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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0685
DES O'.PUIS DUCS, DE GUASTALLE, ET DE MONTECHIARUGOLO. 6-j
zague, Ducliessé d’Urbin, qui signala sa vie par sa
charité , et une suile de bomies ceuYres ; Julie de
Gonzague , un des ornemens du XVl esiecle : elle eut
esprit , beauté et sagesse en partage : sa réputation
arriva jusqu’à Soliman II, qui avoit chargé, en i534 ,
Barberousse, del’enleverà Fondi qu’elle habitoit, età
qui heureusement elle échappa : elle cultiva les scien-
cès et les lettres , et finit une carriere brillante par
une mort chrétienne , le 19 Avril i566 : ses envieux
l’accuserent d’hérésie sur la fin de ses jours (1); Ca-
r/im,7e,DuchessedeLongueville,mortele 1 Décembre
1629, (l Ld fonda à Paris le Monastere des Carinélites
de la rue Chapon ; enfm Marie-Louise, Reine de
Pologne, morte le 10 Mai 1667 , après avoir mèné
une vie si orageuse au milieu des factions , sou-
tenu par son courage le Roi Casimir V , son second
époux, et par son adresse rétabli la tranquillié daxis
PEtat.
LOGIE HISTORIQUE
D E S
COMTES; PUIS DUCS; DE GUASTALLE,
ET DES COMTES DE MONTECHIARUGOLO.
Guastàlle sur le Crostolo, ou Crustolo , près du Pô , fondée au commencement du VII e siecle de l’Eglise
par les Lombards, quila nommerentdans leur làngage Wardstall,est la capitale d’un Comté, puis Duché,
dont l’étendue est d’environ quatre lieues en longueur , sur une de Iargeur, et dix lieues quarrées de sur-
face, eny comprenant la Seigneurie de Luzzara, située sur la même riviere. Ces villes n’éioient proprement
que des Cours ( Curies) saisantpartie du Comlé de R.eggio , lorsque l’Einpereur LouisII en fit présent , le
ûNovembre 864, à l’Impcratrice Angilberge safemme , qui en prit possession le i5 du même mois. Cette
Princesse , dont le dessein étoit depuis long-tems de fonder à Plaisance un Monastere en Phonneur des
Martyrs S. Sixte et S. Fabien , l’exécuta en 874. (Murat. Antiq. med. cevi, T. II, Dissert. 26, col. 453);
et l’an 877 , par son testament elle légua à cet établissement les terres de Guastalle et de Luzzara. A la
faveur des Lettresd’asfranchissement qu’elle accorda auxhabitans de Guastalle , la population commença
dès lors à s’y accroître. Après Ia mort de soa époux, Angilberge obtint de Carloman , Roi d’Italie, de
nouvelîes Cours et de nouyelles Eglises pour enrichir son Monastere. Ermengarde , sa fille , étoit alors
mariée à Boson, Comte de Provence, qui pritensuite letitre de Roi. Charles-le-Gros, successeur deCharles-
le-Chauve dans l’Empire , devint jalouxde la puissancede ce nouveau Monarque; et pour l’abattre il vint,
l’an88o, mettre le siége en son absence devant laville de Vienne en Dauphiné. Ermengarde, qui s’y étoit ren-
fermée, la défenditen héroïne l’espace d’environ deux ans. Charles, pourse venger, fit arrêter l’Impératrice
sa rnere, et l’emmena prisonniere en Allemagne. Mais le Pape Jean VIII, qui n’avoit pas encore donné la cou-
ronne impériale à Charles-le-Gros, obtint, pour condition de cette cérémonie, qu’Angilberge fût relâchée
et lui fsit renvoyée à Rome. Charles , réconcilié avec Boson, accorda, le x8 Avril 882, à l’Impératrice
AngilbergeunDiplôme confirmatif de toutes lesdonations qui lui avoient été faites par Louis II, son époux ,
et par Carloman, Roi de Baviere , Diplôme dans lequel sont formellement énoncés Guastalle et Luzzara.
Pour donner plus de consistance au pieux établissement qu’elle avoit fait , elle eut recours , dans le mois
d’Avril 885 , à un Concile présidé par le Pape , mais donton ignore le lieii. Par une Bulle du 17 Avril
de la même année , le Pontife accorda au Monastere Pexemption de dimes dans ses possessions ,
et, ce qui est plus singulier, 'il le mit sous la jurisdiction immédiatedu S. Siege. ( Murat. Annai. d’Ital.
Tom. V. ) II y eut dès lors un Archiprêtre établi à Guastalle, qui exerçoit dans l’Abbaye de S. Sixte
et ses dépendances Pautorité presque épiscopaîe. Angilberge, pour plus grande sûreté, fit confirmer,
en 888, sa fondation par Berengerl, Roid’Italie. Après la mortdecette Princesse, Ermengarde , safille,
renouvelîa , en 890 , les donations qu’elle avoit faites à S. Sixte ; ce qui fut ratifié en 901 , par Louis III.
