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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0684

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CHRONOLOGIE HISTORIQUE

tit-fils dô l’Empereur Ferdinand I, parCharles II, son
pere, souche dela branche deStirie. L’an 1657 , pen-
dant l’interregne qui suivit la mort de l’Empereur
FerdinandlII , ii prétendit exercer le Yicariat Général
d’itaiie en vertu cl’un Diplôme que ce Prince lui avoit
récemment accordé. Le Duc de Savoie réclama ce
droit pour lui-même, alléguant une ancienne obser-
vance en sa faveur. Le Duc de Mantoue fut évincé ,
et ses Lettres de Vicariat furent cassées par les Elec-
i teurs dans la capitulation de l’Empereur Léopold.
I Charles mourut Ic 14 Août 1665 , laissant de son ma-
| riage un £Is unique, qui suit. Le Duc Charles III avoit
d’abord embrassé le parti de la France ; il le quitta,
l’an i652 , pour s’attacher à l’Espagne. Mais les Fran-
çois, commandés parle Ducde Modene, étant venus
| prendre des quartiers d’hiver, l’an 1658, dans le Man-
! touan, l’obligerent de renoncer à cette alliance. Ce
fut lui qui vendit,en i65p , au CardinalMazarin tous
ses domaines de Fraiice. ( V. Charleslll, Ducde JS re-
verSy Tome II.)

C H A R L E S IV.

X. D U C DE Màntoue.
i665. Ferdinand-Charles, ou Charles IV, né
leoi Aout i652,succéde au Duc Charles sonpere,
I sous la régence de sa mere. « La guerre de Ia sucees-
1 sion d’Espagne , dit un Princede sa Maison , où il
3) n’avoit aucun intérêt à démêler , l’entraîna dans
d l’abyme. La politique exigeoit qu’il restât tranquille
33 spectateur de cette grande querelle, dont il pré-
33 voyoit qu’il seroit la yictime ; mais en£n , détermi-
33 né par les menaces de Louis XIV, il lui vendit Ca-
33 sal. C’étoit lui donner la clef pour ouvrir ou fermer
33 les barrieres d’Italie. Tant que l’armée fraïiçoise
33 fut triomphante , Cliarles eut à se féliciter de
33 cette alliance : mais après la bataille de Turin ,
33 qui enleva la moitié cle l’Itahe à Louis XIV, les
33 Etats de Mantoue furent envahis par le vainqueur.
33 Charles, Souverain sans Etats , sans sujets, fut cher-
33 cher un asyle en France, où Louis XIV le consola
33 par des promesses , qu’une continuité de malheurs
j 33 Pempêcha de réaliser. L’Empereur , irrité de ce
33 qu’un Prince son parent, se fut déclaré son enne-
33 mi, le mit au ban de l’Empire , et le condamna
33 saris daigner l’entendre ; mais, comme aucune des
33 formalités prescrites par la loi ne fut observée ,

| 33 cette infractiou donna lieu à une juste réclama-
33 tion. Charles , dépouillé de ses Etats, erra dans
33 difsérentes villes d’Italie , où il traîna les restes de
g 33 sa grandeur expirante. Ce Princeopprimé, sans avoir
33 mérité de l’être , £t ses observations à la Diete de
33 Ratisbonne , où il établitses droits par des raisons
33 victorieuses. II ne tint point le langage d’un sup-
33 pliant ; son éloquence , £ere avec noblesse, est celie
33 d’un Souverain qui vient invoquer la justicedans une
33 assemblée de Rois ses égaux. II réclama l’assistance
33 des Electeurs et des autres Princes Germains in-
» téressés comrne lui à restreindre le pouvoir arbi-
33 traire du Chel de l’Empire. Mais Joseph pouvoit-il
33 être arrété par des Princes qu’il avoit rendus les arti-
33 sans de sa grandeur? Après avoir dicté des loix à
33 Louis XIV, ne pouvoit-il pas seregardercomme l’arbi-
33 tre des destinées de l’Europe ? Tous les membres
33 de iaDiete furent muets, et lefoible fut opprimécc..^
Charles avoit étélié d’amitié avec leC te Joseph Torelli,
des C tes de Montechiarugolo, malheureux et dépouillé
commelui; lorsque leDucappritlahndesonamimort
empoisonné à Paris en 1707, cc Je ne lui survivraipas
33 long-tems , dit-il, et peut-être me feront-ils périr
33 de même 33. Sa prédiction s’accomplit: II mourut
I à Padoue le 5 Juillet de l’année suivante , dans la 56 e
| année de son âge , empoisonné, si l’on en croit les

