Clément, François [Hrsg.]: L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) (Paris, 1787) [Cicognara, 2479-III-1-2]

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CHRONOLOGIE HISTORIQÜE

CHRONOLOGÏE HISTORIQUE

D E S

COMTES D E HAINAUT

Le LIainaut, âhcien clomicile des Nerviens, borné au Septentrion pàr le Brabant et la Flandre, au Midi par
la Picardie, au Levant par le Comté de Namur, au Couchant par la Flandre et le Cambresis, renferme
un terrein de 20 lieues de lôngueur sur environ 16 de largeur. Son nom , qui n’est connu que depuis le
vni c siécle, se tire de la riviere de Haine qui le traverse. La ville de Mons ( Mons Hannonice , et en fla-
mand Berghen in Henegow), située partie sur une montagne, partie dans une plaine marécageuse , est la
capitale de ce Comté, dont les premiers possesseurs s’appelloient Comtes de Mons. Remarquez encore que
dans les anciens monumens la ville de Mons est aussi appellée Castrilucium , et par corruption Castri
locus. ( Valois, Not. Gall. p. i33.) De même que la France, le Hainaut avoit ses douze Pairs qui compo-
soient le tribùnal du Comte et rendoient la justice avec lui. On les appelle encore aujourd’hui dans les
causes importantes qui intéressent la province. Ce sont les Seigneurs d’Avênes, de Chimai, de Silli, de
Longeville, de Baudour, de Barbanzon, de Chievres, de Lens, de Roeux, de Robaix, de Valincourt et de
Quevy. Tel est Pordre dans lequel ils sont nommés par Aubert le Mire. ( Notit. Eccles. JBelg. c. 144,
p. 392.)

Les Chronologistes modernes donnent pour premier Comte de Plainaut Giselbert, qui enleva, Pan 846 ,
Ermengarde, hlle de l’Empereur Lothaire. Mais comme il est très douteux, suivant la remarque du P. Labbe,
qu’il ait gouverné le Flainaut, nous conunencerons par le suivant.

R A I N I E R I.

Rainier, surnommé au Long-cou, dont 011 ignore
l’origine , est le premier Comte de Hainaut dont nous
soyons certains. II possédoit, outre cela, en propriété
les Comtés de Mausuarie dans le voisinage de Diest
et de Darnau, vers Gemblours, avec une partie consi-
dérable de l’Hasbaye. L’an 875 ou environ, suivant
Dudon , il alla se joindre à Ratbod , Duc de Frise ,
pour déloger de Plsle de Walcheren en Zéelande Rol-
ion, Chef des Normands , qui s’en étoit emparé. Les
dëux alliés furent battus et obligés de se retirer. Rol-
lon , l’année suivante , étant entré dans le Hainaut,
remporta divers avantages surRainier, qu’ii fit àla fin
prisonnier dans une embuscade que celui-ci avoit dres-
sée lui-même à l’ennemi. Alberade , sa feinme , qui
ne lui cédoit pas en courage, députa douze Seigneurs
à Rollon pour redemander son mari. Elle l’obtint par
échange de douze Capitaines normands qu’elle avoit
en son pouvoir , et en portant elle-mème tout l’or et
Pargent qu’elle avoit pu ramasser à Rollon, qui eut la
générosité de lui en rendre une partie. Zuentibolde
tenoit alors le sceptre de Lorraine. Ilainier , s'etant
brouillé avec lui , fut destitué l’an 898 , et contraint
de se retirer en France. II engagea le Roi Charles à ten-
ter la conquête du Royaume de Lorraine. Charles
ayant fait la paix avec Zuentibolde, celui-ci coritinua
de poursuivre Rainier et le Comte Odacre son allié.
L’an 899, il les assiégea pour la seconde fois , mais
sans succès, dans le Fort de Durfos sur la Meuse,
dontils s’étoient emparés. Pour se venger, il les fait
excommunier par les Evêques. (Hnn. met.) La mort
de Zuentibolde rétablit les affaires de Rainier. 11 re-
couvra non seulement ses Domames, mais encore ses
dignités, et les augmenta même du gouvernement ou
Duché de Lorraine, dont le Roi Charles le gratifia,
l’an 911, après avoir fait la conquête de ce pays avec
son secours. Rainier mourut l’an 916, laissant de son

mariage Giselbert, qui lui succéda au Duché de Lor-
raine, et Rainier , qui suit, avec une hlle , N., qui
épousa Bérenger, Cointe de Lomme ou de Namur.

R A I N I E R II.

916. Rainier II, suçcesseur de Rainier I son pere,
vécut en bonne intelhgence , à ce qu’il paroît, avec
le Duc Giselbert, son Irere, pendant les huit ou neuf
premieres années de son gouvernement. Giselbert
ayant été fait prisonnier, l’an 924 , par Bérenger , le
Comte Rainier obtint sa délivrance en donnant pour
ôtages deux de ses fils. Mais il ne fut pas plutôt mis
en iiberté , dit Frodoard , qu’il se mit à ravager les
terres de Bérenger, de Rainier, son libérateur, et d’I-
saac, Comte de Cambrai. Rainier lui rendit biéntôt
la pareille ; mais il y a bien de l’apparençe qu’ils
étoient réconciliés ensemble lorsqu’en 925 Giseibert
et le Comte Otton firent la paix avec le Roi de France
par la médiation d’Herbert, Comte de Vermandois,
et du Comte Flugues le Grand. De nouvelles difhcul-
tés brouillerent encore Rainier et Giselbert en 928.
Maisla querelle fut courte, et hnit la même année par
l’intervention de Henri I, Roi de Germanie. (Fro-
doard. ) Rainier II depuis ce tems disparoît dans l’his-
toire. On doute cependant qu’il soit mort avant l’an
902. Sa femrne, Alix ou Adélaïde , hlle , si Pon en
croit du Bouchet, de Richard I, Duc de Bourgogne, lui
donna trois fils, Rainier, qui suit, Liétard, et Ro-
dolfe, Comte de Hasbaye, et tige , suivant Mentelius,
des Corntes de Loss. A ces enfans du Bouchet ajoute,
sans preuve, Amauri, tige des Comtes de Montfort.

R A I N I E 11 III.

982 au plutôt. Rainier III , successeur de Rai-
nier II , son pere, s’étant jetté dans le parti de Louis
d’Outremer, Roi de France, avec Rodolfe, son frere ,