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CHRONOLOGIE HI.STORIQUE
dans ses F.tats de Modene , de Reggio et de la Mi-
randole. 11 est marié r depuis le 29 Septembre 1741,
à Marie-Thekese , fille d’Alberic II Cibo-Malaspina ,
Duc de Massa, Prince de Carrara. Gette Princesse
habite la ville de Reggio. De son mariage est née,
le 7 Avril 1750, Marie-Béatrix, alliée , le i5 Octo-
bre 1771 , à PArchiduc Ferdinand , frere de l’Empe-
reur et Gouverneur dc la Lombardie autrichierme ,
à qui elle a porté ses droits sur les Etats de Modene ,
de Reggio èt de la'. Mirandole, du chef.de son pere ,
et sur ceux de Massa et Carrai'a, du chef de sa mere.
On connoît l’esprit , les talens et les vqrtus de cette
Princesse ; l’aînée de ses filles , Marie-Thérese d’Au-
triche-Modene, née le 3i Octobre 1773 , a épousé ,
le 23 Avril 1789 ., Victor-Emmanuel de Savoie, Duc
d’Aoste.
CHRONOLOGIE HISTGRIQUE
D E S
SEIGNEURS, PUIS DUCS DE L A MIRANDOLE.
Extraite ea partie des Métnoires du Chevalier Tiraboschi, Bibliothécaire du Duc de Modene.
Mir andole, ville ëpiscopaîe, située entre Mantoue et Modene, est la capitaîe d’un très petit Etat, possédé , dès
le commencement du XII e siécle, par la Maison de Pico ou de Piso , dontl’origine remonte à Hugues , fils de
MainfroiouManfredi, qui fut aussi l’auteur de celle des Pii, depuis Princes deCarpi. Le Contelori et le Fioren-
tini, chacun dans Ia vie qu’ils ont séparément écrite de la fameuse Comtesse Mathilde, ont puhiié une Charte,
dans laquelle cette Princesse déclare quele Marquis Boniface, sonpere, avoit eu dellodolfe, AbbédeNonan-
tola, la Cour de Quarentola, avec le château de la Mirandole et deux Eglises construites dans cette Cosir :
Tot.am Curtem Quarentulce, cum castro Mirandulce et cum duabus Ecclesiis in dictd curid constructis ;
à quoi elle ajoute que , voulaut montrer sa reconuoissance envers Flugues , fils de Mainfroi, vaiilant Capi-
taine , qui l’a fidèlernent servie en paix et en guerre , elle lui lait don de cette même Cour avec ses
dépendances , y coinpris le château qu’eile avoit fai.t élever à la Mirandole ; le tout à la charge d’ac-
quitter envers l’Abbaye de Nonantola les redevances que le Marquis Boniface avoit coutume de lui payer.
Hugues, en mourant, laissa un fds nommé Ubaid , qui décéda sans postèrité. La succession d’Ubaid fut
recueillie par ses héritiers collatéraux , qui posséderent en commun la terre de Quarentola. Nous voyons
en effet que les descendans de Mainfroi , par un acte de i’an 1174? proinirent à la Commune de Reggio de
lui assurer le chemin qui conduisoit de Quarentola à Ferrare. Les noms de leurs représentans sont Manfre-
dinus , sdius Bernardi , et Bernardus , frater Boberti , consules Domus fiiorurn Martfredorum.