bruits qui coururent alors , par une Dame qu’il ai-
moit. Ce Prince avoit ëpousé , i°. le 7 Avril 1671,
Anne-Isabelle deGonzague, fdle de Ferdinand III,
Duc de Guastalle , morte le 18 Novembre 1708;
2°. Ie8 Novembre 1704, Susanne-Henriette ,£llede
Charîes III deLorraine, Ducd’Elbœuf, morteàParis,
le 19 Décembre 1710, en sa 25 e année. Ces deux
mariages furent stériles. La succession duDuc Char-
les fut contestée entre lesDucs deGuastalle et de Lor-
raine. Cependant leDuc de Savoie avoituneprétention
fondée sur un droit plus ancien ; celui que Jean II
Paléologue , Marquis de Montserrat, en mariant,
l’an i33o, Yolande sa soeur à Aimon , Comte de Sa-
voie , lui accôrda de succéder à ce Marquisat au dé-
faut d’hoirs mâles. ( Voy. les Ducs de Savoie. ) Mais
l’Empereur Joseph I les mit d’accord, en prenant
possession du Mantouan, où il mit un Gouverneur,
et en donnantau Duc de Savoie l’investituredu Mont-
ferrat le 7 Juillet, ainsi que les villes et les districts
d’Alexandrie et deValence ,1a Lomelline , et le Val de
Sessia que Lëopold avoit assuré aux Ducs de Savoie
par le Traité de 1703. Ainsifinit laDynastîe desDucs
de Mantoue , qui réguoit depuis Pan 1028, et auroit
dû intéresser presque tous Ies Souverains de l’Europe
auxquels elleavoit donné des meres.

Enmoins d’un derni siecleon vitdisparoître les deâ-
cendans nombreux de cette illustre Maison. La bran-
clie des Dncs de Sabionetta et des Princes de Bozzolo
s’éteignit en 17o3 : celle des Cointes de Noveliara
en 1728. II ne reste que celle des Marquis de Casti-
glione, dont les Princes, dès 1723 , exilés de leurs
propres Etats, et accusés de félonie, virent leur Prin-
cipauté passer au fisc impérial. Cette branche est re-
présentée encore par trois individus existans aujour-
d’hui ; savoir, i°. le Prince Louis III de Gonzague,
des Marquis de Castiglione et de Solpherino, marié, en
1779 , avec Elisabeth Rangoni ; 2 0. Ie Prince Jean de
Gonzague, des Marqüis de Luzzara, né le 4 Juillet
1721, marié àN.... N.... dontlafilleunique,laPrin-
cesse Louise, a épousé , en 1787, le Comte Ètienne
Sanvitali de Parme ; 3°. le Prince François-Louis de
Gonzague, marié à N. Cavriani. Ces deux derniers
Seigneurs sont établis à Mantoue.

Cette branche des Marquis de Castiglione a donné à
l’Eglise S..Louis de Gonzague , né le 9 Mars i568 , de
laCompagnie de Jésus, en i585, mort le2i Juin 15p 1,
béatifié en i6o5 , canonisé le 3i Décernbre 1726.

La Maison de Gonzague a fourni nombre de grands
honnnes , entre autres Louis de Gonzague, dit le
Rodomont, fds de Louis I, Seigneur de Sabionetta
et de Bozzolo , et de Françoise Fiesclii des Seigneurs ,
de Gênes, né en i5oo, marié vers 1531 , à Isabelle
Colonna , Duchesse deTrajetto etComtesse deFondi,
mort le 3 Décembre i532 , Vespasien, Duc de Sa-
bionetta, etTrajetto son fils, né le 6 Décembre 1531,
marié à Anne d’Arragone , mort le i3 Mars 1591. Le
P. Irenée Affo a publié, en 1780, la vie de ces deux
personnages.

Cette Maison a été aussi très féconde en femrnes
célebres , telles que Cècile , qui, après avoir brillé
par son esprit dans le monde au XV e siecle , ëdifia
le cloître oùelle finitses jours *, Elèonore-Hippolyle,
Duchesse d’Urbin, morte en 1^70 , qui fut un mo-
dele de vertus et de chasteté ; Hipolyte , Duchesse
de Mondragon , morte le 9 Mars 1563 , célébrée par
tous les Poètes de son tems pour son esprit, ses graccs
et ses talens (1) *, Lucrece, mariée à J'ean-Pâule P orte-
bracehio Manfrone , morte le 11 Février 1076 : ( ses
lettres, publiées à Venise par Giolito , en i65i ,
sont un monument de ses màlheurs, de son courage,
deses connoissancesetde sa piété)*, Isabelle de Gon-

(i) Beraard Tasso pere de Torquato , dans son Poëme d’Amadis , chant 100 , l’appelle :

La bella Gonzaga
Ippolita, d’onor, non d’altro vaga.
 
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