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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0103
DES LANDGRAVES DE LA HAUTE ALSACE.
restoit plus que la seule ville de Strasbourg, qui n’a-
voit pas encore reconnu le Domaine souverain du Roi
de France. Elle le fit enfin, le 3o Septembre x68i ,
par sa capitulation ratifxée le 3 Octobre suivant. Le
sraité de paix de Riswicx, du 3o Octobre 1697, mit
le sceau à tous ces Traités, en assurant irrévocable-
ment Strasbourg et toute l’Alsace à la France. Cette
province a depuis soui , sous les régnes heureux de
Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI, d’une cons-
tante tranquillité qu’elle n’avoit pas toujours eue sous
l’administration de ses Landgraves.
Dès que la province d’Aisace fut cédée à la France
par le Traité de Munster, Louis XIV établit, en 1649,
au lieu et à la place de la Régence archiducale d’En-
sisheim, la Chambre royale de Brisach, dont les ju-
gemens étoient souverains et s’intituloient : Nous les
Gouverneur et Conseillers du Conseil d’Alsace et
pays en dépendans, ètablis par Sa Majestê très chré-
tienne, Roi de France et de Navarre. Flenri de Lor-
raine, Comte d’Harcourt, Gouverneur d’Alsace , pré-
sidoit à cette Chambre. Le Roi voulant ensuite donner
89
à cette province une maniere de gouvernement uni-
forine avec celle de son Royaume, donna, au mois
de Septembre 165y , un Edit par lequel il créoit un
Conseil souverain pour résider en la ville d’Exxsisheim
et y rendre la justice à ses nouveaux sujets. Sa pre-
miere séance fut le 14 Novembre i658. Ce fut dans
cette séance que les Coimnissaires de Louis XIV,
nommés pour l’établissement de ce Conseil, prirent
en son nom possession de l’Alsace, en présence des
Députés des différens Etats de cette province , et que
le Roi y fut supplié que le titre de Landgrave de la
haute et basse Alsace fut ajoutê à ceux de Sa Ma-
jesté, au.xArréts, Mandemens, Commissions et autres
actes dudit Conseil souverain. Ce Conseil fut sup-
primé en 1661 , et créé en Conseil provincial, quifut
transféré, en 1674, de la ville d’Ensisheim en celle
du Flaut-Brisach. Le Conseii provincial fut de nou-
veau rendu souverain en 1679 ; il fut depuis transféré,
en 1681 , en la ville neuve de S. Louis-sous-Brisach,
et, en 1698, en la ville de Colmar , où il réside en-
core aujourd’hui.
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
COMTES D’URACH E T D E FRIBOURG,
rêdigée d’après les Mêmoires de M. V'Abbé Grandidier.
Les Comtes de Fribourg, ainsi que la Maison régnante de Furstemberg, tirent leur orîgîne des anciens
Comtes d’Urach, connus dès le milieu du onzieme siècle. Ceux qui ont écrit l’histoire de ces derniers pré-
tendent que leur nom dérivoit du château d’Urach, situé près du ruisseau de même nom, dans la forêt
Noire, entre Fribourg et Villingen. C’est une erreur. II est vrai que les Comtes d’Urach posséderent plu-
sieurs Seigneuries dans cette forêt par l’héritage qui leur échut, au commencement du treizieme siécle, des
Ducs de Zeringen. Mais le vrai château d’Urach , qui a donné le nom à ces Comtes , et dont il ne reste plus
que les ruines d’une tour, se trouvoit à une lieue de Neudstadt et à un quart de lieue de LentzKirch.
Le sceau d’Egenon, Comted’Urach, qui se trouve à une Chartede 1181, représente un lion saillant, armé
et lampassé.
RODOLFE, Comte d’Achalm.
Vers 1000. I3eux freres , nommés Egenon et Ro-
dolse , vinrent, cette année, s’établir à Reutlingen en
Suabe, près du Necxer. Egenon , qui étoit l’aîné, fit
bâtir un grarid château sur la montagne d’Achalm, dont
on voit encore les ruines vis-à-vis la ville impériale de
Reutlingen, dans le Duché de Würtemberg. Egenon
mourut sans enfans. Rodolfe son frere, qui lui suc-
céda , acheva le château d’Achalm. Ce dernier épousa
Adélvïde , fllle de Lutold, ou Liuthon , Comte de
Wiilflingen , parente du Pape S. Léon IX, soeur de
Hunfrid, Chanoine de Strasbourg et Archevêque de
Pravenne. Pvodolfe mourut à Dettingen vers l’an 1039.