( Alfonso Loschi, Compend. Histor. ) La Cour de Quarenlola tornba depuis sous la puissance de oette même
Commune ; mais ce ne fut pas pour long-tems ; car on voit, en 1198, les descendans de Mainfroi rétablis
à Quarentola. Ce fut cette année que le Pape Irmocent III nomma le Prévôt de la Cathédrale de Modene
avec l’Archiprêtre de Carpi et un nommé Jacques de Casal-Otton pour connoître d’une certaine cause
dëférée au S. Siége. Le Prévôt écrivit à ses deux collégues qu’ils eussent à procéder sans lui au jugement ,
parceque les descendans de Mainfroi l’empêchoient de sortir de Modene, attendu qu’ils en avoient enlevé
tous les chevaux pour aller au secours de Quarentola : Maximè quici non potui habere equos, quonicim
flii Manfredorum acquisierunt omnes equos ut succurrant Quarentulam. ( Archiu. Parmenss. )
Pour afferinir leur doinaine et leur autorité à Quarentola ces mêmes descendans de Mainfroi eurent recours,
l’an 1221, au Pape Honoré III , en lui représentant que , tenant cette terre de la Gomtesse Mathilde , ils la
regardoient comme un fief de l’Eglise , dont ils lui demandoient, en conséquence, une nouvelle investiture ;
ce qui fut exécuté par un clécret du Cardinal Légat, Evêque cl’Ostie et dc Velétri, en date du i5 Avril , et
confirmé , le i3 Juin suivant, par 1111 Bref de ce Pontife. (Histor. Nonantulce.) Malgré le partage que
les descendans de Mainfroi firent entre eux des biens qui leur venoient de sa succession , le domaine de
Quarenlola avec les droits et honneurs y attachés resterent indivis dans leur famille jusqu’au conuneu-
cement duXIV* siécle. Parmiles branches cle cette famille , la plus distinguée étoitcelle des Pico cru Pisons,
dont nous avons déja parlé. Le premier d’entre eux qui soit venu à notre connoissance , Pisus cle Man-
fredis , étoit Podestatde Reggio en 1 i54- ( Murat. Rerum itciï. T. VIII, p. 1073. ) Le nom de Pic devint
ensuite patronymique dans sa postérité. Nous voyons Henri Pic nommé dans deux Chartes del’an 1188.
II avoit trois freres, Ubertin, Lanfranc et Jean , qui ajouterent à leurs noms particuliers celui de Pic.
Ce n’est qu’au XIV e siécle qu’on voit les Pics qualifiés Seigneurs de la Mirandole , parceque cette terre
n’entra que vers ce tems-là dans leur Maison. Elle appartenoit auparavant aux Modénois , qui, l’an 1267 ,
CHRONOLOGIE HI.STORIQUE
dans ses F.tats de Modene , de Reggio et de la Mi-
randole. 11 est marié r depuis le 29 Septembre 1741,
à Marie-Thekese , fille d’Alberic II Cibo-Malaspina ,
Duc de Massa, Prince de Carrara. Gette Princesse
habite la ville de Reggio. De son mariage est née,
le 7 Avril 1750, Marie-Béatrix, alliée , le i5 Octo-
bre 1771 , à PArchiduc Ferdinand , frere de l’Empe-
reur et Gouverneur dc la Lombardie autrichierme ,
à qui elle a porté ses droits sur les Etats de Modene ,
de Reggio èt de la'. Mirandole, du chef.de son pere ,
et sur ceux de Massa et Carrai'a, du chef de sa mere.
On connoît l’esprit , les talens et les vqrtus de cette
Princesse ; l’aînée de ses filles , Marie-Thérese d’Au-
triche-Modene, née le 3i Octobre 1773 , a épousé ,
le 23 Avril 1789 ., Victor-Emmanuel de Savoie, Duc
d’Aoste.
CHRONOLOGIE HISTGRIQUE
D E S
SEIGNEURS, PUIS DUCS DE L A MIRANDOLE.
Extraite ea partie des Métnoires du Chevalier Tiraboschi, Bibliothécaire du Duc de Modene.
