DES COMTES D E HAINAUT. 1? j
contre Ottbii I, Iloi de Germanie, celui-ci envoya ,
l’an 944 5 pour les réduire , Herman, Duc de Suabe.
Trop foibles pour résister à cé Monarque , ils implo-
reiit sa clémence et sont reçus en grace à Aix-Ia-Châ-
pelle. (Frodoard.) Rainier eut ensuite avec Conrad ,
| Duc de Lorraine, des contéstations dont on ignore le
| sujet. Ce dernier ayant levé l’étendard de la révolte
sur la fin de l’an , Ràinier assiégea, l’année sui-
vante, un de ses châteaux, au secours duquel il vola.
Mais , après un combat très opiniâtre, il fut obligé de
laisser à Rainier le cliarnp de bataille. (Frodoard.)
La paix ayant été rendue à la Lorraiiie par la sou-
mission de Conrad, suivie de sa destitution, Rainier
ne tarda pas lui-même à la troubler par divers actes de
violence qu’il exerça dans cette province, jusqu’à oser
enlever à la Reine Gerberge, veuve de Louis d’Outre-
mer ,Jes terres qu’elle y possédoit à litre de douaire.
Le Roi Lothaire , fds de cette Princesse, ne laissa pas
impuni cet attentat, et força l’usurpateur , en 906, de
I restituer à sa mere ce qu’il lui avoit pris. ( Iclem. )
llainier, ennemi du repos, entreprit, l’année sui-
vante , la guerre contre le Duc Ërunon son Suzerain,
Arclievêque de Cologne et frere du lioi Otton. 11 se
trouva mal de cette levée de bouclier, et fut bientôt
réduit à se soumettre au jugement du Prélat. Mais, sur
le refus qu’il ht de donner des ôtages , Brunon le dé-
posa cette même année , ou dans les premiers mois
de l’an 958. Envoyé aussitôt en exil, il y finit ses jours
non l’an 960, comme quelques uns l’ont avancé, mais
après l’an 971. Un habile moderne lui donne pour
femme, mais sans preuve suffisante , Alix,- fdle de
Hugon, Cornte de Dagsbourg et d’Egisheiin. Ce qui est
certain, c’est qu’il laissa deux fds légitimes, Lainbert
et Rainier, dont le second fut un de ses succésseurs ,
et l’autre, dit le Barbu, fut Comte de Louvain.
R I C H E r:
958. Richer , dont on ignore l’origine, fut établi
Cornte de Flainaut par Brunon après l’exil de Rainier.
On ne sait combien de tems il posséda ce Comté.
G A R N I E R e t R E N A U D.
Garnier et Renaud, suivant la Chronique de Bal-
deric, furent substitués par Brunon à Richer dans le
Comté de Flainaut. Ils gouvernetent ce pays sans con-
tradiction jusqu’en 970. Cette année, après la mort
d’Otton I, Rainier et Lambert, fds de Rainier III, re-
vinrent de la Cour de France , où ils s’étoient retirés ,
attaquerent les deux Comtes , et gagnerent sur eux ,
dans la plaine de Binche , près du village de Péronne
en Flandre , une bataille où les deux Comtes périrent.
(Sigebert.)
GODEFROI LE VIEUX et ARNOUL,
973. Godefroi, dit le Vieux, Comte en Ardennes
et de Verdun, hls de Gozelinet de Voda, et petit-hls,
par son pere, de Wigeric, Cointe dupalais sous le Roi
Charles le Simple , fut établi Comte de Mons avec
1 un Seigneur noinmé Arnoul , que Leuwarde dit fds
1 d’Isaac, Comte de Cambrai, par l’Empereur Otton 11,
| après la mort de Garnier et de Renaud. ( Chron. Ccl-
! merac. 1. 3, c. 94» ) Mais ils ne furent pas plus tran-
§ quilles dans ce poste que l’avoient cté ceux qu’ils rem-
! plaçoient. Rainier et Lambert s’étant fortihés dans le
château de Boussoit , de Buxeicie, sur la riviere de
flaine , faisoient de-là des courses funestes dans tout
le pays. L’Empereur vint au secours de ses psotégés ,
emporta d’assaut la forteresse et la ht raser. Mais à
peine eut-il repris la route d’Allemagne , que liainier
et Lambert rcparurent dans le Hainaut avec de nou-
velles forces que leur avoient fournies Charles de
France, Irere du Roi Lothaire, et Otton, hls d’Albert,
1 Comte de*Vermandois. Otton , en prenant le parti
de ces deux proscrits , n’avoit d’autrè but, suivant
Balderic dans sa Chroilique de Cainbrai, que de s’en-
ricliir par le pillage. L’aii 976 , après divërses excur-
sions, Raiiiier et Lambert âvec leurs corifédérés vien-
rierit assiéger leurs rivaux dans Châteaulieu ou Mons.
