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D E L A POMERANI E ULTERIEURE.
5 °7
geois de DantzicK : mais il ne gardà pas cette ville,
qui passa entre les rnains cle Vesimir. Ce Prince est
connu par une Charte de Przémislas, Duc de la grande
Pologne, de Pan 1290, datée de DantzicK. Quoiqu’on
n’ait pas de preuve littérale de sou origine, ii y a des
faits dont le rapprochement semble attester qu’il étoit
fds de Sambor, frere de SuantopelK, et par consé-
quent cousin germain de Mestwin et de Wartislas.
Sambor s’étant retiré à Elbing sous la protection des
Chevaliers Teutoniques, et Wartislas ayant ensuite
choisi la même retraite, il est vraisemblable que celui-
ci, voulant priver de sa succession Mestwin son frere,
légua sa ville de DantzicK et ses autres possessions à
Vesimir s'on cousin, puisque celui-ci trouva moyen
de se mettre en possession de DantzicK sans que Mest-
win se soit rtiis en devoir cle Pen chasser. Vesimir ter-
mina ses jours , on ne peüt dire en quelle année, sans
laisser de postérité mâle.
La foibîesse de Mestwin fut une source de malheurs
pour lui durant tout le cours de sa vie. Après avoir
été brouillé avec les Chevaliers Teutoniques, il s’étoit
réconcilié avec eux et leur avoit donné de grandes
terres en Poméranie. Mais il se repentit ensuite de ces
libèralités, et voulut non seulement reprendre ce qu’il
avoit donné aux Chevaliers, mais êncore leur enlever
les terres qu’ils avoient reçues de Wartislas et de
Ratibor ses oncles. Nouveaux débats que le Pape ter-
mina, Pan 1282, en adjugeant par sa décision la terre
de Mewe, qui faisoit partie de la donation, aux Che-
valiers, et laissant à Mestwin ses autres Domaines.
La derniere Charte que l’on connoît de ce Prince est
du 18 Janvier 1294. II inourut quelque tems après
sans laisser de postérité légitime, et peut-être même
sans avoir été marié. M. Pauli prétend que d’une Re-
ligieuse de Stolpé, dont il avoit fait sa côncubine,
après Pavoir enlevée, il eut trois filles, dont l’aînée,
nommée Fulcxa, fut mariée à Pribislas, Seigneur de
Belgard, la seconde, âppellée Anne, devint femrne
d’ust Comte de Plolstein, et la troisieme, Marguerite,
épousa WitzlaflIII, Prince de Rugen.
La branche des Ducs de la Poméranie orientale
ctant finie par la mort de Mestwin et de Vesimir, plu-
sieurs prétendans se présenterent pour recueillir leur
succession. Mais les seuls dont ies droits paroissoient
incontestablement fondés, étoient les Margraves de
Brandebourg. Etablis depuis long-tems Suzerains de
la Poméranie par les Empereurs, iis revendiquerent ce
Duché cornme un Fief qui leur étoit dévolii. Mais,
sans égard pour la justice de leur cause, les Polonois
s’emparerent sous disférens prétextes de la Poméranie.
Le Margrave Woldemar, se trouvant hors cl’état de
leur faïre face, prit le parti de vendre à POrdre Teu-
tonique la partie des Etats de Mestvvin et de Vesimir
qui touche à la Vistuîe ( c’est la Pomérélié d’aujour-
d’hui). Le Traité se fit en 1310 ; mais il ne fut con-
sommé que l’année suivante, après que l’Empereur
eut consenti à l’aliénation cle ce Fief de l’Empire. Les
Polonois n’ayant pas voulu se dessaisir de cette partie
de la succession des Ducs de Poméranie, les Cheva-
liers firent, la même année, le siége de Dantzicx et
des autres forteresses de la Poméranie. Bientôt ils
eurent achevé la conquête du pays qu’ils venoieiit d’a-
cheter. D’un autre côté Wartislas, Duc de Slavie,
conquit ou acquit, vers les années i3i3 et 1017, le
pays de Stolpe qui avoit appartenu à Mestwin et à ses
ancêtres, d’où il arriva que les Margraves de Brande-
bourg ne conserverent rien de la succession des Ducs
de Poméranie. ( Eoy. Bogislas , Duccle FKolgast. )
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
BURGRAVES D E NUREMBERG,
Dressée avec le secours de M. Ernst»
Le Burgraviat de Nuremberg en Franconie tire son nom de sa capitale, appellée originairement Càstrum
noricum, aujourd’hui l’une des plus belles villes de l’Allemagne sur la Pegnitz, qui la divise en deux par-
ties, dont la jonction se fait par un pont magnifique. II est composé de la Principauté de Cuhnbach et de
Bayreuth, qui forme le haut Burgraviat, et du Marquisat d’OnoIzbach, ou d’Anspach, qui constitue le
bas Burgraviat, ou le Burgraviat de deçà les Monts. Plusieurs Seigneurs de différentes Maisons, et entre
autres les Cointes de Flohenzollern, furent pourvus, au xiT siécle , par les Empereurs , du Gouvernement
de Nuremberg, qui devint héréditaire entre leurs mains au siécle suivant.