Mir andole, ville ëpiscopaîe, située entre Mantoue et Modene, est la capitaîe d’un très petit Etat, possédé , dès
le commencement du XII e siécle, par la Maison de Pico ou de Piso , dontl’origine remonte à Hugues , fils de
MainfroiouManfredi, qui fut aussi l’auteur de celle des Pii, depuis Princes deCarpi. Le Contelori et le Fioren-
tini, chacun dans Ia vie qu’ils ont séparément écrite de la fameuse Comtesse Mathilde, ont puhiié une Charte,
dans laquelle cette Princesse déclare quele Marquis Boniface, sonpere, avoit eu dellodolfe, AbbédeNonan-
tola, la Cour de Quarentola, avec le château de la Mirandole et deux Eglises construites dans cette Cosir :
Tot.am Curtem Quarentulce, cum castro Mirandulce et cum duabus Ecclesiis in dictd curid constructis ;
à quoi elle ajoute que , voulaut montrer sa reconuoissance envers Flugues , fils de Mainfroi, vaiilant Capi-
taine , qui l’a fidèlernent servie en paix et en guerre , elle lui lait don de cette même Cour avec ses
dépendances , y coinpris le château qu’eile avoit fai.t élever à la Mirandole ; le tout à la charge d’ac-
quitter envers l’Abbaye de Nonantola les redevances que le Marquis Boniface avoit coutume de lui payer.
Hugues, en mourant, laissa un fds nommé Ubaid , qui décéda sans postèrité. La succession d’Ubaid fut
recueillie par ses héritiers collatéraux , qui posséderent en commun la terre de Quarentola. Nous voyons
en effet que les descendans de Mainfroi , par un acte de i’an 1174? proinirent à la Commune de Reggio de
lui assurer le chemin qui conduisoit de Quarentola à Ferrare. Les noms de leurs représentans sont Manfre-
dinus , sdius Bernardi , et Bernardus , frater Boberti , consules Domus fiiorurn Martfredorum.
( Alfonso Loschi, Compend. Histor. ) La Cour de Quarenlola tornba depuis sous la puissance de oette même
Commune ; mais ce ne fut pas pour long-tems ; car on voit, en 1198, les descendans de Mainfroi rétablis
à Quarentola. Ce fut cette année que le Pape Irmocent III nomma le Prévôt de la Cathédrale de Modene
avec l’Archiprêtre de Carpi et un nommé Jacques de Casal-Otton pour connoître d’une certaine cause
dëférée au S. Siége. Le Prévôt écrivit à ses deux collégues qu’ils eussent à procéder sans lui au jugement ,
parceque les descendans de Mainfroi l’empêchoient de sortir de Modene, attendu qu’ils en avoient enlevé
tous les chevaux pour aller au secours de Quarentola : Maximè quici non potui habere equos, quonicim
flii Manfredorum acquisierunt omnes equos ut succurrant Quarentulam. ( Archiu. Parmenss. )
Pour afferinir leur doinaine et leur autorité à Quarentola ces mêmes descendans de Mainfroi eurent recours,
l’an 1221, au Pape Honoré III , en lui représentant que , tenant cette terre de la Gomtesse Mathilde , ils la
regardoient comme un fief de l’Eglise , dont ils lui demandoient, en conséquence, une nouvelle investiture ;
ce qui fut exécuté par un clécret du Cardinal Légat, Evêque cl’Ostie et dc Velétri, en date du i5 Avril , et
confirmé , le i3 Juin suivant, par 1111 Bref de ce Pontife. (Histor. Nonantulce.) Malgré le partage que
les descendans de Mainfroi firent entre eux des biens qui leur venoient de sa succession , le domaine de
Quarenlola avec les droits et honneurs y attachés resterent indivis dans leur famille jusqu’au conuneu-
cement duXIV* siécle. Parmiles branches cle cette famille , la plus distinguée étoitcelle des Pico cru Pisons,
dont nous avons déja parlé. Le premier d’entre eux qui soit venu à notre connoissance , Pisus cle Man-
fredis , étoit Podestatde Reggio en 1 i54- ( Murat. Rerum itciï. T. VIII, p. 1073. ) Le nom de Pic devint
ensuite patronymique dans sa postérité. Nous voyons Henri Pic nommé dans deux Chartes del’an 1188.
II avoit trois freres, Ubertin, Lanfranc et Jean , qui ajouterent à leurs noms particuliers celui de Pic.
Ce n’est qu’au XIV e siécle qu’on voit les Pics qualifiés Seigneurs de la Mirandole , parceque cette terre
n’entra que vers ce tems-là dans leur Maison. Elle appartenoit auparavant aux Modénois , qui, l’an 1267 ,