Ceux-ci dans une sortie fondent sur le câmp des as-
siégeans , et, après uri sânglant coinbat clonrié le mer-
credi de la semairie sainte (19 Avril), les obligent à se
retirer. Mais Godefroi dans l’action reçut une blessure
dangereuse dont il ne put jainais guérir. Cette victoire
sembloit devoir ruiner les affaires de Rainier et de
Lambert; mais ils trouVererit moyen de se maintenir
encore dans une partie du Hainaut. Arnoul et Gode-
hoi s’attacherent à Charles de France lorsqu’il eut ob-
tenu la Lorraine, et s’en firent un appui. Nüus voyons
dans la Chronique de Cambrai, 1. i , c. 100, que ces
deux Comtes s’adresserent au Duc Cliarles pour l’en-
gager à joindre ses troupeS aux leurs , dans le dessein
où ils étoient de mettre la ville de Cainbrai à l’abri
de toute insulte de la part du Roi de Fîaricë. C’étoit
vraisemblablement Raiiiier etLambert qui menaçoient
d’envahir cette ville au 110m du Monarque françois.
On ne voit point qu’ils aient exécuté leur dessein ;
rnais ils continuerent de faire la guerre à leurs rivaux
pour se rendre maîtres entièrement du Hainaut. Go-
defroi fut celui qui disputa le terrein avec le plus d’ob-
stination. Ce ne fut qu’en 998 qu’il làcha endèrement
prise, après que Rainier lui eut enlevé la capitale du
Hainaut. Comes Ruginerus, dit Albéric sur cette an-
iiée, abstulil montern Ccistri Comiti Godejriclo. Lam-
bert, frere de Rainier, étoit alors en possession du
Comté de Louvain depuis enviroii quatre aris. ( Voyez
les Comtes cle Louvain. )
RAINIER IV, PltÉMIER Cômte proprietaire.
998. Rainièr IV, hls aîné de Rainier III, demeura
possessèuf tranquille du Hainaut après s’ètre rendu
maître de la ville de Mons. On ne voit point qu’il ait
eu d’ennemis à combattre depuis ce tems-là. 11 mou-
rut l’an ioi3, suivant Albéric , qui lui donne deux
femmes , dont la premiere, qu’il 11e nomme point,
fut mere, selon lui, de Rairiier V, qui suit. Mais Al-
bert, Abbé de Gemblours, auteur du terns et ami de
Rainier V , dit positivement qu’il étoit Pioberto Regi
Francorum ex sorore uepos , c’est-à-dire fils de Ided-
wige, fille de Ilugues Capet et soeur du Roi Robert.
Du mariage de Rainier et d’Hedwige sortit encore,
suivant Albéric , une rille nommée Béatrix , feinme
d’Ebles I, Comte deRouci. Hedwige se remaria, après
la mort de llainier, à Idugues lil , Cômtc de Dags-
bourg.
R A I N I E R V.
iôi3. Rainier V , hls de Rainier IV, devint Comte
de Hainaut après la mort desonpere. 11 suivitle parti
de Lambert, Comte de Louvain , son oncle , dans'le
différend qu’il eut avec Godefroi , Duc de Lothier.
Le succès de leurs armes ne fut point heureux. Le
12 Septembre ioi5 , ils perdirent contre Godefroi la
batailie de Florenes, où Lambert périt. Rainier dans
la suite se réconcilia, par la médiation des Evêques de
Verdun et de Cambrai, avec Godefroi, dont il épousa
la niece, Mathildè , rille d’Herman, Vicomte de V rer-
dun. ( Chron. Camercic. ) 11 mourut, non l’an io36
oll 10^7, comme le prétend sans preuve le F. de Le-
warde, riiais environ l’an io3o. De Mathilde, son
épouse, il eut urie rille unique, qui suit.
RICHILDE, HERMAN,
et BAUDOUIN I, dit DE M 0 N S.
io3o ou envirôn. Riciiilde succéda à Rainier, sori |
pere, dans le Conité de Hainaut. Elle étoit inariée pôur j»
iors au Comte FIerman , avec lequel elle acq'üit, dit j|
contre Ottbii I, Iloi de Germanie, celui-ci envoya ,
l’an 944 5 pour les réduire , Herman, Duc de Suabe.