C O N R A D I.
Conrad, fds de Rudolphe, Cointe de Hohenzollern,
se montre en qualité de Burgrave de Nuremberg dans
une Charte d’Eberhard, Evêque de Bamberg , de l’an
1164. (Monum. Boic. T. V, pag. 160.) Ce fut à
titre de Fief masculin héréditaîre qu’il reçut ce Gou-
vernement. Mais on voit que , dès Pan 1273 , la slic-
cession en fut éventuellement accordée aLtx filles de
Conrad. On prétend, que dans les dissensions des Mai-
sons de Guelfe et de Hohenstauffen , qui agiterent
presque toute l’Allemagne., il se déclara hautement
pour la derniere. II vivoit encore en l’an 1200 , s’il est
le même dont la Chronique des Evêques de Spire,
écrite au xvi 8 siécle , dit : Anno 1200 Conradus
Coiiies cle Zolre et Burgràvius iri Nuremberg consbi-
tuti in prœsentia Ottonis IN Imperatoris Bomano-
rum castrum Rietpurg, quod àb Ecclesia Spirensi in
feudum tenuit, in manu Conradi Episcopi liberè re-
signavit, et illud Iicclesiœ Spirënsi in perpetuum
dimisit absolutum. ( Eccard, Corp. Histor. T. II,
p. 2267). Cecisemble d’abord fairO deux personuages
de Conrad et du Burgrave. Mais Jean de Mutterstatt,
dans son Chronicon Spirense, publié par Senexen-
berg ( Selecta Juris et Hist. T. VI, p. 180), répétant
la mêine cliose et presque dails les rnêmes termes, ne
fait qu’un même personnage de Conrad, Comte dé
Zolre, et du Burgrave. Quoi qu’il én soit, il est certain
D E L A POMERANI E ULTERIEURE.
5 °7
geois de DantzicK : mais il ne gardà pas cette ville,
qui passa entre les rnains cle Vesimir. Ce Prince est
connu par une Charte de Przémislas, Duc de la grande
Pologne, de Pan 1290, datée de DantzicK. Quoiqu’on
n’ait pas de preuve littérale de sou origine, ii y a des
faits dont le rapprochement semble attester qu’il étoit
fds de Sambor, frere de SuantopelK, et par consé-
quent cousin germain de Mestwin et de Wartislas.
Sambor s’étant retiré à Elbing sous la protection des
Chevaliers Teutoniques, et Wartislas ayant ensuite
choisi la même retraite, il est vraisemblable que celui-
ci, voulant priver de sa succession Mestwin son frere,
légua sa ville de DantzicK et ses autres possessions à
Vesimir s'on cousin, puisque celui-ci trouva moyen
de se mettre en possession de DantzicK sans que Mest-
win se soit rtiis en devoir cle Pen chasser. Vesimir ter-
mina ses jours , on ne peüt dire en quelle année, sans
laisser de postérité mâle.
La foibîesse de Mestwin fut une source de malheurs
pour lui durant tout le cours de sa vie. Après avoir
été brouillé avec les Chevaliers Teutoniques, il s’étoit
réconcilié avec eux et leur avoit donné de grandes
terres en Poméranie. Mais il se repentit ensuite de ces
libèralités, et voulut non seulement reprendre ce qu’il
avoit donné aux Chevaliers, mais êncore leur enlever
les terres qu’ils avoient reçues de Wartislas et de
Ratibor ses oncles. Nouveaux débats que le Pape ter-
mina, Pan 1282, en adjugeant par sa décision la terre
de Mewe, qui faisoit partie de la donation, aux Che-
valiers, et laissant à Mestwin ses autres Domaines.
La derniere Charte que l’on connoît de ce Prince est
du 18 Janvier 1294. II inourut quelque tems après
sans laisser de postérité légitime, et peut-être même
sans avoir été marié. M. Pauli prétend que d’une Re-
ligieuse de Stolpé, dont il avoit fait sa côncubine,
après Pavoir enlevée, il eut trois filles, dont l’aînée,
nommée Fulcxa, fut mariée à Pribislas, Seigneur de
Belgard, la seconde, âppellée Anne, devint femrne
d’ust Comte de Plolstein, et la troisieme, Marguerite,
épousa WitzlaflIII, Prince de Rugen.