Adélaïde sa femme, qui lui survécut, fut enterrée dans
l’Eglise cathédrale de Strasbourg , devant l’autel de
S. Laurent. Elle avoit accordé à cette Eglise , conjoin-
tement avec Hunfrid son frere, le Monastere d’Em-
brach et le village voisin de Seuzach, situés aujour-
d’hui dans le canton de Zurich. Le mariage de Ro-
dolfe, Comte d’Achalm, et d’Adélaïde, fut fécond. Ils
laisserent dix enfans , savoir, 1 et 2° Cunon , mort le
16 Octobre 1092, et Luitold son frere , décédé le
8 Août 1098, tous deux Comtes d’Achahn et de Wiil-
Toms III,
flingen, qui choisirent leur sëpulture dans l’Àbbaye bé-
nëdictine de Zwifalten, qu’ils avoient fondée, en 1089,
à une lieue du Danube, près de leur château ; 3° et
4° Flunfrid et Bérenger, qui moururent dans leur en-
fance sans postérité ; 5° Egenon, qui suit, bâtit le châ-
teau d’Urach ; 6° Rodolfe qui fut tué fort jeune aux envi-
rons de Strasbourg ; 7 0 Werinhaire, ou Guarnier, Cha-
noine de Spire, quifut nommé, en io65 , par l’Empe-
reur FlenriîV, Evêque de Strasbourg, sur la recomman-
dation de Wernher, Comte du Haut-Lahngavv, sonpa-
rent. L’attachement que Werinhaire montra toujours
à ce Prince, le fit excommunier et déposer, en 1076,
par le Pape Grégoire VII. II se soutint cependant sur
son Siége, qu’il occupa pendant quatorze ans. Posses-
seur du Landgraviat du Brisgaw, que Henri IV lui ac-
corda en 1077 , il fut tué , le 14 Novembre 1079 ,
près de PAbbaye d’FIirsauge , dont il vouloit s’emparer
au nom de son Souverain. Son corps fut porté à Stras-
bourg, où il fut enterré dans l’Eglise cathédrale. Les
trois autres enfans de R.odolfe, Comte d’Achahn , fu-
rent, 8° Williburge, 9 0 Mechtilde, et io° Béatrix. VHl-
liburge épousa Conrad, premier Comte héréditaire du
Würtemberg. Mechtilde , mariée à Cunon, Comte de
Lechsmund, futmere de Burchard, Evêqued’Utrecht,
z
restoit plus que la seule ville de Strasbourg, qui n’a-
voit pas encore reconnu le Domaine souverain du Roi
de France. Elle le fit enfin, le 3o Septembre x68i ,
par sa capitulation ratifxée le 3 Octobre suivant. Le
sraité de paix de Riswicx, du 3o Octobre 1697, mit
le sceau à tous ces Traités, en assurant irrévocable-
ment Strasbourg et toute l’Alsace à la France. Cette
province a depuis soui , sous les régnes heureux de
Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI, d’une cons-
tante tranquillité qu’elle n’avoit pas toujours eue sous
l’administration de ses Landgraves.
Dès que la province d’Aisace fut cédée à la France
par le Traité de Munster, Louis XIV établit, en 1649,
au lieu et à la place de la Régence archiducale d’En-
sisheim, la Chambre royale de Brisach, dont les ju-
gemens étoient souverains et s’intituloient : Nous les
Gouverneur et Conseillers du Conseil d’Alsace et
pays en dépendans, ètablis par Sa Majestê très chré-
tienne, Roi de France et de Navarre. Flenri de Lor-
raine, Comte d’Harcourt, Gouverneur d’Alsace , pré-
sidoit à cette Chambre. Le Roi voulant ensuite donner
89
à cette province une maniere de gouvernement uni-
forine avec celle de son Royaume, donna, au mois
de Septembre 165y , un Edit par lequel il créoit un
Conseil souverain pour résider en la ville d’Exxsisheim
et y rendre la justice à ses nouveaux sujets. Sa pre-
miere séance fut le 14 Novembre i658. Ce fut dans
cette séance que les Coimnissaires de Louis XIV,
nommés pour l’établissement de ce Conseil, prirent
en son nom possession de l’Alsace, en présence des
Députés des différens Etats de cette province , et que
le Roi y fut supplié que le titre de Landgrave de la
haute et basse Alsace fut ajoutê à ceux de Sa Ma-
jesté, au.xArréts, Mandemens, Commissions et autres
actes dudit Conseil souverain. Ce Conseil fut sup-
primé en 1661 , et créé en Conseil provincial, quifut
transféré, en 1674, de la ville d’Ensisheim en celle
du Flaut-Brisach. Le Conseii provincial fut de nou-
veau rendu souverain en 1679 ; il fut depuis transféré,
en 1681 , en la ville neuve de S. Louis-sous-Brisach,
et, en 1698, en la ville de Colmar , où il réside en-
core aujourd’hui.