Trop foibles pour résister à cé Monarque , ils implo-
reiit sa clémence et sont reçus en grace à Aix-Ia-Châ-
pelle. (Frodoard.) Rainier eut ensuite avec Conrad ,
| Duc de Lorraine, des contéstations dont on ignore le
| sujet. Ce dernier ayant levé l’étendard de la révolte
sur la fin de l’an , Ràinier assiégea, l’année sui-
vante, un de ses châteaux, au secours duquel il vola.
Mais , après un combat très opiniâtre, il fut obligé de
laisser à Rainier le cliarnp de bataille. (Frodoard.)
La paix ayant été rendue à la Lorraiiie par la sou-
mission de Conrad, suivie de sa destitution, Rainier
ne tarda pas lui-même à la troubler par divers actes de
violence qu’il exerça dans cette province, jusqu’à oser
enlever à la Reine Gerberge, veuve de Louis d’Outre-
mer ,Jes terres qu’elle y possédoit à litre de douaire.
Le Roi Lothaire , fds de cette Princesse, ne laissa pas
impuni cet attentat, et força l’usurpateur , en 906, de
I restituer à sa mere ce qu’il lui avoit pris. ( Iclem. )
llainier, ennemi du repos, entreprit, l’année sui-
vante , la guerre contre le Duc Ërunon son Suzerain,
Arclievêque de Cologne et frere du lioi Otton. 11 se
trouva mal de cette levée de bouclier, et fut bientôt
réduit à se soumettre au jugement du Prélat. Mais, sur
le refus qu’il ht de donner des ôtages , Brunon le dé-
posa cette même année , ou dans les premiers mois
de l’an 958. Envoyé aussitôt en exil, il y finit ses jours
non l’an 960, comme quelques uns l’ont avancé, mais
après l’an 971. Un habile moderne lui donne pour
femme, mais sans preuve suffisante , Alix,- fdle de
Hugon, Cornte de Dagsbourg et d’Egisheiin. Ce qui est
certain, c’est qu’il laissa deux fds légitimes, Lainbert
et Rainier, dont le second fut un de ses succésseurs ,
et l’autre, dit le Barbu, fut Comte de Louvain.
R I C H E r:
958. Richer , dont on ignore l’origine, fut établi
Cornte de Flainaut par Brunon après l’exil de Rainier.
On ne sait combien de tems il posséda ce Comté.
G A R N I E R e t R E N A U D.
Garnier et Renaud, suivant la Chronique de Bal-
deric, furent substitués par Brunon à Richer dans le
Comté de Flainaut. Ils gouvernetent ce pays sans con-
tradiction jusqu’en 970. Cette année, après la mort
d’Otton I, Rainier et Lambert, fds de Rainier III, re-
vinrent de la Cour de France , où ils s’étoient retirés ,
attaquerent les deux Comtes , et gagnerent sur eux ,
dans la plaine de Binche , près du village de Péronne
en Flandre , une bataille où les deux Comtes périrent.
(Sigebert.)
GODEFROI LE VIEUX et ARNOUL,
973. Godefroi, dit le Vieux, Comte en Ardennes
et de Verdun, hls de Gozelinet de Voda, et petit-hls,
par son pere, de Wigeric, Cointe dupalais sous le Roi
Charles le Simple , fut établi Comte de Mons avec
1 un Seigneur noinmé Arnoul , que Leuwarde dit fds
1 d’Isaac, Comte de Cambrai, par l’Empereur Otton 11,
| après la mort de Garnier et de Renaud. ( Chron. Ccl-
! merac. 1. 3, c. 94» ) Mais ils ne furent pas plus tran-
§ quilles dans ce poste que l’avoient cté ceux qu’ils rem-
! plaçoient. Rainier et Lambert s’étant fortihés dans le
château de Boussoit , de Buxeicie, sur la riviere de
flaine , faisoient de-là des courses funestes dans tout
le pays. L’Empereur vint au secours de ses psotégés ,
emporta d’assaut la forteresse et la ht raser. Mais à
peine eut-il repris la route d’Allemagne , que liainier
et Lambert rcparurent dans le Hainaut avec de nou-
velles forces que leur avoient fournies Charles de
France, Irere du Roi Lothaire, et Otton, hls d’Albert,
1 Comte de*Vermandois. Otton , en prenant le parti
de ces deux proscrits , n’avoit d’autrè but, suivant
Balderic dans sa Chroilique de Cainbrai, que de s’en-
ricliir par le pillage. L’aii 976 , après divërses excur-
sions, Raiiiier et Lambert âvec leurs corifédérés vien-
rierit assiéger leurs rivaux dans Châteaulieu ou Mons.
