ses cruautés. S’étant mis en campagne pour
aller joindre les Confédérés , Martin apprit par ses espions , le lySeptembre, qu’Eccelin venoit de passer
l’Adda, et dirigeoit sa route vers Milan. A cette nouvelle il se hâta d’y retourner. Eccelin voyant par là
son coup manqué , se venge sur Monza, dont il brûle les fauxbourgs. Vers la fin de la même année,
Martin s’empare de Lodi , où s’étoient réfugiés les Nobles bannis de Milan. Mais considérant la forte
haine de ses ennemis , et craignant d’en être la victime tôt ou tard , il persuade au péuple de Milan de
conférer pour cinq ans seulement la Seigneurie de leur ville au Marquis Obert , espérant de conserver
son autorité à l’ombre de celle du Marquis. Obert accepta l’offre ; mais loin de remplir les vues de la
famil e della Torre, son principal soin fut de l’abaisser. Cependant il ne put ruiner le crédit de Martin,
qui posséda toujours la confiance du peu’ple. L’an 1260 , les bannis de Milan s’étant emparés du châ-
teau de Zubiago , Martin court aussitôt l’assiéger , force les défenseujs à se rendre , et les emmene tous
enchaînés à Milan. Le peuple veut les faire mourir ; Martin s’y oppose : Je nai janiais sçu faire un
homme , dit-il, ni me donner un fds ; et par cette raison je ne veux dèsaire aucun homme. Ils sont
exilésen divers éndroits. L’an 1260 , le Marquis Obert et Martin della Torre vont assiéger, aumois d’Avril,
dansArona, Otton, Visconti, nouvel Archevêque de Milan, sacré malgré eux par le Pape, prennent la
place , et obligent le Prélat de retourner à Rome. Martin , lamême année , finit ses jours le 18 Décembre.
Otton Visconti, suivant les Annales du Pdilanez , fut nommé cette année Archevêque de cette viile par
le Pape Clément IV, contre le gré du peuple qui connoissoit son attachement pour la Noblesse. Le Pape,
apprenànt qu’on refusoit de le reconnoitre, et qu’on lui enlevoit ses domaines, frappa la ville d’interdit,
espece de châtiment qui dura l’espace de quatre ans. Elle n’empêcha paS Piiilippe de la Torre , frere (
de Martin et son successeur, d’ajouter à. son domaine les villes de Côme , de Novarre , de Verceil et jjj
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