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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0721
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DES DOGES D E VENISE.
7° 7
IOüE
CHRONOLOGIE HIST
D E S
DOGES D E YENISE.
La République de Yenise doit son origine aux Venetes, anciens peuples d ltalie , que les uiis foiit venir des
Ybnetes de rArmorique, Ies autres des Hénetes de la Paphlagonie. L’an 4^2, à l’asrivée des Huns en
Italie, sous la conduite d’Attila , les peuples de la Y'énétie , se trouvant liors d’état de leiir résister, se ré-
fugierent dans les petites isles formées par rembouchure du Pô ; dont la principale étoit Piialto. La réunion
de ces islots , au nombre de 72, a fait depuis la ville de Venise, dont le Gouvernement, cjuoique toujours
autonomique , a soussert quelque variation. D’abord chaque isle sut gouvernéè par un Tribun particulier.
Ces Tribuns, au nornbre de 12 (1), furent remplacés , vers la fm du vu' siécle, par nn Magistrat su-
preme et perpétuel, nommé Doge ou Duc , clont l’autoritc, limitee par les loix , s’étendit sur toutes les
isles confëdérées de la Mer Adriatique. Des Doges la République de Venise passa , l’an 7^7 , sous un
Magistrat annuel, appelé Maître de la Milice; mais quatre ans après les Doges furent rétablis et cet
Etat subsiste encore de nos jours, avec cette disférence néanmoins que le Gouvernemeilt de Venise est
aujourd’hui purement Aristoc'ratique, au lieu qu’il étoit autrefois presque Monarchique.
Les Elistoriens modernes ont prétendu que Venise avoit été indépendante dès son origine. Mais cette
prétention est réfutée par M. de S.-Marc, qui prouve, par des exemples inultipliés, que Venise a été non
seulement soumise aux Empercurs Grccs , mais qu’elle a été aussi sous la dépendance des Ilois Goths,
et donn® même licu de soupçonner qu’elle ne fut pas absolument étrangere à l’Empire d’Occident.
1 aüL Axasesto , dit Paoluccio , est élu le premier
Doge perpétuel de Venise dans une Assemblée tenue,
l’an 697 , à Hérâclée par Ghristophe, Patriarche de
Grado , les Evêques sussragans , ou du moins ceux
dont Ies siéges avoient été transférés clans les Isles , le
Clergc, la Noblesse et le peuple dë cës Isles. Les dis-
sentions qui régnoient. depuis plusieurs annces enlre
leurs Tribuns furent Ie motif qui porta les Vénitiens
à les suppiimer et à leur substituer cette nouvelle Yïa-
gistrature. Le Ifoge avoit le pouvoir d’assembler le
Conseil, de nommer les Tribuns des troupes et les
Juges civils , cn un mot, de présider à toutes les
afsaires du Gouvernement. L’an 715, le Doge Pao-
luccio fait un Traité avec Liutprand , Roi des Lom-
bards , par lequel on régle les limites des deux Etats.
Les YVnitiens dès Iors possédoient en terre ferme ce qni
étoit renfermé entre les rivieres, dites la grande et
la petite Piave. Ces possessions , ainsi que tout l’Etat
de Venise , étoient indépendantes du Royaume des
Lornbards. L’an 717 , le Doge Paoluccio termine ses
jours , après avoir gouverné pendant 20 ans avec hon-
neur*
717. Marcel Tegagliako, de la ville d’HéracIée ,
Pune de celles qui composoient l’Etat de Y renise , est
élu II e Doge après la mort dePaoluccio, sous lequel
il exercoit la charge de Gcncral de Ia milice. On laît
e sa prudence et de sa bonté. Son gouverne-
l’éloge
rnent fut très paisible. II mourut l’an 726.
726. Onso, III e Doge , successeur de Tegagliano ,
et natif comme lui d’Hèraclée , reçut à Venise, l’an
727 , l’Exarque Eutychius , à qui îe Iloi Liutprand
avoit enlevé Ravenne, et le rétablit l’année suivante,
à la priere clu Pape Grégoire II. L’Eglise de Grado
étant inquiétée par Calixte , Patriarched’Aquilée, qui
vouloitla soumettre à son obéissance , Orso prit sa
désense , et obligea le Prélat à laisser cetteEgîise en
paix. Orso fut tué , l’an 727, dans Hëraclée, en vou-
lant appaiser une sédition qui s’y ctoit clevée.