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
COMTES D’URACH E T D E FRIBOURG,
rêdigée d’après les Mêmoires de M. V'Abbé Grandidier.
Les Comtes de Fribourg, ainsi que la Maison régnante de Furstemberg, tirent leur orîgîne des anciens
Comtes d’Urach, connus dès le milieu du onzieme siècle. Ceux qui ont écrit l’histoire de ces derniers pré-
tendent que leur nom dérivoit du château d’Urach, situé près du ruisseau de même nom, dans la forêt
Noire, entre Fribourg et Villingen. C’est une erreur. II est vrai que les Comtes d’Urach posséderent plu-
sieurs Seigneuries dans cette forêt par l’héritage qui leur échut, au commencement du treizieme siécle, des
Ducs de Zeringen. Mais le vrai château d’Urach , qui a donné le nom à ces Comtes , et dont il ne reste plus
que les ruines d’une tour, se trouvoit à une lieue de Neudstadt et à un quart de lieue de LentzKirch.
Le sceau d’Egenon, Comted’Urach, qui se trouve à une Chartede 1181, représente un lion saillant, armé
et lampassé.
RODOLFE, Comte d’Achalm.
Vers 1000. I3eux freres , nommés Egenon et Ro-
dolse , vinrent, cette année, s’établir à Reutlingen en
Suabe, près du Necxer. Egenon , qui étoit l’aîné, fit
bâtir un grarid château sur la montagne d’Achalm, dont
on voit encore les ruines vis-à-vis la ville impériale de
Reutlingen, dans le Duché de Würtemberg. Egenon
mourut sans enfans. Rodolfe son frere, qui lui suc-
céda , acheva le château d’Achalm. Ce dernier épousa
Adélvïde , fllle de Lutold, ou Liuthon , Comte de
Wiilflingen , parente du Pape S. Léon IX, soeur de
Hunfrid, Chanoine de Strasbourg et Archevêque de
Pravenne. Pvodolfe mourut à Dettingen vers l’an 1039.
Adélaïde sa femme, qui lui survécut, fut enterrée dans
l’Eglise cathédrale de Strasbourg , devant l’autel de
S. Laurent. Elle avoit accordé à cette Eglise , conjoin-
tement avec Hunfrid son frere, le Monastere d’Em-
brach et le village voisin de Seuzach, situés aujour-
d’hui dans le canton de Zurich. Le mariage de Ro-
dolfe, Comte d’Achalm, et d’Adélaïde, fut fécond. Ils
laisserent dix enfans , savoir, 1 et 2° Cunon , mort le
16 Octobre 1092, et Luitold son frere , décédé le
8 Août 1098, tous deux Comtes d’Achahn et de Wiil-
Toms III,
flingen, qui choisirent leur sëpulture dans l’Àbbaye bé-
nëdictine de Zwifalten, qu’ils avoient fondée, en 1089,
à une lieue du Danube, près de leur château ; 3° et
4° Flunfrid et Bérenger, qui moururent dans leur en-
fance sans postérité ; 5° Egenon, qui suit, bâtit le châ-
teau d’Urach ; 6° Rodolfe qui fut tué fort jeune aux envi-
rons de Strasbourg ; 7 0 Werinhaire, ou Guarnier, Cha-
noine de Spire, quifut nommé, en io65 , par l’Empe-
reur FlenriîV, Evêque de Strasbourg, sur la recomman-
dation de Wernher, Comte du Haut-Lahngavv, sonpa-
rent. L’attachement que Werinhaire montra toujours
à ce Prince, le fit excommunier et déposer, en 1076,
par le Pape Grégoire VII. II se soutint cependant sur
son Siége, qu’il occupa pendant quatorze ans. Posses-
seur du Landgraviat du Brisgaw, que Henri IV lui ac-
corda en 1077 , il fut tué , le 14 Novembre 1079 ,
près de PAbbaye d’FIirsauge , dont il vouloit s’emparer
au nom de son Souverain. Son corps fut porté à Stras-
bourg, où il fut enterré dans l’Eglise cathédrale. Les
trois autres enfans de R.odolfe, Comte d’Achahn , fu-
rent, 8° Williburge, 9 0 Mechtilde, et io° Béatrix. VHl-
liburge épousa Conrad, premier Comte héréditaire du
Würtemberg. Mechtilde , mariée à Cunon, Comte de
Lechsmund, futmere de Burchard, Evêqued’Utrecht,
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