La branche des Ducs de la Poméranie orientale
ctant finie par la mort de Mestwin et de Vesimir, plu-
sieurs prétendans se présenterent pour recueillir leur
succession. Mais les seuls dont ies droits paroissoient
incontestablement fondés, étoient les Margraves de
Brandebourg. Etablis depuis long-tems Suzerains de
la Poméranie par les Empereurs, iis revendiquerent ce
Duché cornme un Fief qui leur étoit dévolii. Mais,
sans égard pour la justice de leur cause, les Polonois
s’emparerent sous disférens prétextes de la Poméranie.
Le Margrave Woldemar, se trouvant hors cl’état de
leur faïre face, prit le parti de vendre à POrdre Teu-
tonique la partie des Etats de Mestvvin et de Vesimir
qui touche à la Vistuîe ( c’est la Pomérélié d’aujour-
d’hui). Le Traité se fit en 1310 ; mais il ne fut con-
sommé que l’année suivante, après que l’Empereur
eut consenti à l’aliénation cle ce Fief de l’Empire. Les
Polonois n’ayant pas voulu se dessaisir de cette partie
de la succession des Ducs de Poméranie, les Cheva-
liers firent, la même année, le siége de Dantzicx et
des autres forteresses de la Poméranie. Bientôt ils
eurent achevé la conquête du pays qu’ils venoieiit d’a-
cheter. D’un autre côté Wartislas, Duc de Slavie,
conquit ou acquit, vers les années i3i3 et 1017, le
pays de Stolpe qui avoit appartenu à Mestwin et à ses
ancêtres, d’où il arriva que les Margraves de Brande-
bourg ne conserverent rien de la succession des Ducs
de Poméranie. ( Eoy. Bogislas , Duccle FKolgast. )
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
BURGRAVES D E NUREMBERG,
Dressée avec le secours de M. Ernst»
Le Burgraviat de Nuremberg en Franconie tire son nom de sa capitale, appellée originairement Càstrum
noricum, aujourd’hui l’une des plus belles villes de l’Allemagne sur la Pegnitz, qui la divise en deux par-
ties, dont la jonction se fait par un pont magnifique. II est composé de la Principauté de Cuhnbach et de
Bayreuth, qui forme le haut Burgraviat, et du Marquisat d’OnoIzbach, ou d’Anspach, qui constitue le
bas Burgraviat, ou le Burgraviat de deçà les Monts. Plusieurs Seigneurs de différentes Maisons, et entre
autres les Cointes de Flohenzollern, furent pourvus, au xiT siécle , par les Empereurs , du Gouvernement
de Nuremberg, qui devint héréditaire entre leurs mains au siécle suivant.
C O N R A D I.
Conrad, fds de Rudolphe, Cointe de Hohenzollern,
se montre en qualité de Burgrave de Nuremberg dans
une Charte d’Eberhard, Evêque de Bamberg , de l’an
1164. (Monum. Boic. T. V, pag. 160.) Ce fut à
titre de Fief masculin héréditaîre qu’il reçut ce Gou-
vernement. Mais on voit que , dès Pan 1273 , la slic-
cession en fut éventuellement accordée aLtx filles de
Conrad. On prétend, que dans les dissensions des Mai-
sons de Guelfe et de Hohenstauffen , qui agiterent
presque toute l’Allemagne., il se déclara hautement
pour la derniere. II vivoit encore en l’an 1200 , s’il est
le même dont la Chronique des Evêques de Spire,
écrite au xvi 8 siécle , dit : Anno 1200 Conradus
Coiiies cle Zolre et Burgràvius iri Nuremberg consbi-
tuti in prœsentia Ottonis IN Imperatoris Bomano-
rum castrum Rietpurg, quod àb Ecclesia Spirensi in
feudum tenuit, in manu Conradi Episcopi liberè re-
signavit, et illud Iicclesiœ Spirënsi in perpetuum
dimisit absolutum. ( Eccard, Corp. Histor. T. II,
p. 2267). Cecisemble d’abord fairO deux personuages
de Conrad et du Burgrave. Mais Jean de Mutterstatt,
dans son Chronicon Spirense, publié par Senexen-
berg ( Selecta Juris et Hist. T. VI, p. 180), répétant
la mêine cliose et presque dails les rnêmes termes, ne
fait qu’un même personnage de Conrad, Comte dé
Zolre, et du Burgrave. Quoi qu’il én soit, il est certain