Après sa raort, les factions 11’ayant pu se réunir
pour le choix d’un nouvcau Doge , on prit le parti
de supprimer ce Magistrat perpétuel, et de lui sub-
stituer im Magistrat annuel, sous le nom de Maitre
de la Milice.
MAITRES D E L A M I L I C E.
Dominique Léon fut élu Maître de la Milice en
707. II eut pour successeur , en 708, Félix Corni-
coi.a , qui fut remplacé , l’an y'59, par Deusdedit ,
sds du Doge Orso.
Jovien , oti Julien, élu î’an 740, joignit au tiüre
de Maître de la Milice celni de Consul, qu’il ôbtint
de l’Empereur. Ce dernier titre, dont plusieurs Ducs
en Italie furent hônôrés en ce tems-Ià , saisoit jouir
des.plus grands honneurs ceux auxquels on Ie don-
noit ; ct corame il étoit à vie, il leur conservoit,
lorsqu’ils 11’étoient point en place , la préséance sur
leurs successeurs. ( S.-Marc. )
(1) Voiçi les noms des familles qiii sortent de ces 12 I ribuns ,
ot qui, par une espece de miracle, se sont conservees jusqu à nos
jours. Cc sont les Contarini , les Morosiui , les Gradenighi , les
Baduari, lesTiépoli, !es Micheli , les Sanudi, les Mcmmi, les
Falieri, les Dandoli, lcs Polani et les Barozzi. il y a quatre autres
familics presque aussi anciennes que celies-ci , et qui signerent
avec c-iles la fondation de l'iîglise de S. George en Boo ; cc sont
les Justiniani, les Cornari , les Rragadini et Jes Bembi. Ccs seize
fainiiles composent ia premiere classe de la Noblessé vénitienne.
La seconde classe est cOmposée de ceux dont les noms se trouvent
dan» le Livre d’or , écrit eii 1297. Oa rnet dans la troisieme classe
ccux r.yui depuis ce tcms-là ont acheté leurs tiires de Noblesse , ct
dans fà quatriemc ccux qui ont été agrégcs par leSénat, tcls que
les Bentivoglio, etc.
DES DOGES D E VENISE.
7° 7
IOüE
CHRONOLOGIE HIST
D E S
DOGES D E YENISE.
La République de Yenise doit son origine aux Venetes, anciens peuples d ltalie , que les uiis foiit venir des
Ybnetes de rArmorique, Ies autres des Hénetes de la Paphlagonie. L’an 4^2, à l’asrivée des Huns en
Italie, sous la conduite d’Attila , les peuples de la Y'énétie , se trouvant liors d’état de leiir résister, se ré-
fugierent dans les petites isles formées par rembouchure du Pô ; dont la principale étoit Piialto. La réunion
de ces islots , au nombre de 72, a fait depuis la ville de Venise, dont le Gouvernement, cjuoique toujours
autonomique , a soussert quelque variation. D’abord chaque isle sut gouvernéè par un Tribun particulier.
Ces Tribuns, au nornbre de 12 (1), furent remplacés , vers la fm du vu' siécle, par nn Magistrat su-
preme et perpétuel, nommé Doge ou Duc , clont l’autoritc, limitee par les loix , s’étendit sur toutes les
isles confëdérées de la Mer Adriatique. Des Doges la République de Venise passa , l’an 7^7 , sous un
Magistrat annuel, appelé Maître de la Milice; mais quatre ans après les Doges furent rétablis et cet
Etat subsiste encore de nos jours, avec cette disférence néanmoins que le Gouvernemeilt de Venise est
aujourd’hui purement Aristoc'ratique, au lieu qu’il étoit autrefois presque Monarchique.
Les Elistoriens modernes ont prétendu que Venise avoit été indépendante dès son origine. Mais cette
prétention est réfutée par M. de S.-Marc, qui prouve, par des exemples inultipliés, que Venise a été non
seulement soumise aux Empercurs Grccs , mais qu’elle a été aussi sous la dépendance des Ilois Goths,
et donn® même licu de soupçonner qu’elle ne fut pas absolument étrangere à l’Empire d’Occident.