Ceux-ci dans une sortie fondent sur le câmp des as-
siégeans , et, après uri sânglant coinbat clonrié le mer-
credi de la semairie sainte (19 Avril), les obligent à se
retirer. Mais Godefroi dans l’action reçut une blessure
dangereuse dont il ne put jainais guérir. Cette victoire
sembloit devoir ruiner les affaires de Rainier et de
Lambert; mais ils trouVererit moyen de se maintenir
encore dans une partie du Hainaut. Arnoul et Gode-
hoi s’attacherent à Charles de France lorsqu’il eut ob-
tenu la Lorraine, et s’en firent un appui. Nüus voyons
dans la Chronique de Cambrai, 1. i , c. 100, que ces
deux Comtes s’adresserent au Duc Cliarles pour l’en-
gager à joindre ses troupeS aux leurs , dans le dessein
où ils étoient de mettre la ville de Cainbrai à l’abri
de toute insulte de la part du Roi de Fîaricë. C’étoit
vraisemblablement Raiiiier etLambert qui menaçoient
d’envahir cette ville au 110m du Monarque françois.
On ne voit point qu’ils aient exécuté leur dessein ;
rnais ils continuerent de faire la guerre à leurs rivaux
pour se rendre maîtres entièrement du Hainaut. Go-
defroi fut celui qui disputa le terrein avec le plus d’ob-
stination. Ce ne fut qu’en 998 qu’il làcha endèrement
prise, après que Rainier lui eut enlevé la capitale du
Hainaut. Comes Ruginerus, dit Albéric sur cette an-
iiée, abstulil montern Ccistri Comiti Godejriclo. Lam-
bert, frere de Rainier, étoit alors en possession du
Comté de Louvain depuis enviroii quatre aris. ( Voyez
les Comtes cle Louvain. )
RAINIER IV, PltÉMIER Cômte proprietaire.
998. Rainièr IV, hls aîné de Rainier III, demeura
possessèuf tranquille du Hainaut après s’ètre rendu
maître de la ville de Mons. On ne voit point qu’il ait
eu d’ennemis à combattre depuis ce tems-là. 11 mou-
rut l’an ioi3, suivant Albéric , qui lui donne deux
femmes , dont la premiere, qu’il 11e nomme point,
fut mere, selon lui, de Rairiier V, qui suit. Mais Al-
bert, Abbé de Gemblours, auteur du terns et ami de
Rainier V , dit positivement qu’il étoit Pioberto Regi
Francorum ex sorore uepos , c’est-à-dire fils de Ided-
wige, fille de Ilugues Capet et soeur du Roi Robert.
Du mariage de Rainier et d’Hedwige sortit encore,
suivant Albéric , une rille nommée Béatrix , feinme
d’Ebles I, Comte deRouci. Hedwige se remaria, après
la mort de llainier, à Idugues lil , Cômtc de Dags-
bourg.
R A I N I E R V.
iôi3. Rainier V , hls de Rainier IV, devint Comte
de Hainaut après la mort desonpere. 11 suivitle parti
de Lambert, Comte de Louvain , son oncle , dans'le
différend qu’il eut avec Godefroi , Duc de Lothier.
Le succès de leurs armes ne fut point heureux. Le
12 Septembre ioi5 , ils perdirent contre Godefroi la
batailie de Florenes, où Lambert périt. Rainier dans
la suite se réconcilia, par la médiation des Evêques de
Verdun et de Cambrai, avec Godefroi, dont il épousa
la niece, Mathildè , rille d’Herman, Vicomte de V rer-
dun. ( Chron. Camercic. ) 11 mourut, non l’an io36
oll 10^7, comme le prétend sans preuve le F. de Le-
warde, riiais environ l’an io3o. De Mathilde, son
épouse, il eut urie rille unique, qui suit.
RICHILDE, HERMAN,
et BAUDOUIN I, dit DE M 0 N S.
io3o ou envirôn. Riciiilde succéda à Rainier, sori |
pere, dans le Conité de Hainaut. Elle étoit inariée pôur j»
iors au Comte FIerman , avec lequel elle acq'üit, dit j|