Les Successeurs de Louis au Royaurne d’Italie l’iiniterent en ce point ; savoir, Bérenger I en 906
et en 917 , Rodolfe II , Roi de Bourgogne, en 924, Hugues, Comte de Provence en 926, Bérenger II ,
Marquis d’Ivrée, et Adalbert son fils , en p5x, et Otton I , R.oi d’Allemagne, en p52; rnais l’an 980,
(1) Dans le même chant , stance a8, le mêmc Auteur fait de Ia vie exemplaire et pieuse de Julie I’éloge suiyant;
Giulia Gonzaga, che le luci sante,
E i suoi pensier siccome strali à segno
Rivolti à Dio , in lui viva , in sè morta ,
Di null’ altro si ciba, e si conforta.
zague, Ducliessé d’Urbin, qui signala sa vie par sa
charité , et une suile de bomies ceuYres ; Julie de
Gonzague , un des ornemens du XVl esiecle : elle eut
esprit , beauté et sagesse en partage : sa réputation
arriva jusqu’à Soliman II, qui avoit chargé, en i534 ,
Barberousse, del’enleverà Fondi qu’elle habitoit, età
qui heureusement elle échappa : elle cultiva les scien-
cès et les lettres , et finit une carriere brillante par
une mort chrétienne , le 19 Avril i566 : ses envieux
l’accuserent d’hérésie sur la fin de ses jours (1); Ca-
r/im,7e,DuchessedeLongueville,mortele 1 Décembre
1629, (l Ld fonda à Paris le Monastere des Carinélites
de la rue Chapon ; enfm Marie-Louise, Reine de
Pologne, morte le 10 Mai 1667 , après avoir mèné
une vie si orageuse au milieu des factions , sou-
tenu par son courage le Roi Casimir V , son second
époux, et par son adresse rétabli la tranquillié daxis
PEtat.
LOGIE HISTORIQUE
D E S
COMTES; PUIS DUCS; DE GUASTALLE,
ET DES COMTES DE MONTECHIARUGOLO.
Guastàlle sur le Crostolo, ou Crustolo , près du Pô , fondée au commencement du VII e siecle de l’Eglise
par les Lombards, quila nommerentdans leur làngage Wardstall,est la capitale d’un Comté, puis Duché,
dont l’étendue est d’environ quatre lieues en longueur , sur une de Iargeur, et dix lieues quarrées de sur-
face, eny comprenant la Seigneurie de Luzzara, située sur la même riviere. Ces villes n’éioient proprement
que des Cours ( Curies) saisantpartie du Comlé de R.eggio , lorsque l’Einpereur LouisII en fit présent , le
ûNovembre 864, à l’Impcratrice Angilberge safemme , qui en prit possession le i5 du même mois. Cette
Princesse , dont le dessein étoit depuis long-tems de fonder à Plaisance un Monastere en Phonneur des
Martyrs S. Sixte et S. Fabien , l’exécuta en 874. (Murat. Antiq. med. cevi, T. II, Dissert. 26, col. 453);
et l’an 877 , par son testament elle légua à cet établissement les terres de Guastalle et de Luzzara. A la
faveur des Lettresd’asfranchissement qu’elle accorda auxhabitans de Guastalle , la population commença
dès lors à s’y accroître. Après Ia mort de soa époux, Angilberge obtint de Carloman , Roi d’Italie, de
nouvelîes Cours et de nouyelles Eglises pour enrichir son Monastere. Ermengarde , sa fille , étoit alors
mariée à Boson, Comte de Provence, qui pritensuite letitre de Roi. Charles-le-Gros, successeur deCharles-
le-Chauve dans l’Empire , devint jalouxde la puissancede ce nouveau Monarque; et pour l’abattre il vint,
l’an88o, mettre le siége en son absence devant laville de Vienne en Dauphiné. Ermengarde, qui s’y étoit ren-
fermée, la défenditen héroïne l’espace d’environ deux ans. Charles, pourse venger, fit arrêter l’Impératrice
sa rnere, et l’emmena prisonniere en Allemagne. Mais le Pape Jean VIII, qui n’avoit pas encore donné la cou-
ronne impériale à Charles-le-Gros, obtint, pour condition de cette cérémonie, qu’Angilberge fût relâchée
et lui fsit renvoyée à Rome. Charles , réconcilié avec Boson, accorda, le x8 Avril 882, à l’Impératrice
AngilbergeunDiplôme confirmatif de toutes lesdonations qui lui avoient été faites par Louis II, son époux ,
et par Carloman, Roi de Baviere , Diplôme dans lequel sont formellement énoncés Guastalle et Luzzara.
Pour donner plus de consistance au pieux établissement qu’elle avoit fait , elle eut recours , dans le mois
d’Avril 885 , à un Concile présidé par le Pape , mais donton ignore le lieii. Par une Bulle du 17 Avril
de la même année , le Pontife accorda au Monastere Pexemption de dimes dans ses possessions ,
et, ce qui est plus singulier, 'il le mit sous la jurisdiction immédiatedu S. Siege. ( Murat. Annai. d’Ital.
Tom. V. ) II y eut dès lors un Archiprêtre établi à Guastalle, qui exerçoit dans l’Abbaye de S. Sixte
et ses dépendances Pautorité presque épiscopaîe. Angilberge, pour plus grande sûreté, fit confirmer,
en 888, sa fondation par Berengerl, Roid’Italie. Après la mortdecette Princesse, Ermengarde , safille,
renouvelîa , en 890 , les donations qu’elle avoit faites à S. Sixte ; ce qui fut ratifié en 901 , par Louis III.
Les Successeurs de Louis au Royaurne d’Italie l’iiniterent en ce point ; savoir, Bérenger I en 906
et en 917 , Rodolfe II , Roi de Bourgogne, en 924, Hugues, Comte de Provence en 926, Bérenger II ,
Marquis d’Ivrée, et Adalbert son fils , en p5x, et Otton I , R.oi d’Allemagne, en p52; rnais l’an 980,
(1) Dans le même chant , stance a8, le mêmc Auteur fait de Ia vie exemplaire et pieuse de Julie I’éloge suiyant;
Giulia Gonzaga, che le luci sante,
E i suoi pensier siccome strali à segno
Rivolti à Dio , in lui viva , in sè morta ,
Di null’ altro si ciba, e si conforta.