1 aüL Axasesto , dit Paoluccio , est élu le premier
Doge perpétuel de Venise dans une Assemblée tenue,
l’an 697 , à Hérâclée par Ghristophe, Patriarche de
Grado , les Evêques sussragans , ou du moins ceux
dont Ies siéges avoient été transférés clans les Isles , le
Clergc, la Noblesse et le peuple dë cës Isles. Les dis-
sentions qui régnoient. depuis plusieurs annces enlre
leurs Tribuns furent Ie motif qui porta les Vénitiens
à les suppiimer et à leur substituer cette nouvelle Yïa-
gistrature. Le Ifoge avoit le pouvoir d’assembler le
Conseil, de nommer les Tribuns des troupes et les
Juges civils , cn un mot, de présider à toutes les
afsaires du Gouvernement. L’an 715, le Doge Pao-
luccio fait un Traité avec Liutprand , Roi des Lom-
bards , par lequel on régle les limites des deux Etats.
Les YVnitiens dès Iors possédoient en terre ferme ce qni
étoit renfermé entre les rivieres, dites la grande et
la petite Piave. Ces possessions , ainsi que tout l’Etat
de Venise , étoient indépendantes du Royaume des
Lornbards. L’an 717 , le Doge Paoluccio termine ses
jours , après avoir gouverné pendant 20 ans avec hon-
neur*
717. Marcel Tegagliako, de la ville d’HéracIée ,
Pune de celles qui composoient l’Etat de Y renise , est
élu II e Doge après la mort dePaoluccio, sous lequel
il exercoit la charge de Gcncral de Ia milice. On laît
e sa prudence et de sa bonté. Son gouverne-
l’éloge
rnent fut très paisible. II mourut l’an 726.
726. Onso, III e Doge , successeur de Tegagliano ,
et natif comme lui d’Hèraclée , reçut à Venise, l’an
727 , l’Exarque Eutychius , à qui îe Iloi Liutprand
avoit enlevé Ravenne, et le rétablit l’année suivante,
à la priere clu Pape Grégoire II. L’Eglise de Grado
étant inquiétée par Calixte , Patriarched’Aquilée, qui
vouloitla soumettre à son obéissance , Orso prit sa
désense , et obligea le Prélat à laisser cetteEgîise en
paix. Orso fut tué , l’an 727, dans Hëraclée, en vou-
lant appaiser une sédition qui s’y ctoit clevée.
Après sa raort, les factions 11’ayant pu se réunir
pour le choix d’un nouvcau Doge , on prit le parti
de supprimer ce Magistrat perpétuel, et de lui sub-
stituer im Magistrat annuel, sous le nom de Maitre
de la Milice.
MAITRES D E L A M I L I C E.
Dominique Léon fut élu Maître de la Milice en
707. II eut pour successeur , en 708, Félix Corni-
coi.a , qui fut remplacé , l’an y'59, par Deusdedit ,
sds du Doge Orso.
Jovien , oti Julien, élu î’an 740, joignit au tiüre
de Maître de la Milice celni de Consul, qu’il ôbtint
de l’Empereur. Ce dernier titre, dont plusieurs Ducs
en Italie furent hônôrés en ce tems-Ià , saisoit jouir
des.plus grands honneurs ceux auxquels on Ie don-
noit ; ct corame il étoit à vie, il leur conservoit,
lorsqu’ils 11’étoient point en place , la préséance sur
leurs successeurs. ( S.-Marc. )
(1) Voiçi les noms des familles qiii sortent de ces 12 I ribuns ,
ot qui, par une espece de miracle, se sont conservees jusqu à nos
jours. Cc sont les Contarini , les Morosiui , les Gradenighi , les
Baduari, lesTiépoli, !es Micheli , les Sanudi, les Mcmmi, les
Falieri, les Dandoli, lcs Polani et les Barozzi. il y a quatre autres
familics presque aussi anciennes que celies-ci , et qui signerent
avec c-iles la fondation de l'iîglise de S. George en Boo ; cc sont
les Justiniani, les Cornari , les Rragadini et Jes Bembi. Ccs seize
fainiiles composent ia premiere classe de la Noblessé vénitienne.
La seconde classe est cOmposée de ceux dont les noms se trouvent
dan» le Livre d’or , écrit eii 1297. Oa rnet dans la troisieme classe
ccux r.yui depuis ce tcms-là ont acheté leurs tiires de Noblesse , ct
dans fà quatriemc ccux qui ont été agrégcs par leSénat, tcls que
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