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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0677

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DES CAPITAINES, MARQUIS, ET ENSUITE DUCS DE MANTOUE; 66

CHRONOLOGIE HIST

I

D E S

CAPITAINES, PUIS MARQUIS,

ET ENSUITE DUCS D E MANTOUE.

Mantoüë, clont îa fondation précëde de près de trois siécles celle deRome, estla capitaled’un Etat qui s’étend
sur une longueur d’environ 70 milles d’Italie, depuis les frontieres du Crémonois jusqu’à Stellata , térre du
Pape , et sur une largeur d’environ /\0 milles , mais quelquefois moindre , depuis Vidiano jusqu’à la fron-
tiere du Véronois. Tout le circuit du Mantouan peut être évalué à 200 milles. Sous le régne de ses Souve-
rains, Mantoue renfermoit cinquante mille ames, et quarante Monasteres , dont les Eglises étoient ornées
des tableaux cles plus grands maitres. Le Palais du Prince renfermoit cinq cens chambres où l’on voyoit briller
Ia magnificence et la richesse. Les principales rivieres qui arrosent le Mantouan , sont le Pô, qui le traverse
presqùe d’un bout à l’autre , le Mincio, l’Oglio et la Secchia, c|ui vont toutes se perdre dans ce Roi des sseuves
de l’Italie.

Depuis environ un siécle , Mantoue se gouvernoit en forme de république, sous la protection des Empe-
reurs, lorsqu’Otton II la donna au Marquis Thédalde, aïeul de la Comtesse Mathilde, qui s’en mit en pos-
session l’an i 114* Après la mort de cette Princesse, il paroît que Mantoue fut du nombre des villes qui profi-
terent des divisions du Sacercloce et de l’Empire pour se mettre en liberté ; mais elle 11e fit que changer de
maîtres. Les querelles que fit naitre l’ambition entre les principales familles de Mantoue, donnerenl occa-
sïon aux plus forts de la subjuguer. Le fameux Sordello Visconti , Troubadour, Chevalier errant, grand
Capilaine et grand politiqüe, en fut Poclestat vers 1220 (1). ( Voy. Maria Equicola, Storia cïi Mantua,
L. 1, p. 86. ) Mantoue jouit de quelque trancsuillité sous sa Magistrature ; il défendit cette ville contre Ec-
cellin , et y fit la fortification qui povte encore aujourd’hui le nom de Sèraglio. Lunovic , fils cîe Richard ,
Comte de San-Bonifacio , domina à son tour à Mantou.e pendant plusieurs années; mais Pinnamonte Bo-
nacolsi et Ottonello Zenecalli, se firent élire Capitaines en 1274. Un mois après, Pinnamonte fait tuer par
trahison pendant la nuit Ottonello , et convient avec les familles de Iliva, Mercaria et Casaloldi, de chas-
ser tous les autres Nobles ; Sorclello Visconti fut compris dans ce bannissemerit ; Pinnamonte vint à bout de
cbasser ensuite ces rnêmes farnilles les unes par les autres, et resta seul maître de Mantoue. La mort le
surprit en Septembre 1289. Pinnamonte ayant par testament nommé Carpio son fds pour lui succéder,
Bardelon , son autre fils , jaloux de cet te préférence, le cliassa en 1291, et s’empara clu Gouvernement. 11
réunissoit lous les vices ; sa tyrannie le rendit odieux. Boticella-Bonacolsi, son petit-fils, I expulsa à son tour,
en 1299. Bardellon retiré à Padoue, y mourut malheureusement après trois ans d’exil. Boticella secourut
Francois d’Est contre le Marquis Azzon son frere, et fit la guerre aux Crémonois. Pendant ce tems , Azzon,
pour se venger, lui enleva le château de Saravalle , où étoit la plus grande partie de ses richesses. Boticella
mourut presque en même temps que son rival. (Equicola, ibid. L. 1 , p. 48 et seqq.) A Boticella succt-
derent, l’an i3o8 , dans la Seigneurie de Mantoue , ses deux fils , Passerin et Butiron Bonacolsi. Le
deuxieme est peu connu ; mais Passerin se rendit célebre par diverses actions d’éclat. L’an 1012, ayant
marché au secours des Modénois altaqués par les Bolonois , il engagea les premiers à l’élire pour leur Sei-
2,neur. Franceschin, ou François I de la Mirandole, lui enleva la ville de Modene, à la faveur d’une sédi-
tion qu’il excita le 18 Janvier 1018 , et s’en fit proclamer Seigneur : mais , pressé par divers ennemis aux-
quels se joiguit Passerin , il la lui rendit par Traité du 3o Novembre 1319. S etant ligué, l’an i325,avec di-
vers Seigneurs contre les Bolonois, Passerin rcmporta sur eux une giande victoire le 1 j ISovembie. Ce od-

( i ) Sordello , natif de Mantoue , descendoit des Visconti, Sei-
gneur de Guiio. Etant al!é dans sa jeunesse a Ja Cour du Marquis
Richard de S.-Bonifacio, Seigneur de Vérone, ilséduisitsa femme
Cunizza , hlle du fameux Eccetlin, dit le Moine. Elie quitta, dit-ori,
son mari pour le suivre , et depuis se remaria quatre fois. Les Histo-
riens du tems représentent Sordello comme le plus bel homme, le
ptus adroit, le plus valeureux , le plus savant eL ie ineilleur poëte de
son tems. Outre ses poésies douton trouve quelques unes avec celle
des auteurs Troubadours , ii composa un livre intitulé : 1 resor des
Trésors, où il traitoit des hommes célebres dans le Gouvernement et
des Principesdelapolitique. 11 voyagea dans presquc- toutc l’Europc, '
et iit tant de choses mémorables, (]ue l'Historien des Iroubadours
(T. tl, p. 80) a cru devoir les attribuer à deux personnages. Sordello
vivoit encore en 1082, et mourut vcrs Ia fin du xm* siécle. Le Dante

l’a célébré ; (Voy. son Pnrgatoirc, lib. 1 , ch. 6 et 7, et de Vulgari
cloquio, lib. 1, cap. i5'; Donesmondi, part. 1, lib. 4, p. 287; le
Çardinal Bembo nelle prose, liv. 1 ; Giust. Bontaruni, deit. elocj.
Italiana, lib. 1 , ■§. 12 et 20, et liv. 2, §. 40; VAbbê Ouadrio,
stor. et rag. d’ogni pocsia, T. II, p. 1 3o ; Storia dei Rccellun de
Vcrci, T. I, lib. 5, p. 119) ; le docte Abbé Tiraboschi ; Storia
della letteratura ita-liana. Enfin , la dissertation intéressante sur
Sordello, qu’adonnée, en 1780, M. leComtc Jean-Taptiste d’Arco,
Intendant politique du Mantouan, si connu parles services rendus
aux Arts , ct son gout pour les Sciences.

Nous avonscru devoir sortir de notre regle ordinaire, en indiquant
ici les sources où l’on peut puiser des details sur Sordello , vu sa
célcbrité en Italie, et le peu de iumieres que nous avons sur lui en
France.
 
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