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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0744

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73o CHRONOLOGIE HISTORIQUE

CHRONOLOGI

D

D O G E S D

E HISTORIQUE

E S

E G Ê N E S.

55 L’état de Gênes , dit M. de Brequigni , dans le

55 plus haut point de sa puissance, contenoit toute la

55 Ligurie, et s’étendoit Je long de la Méditerranée,

5) depuis le Var jusqu’à la Magra. L’isle de C.orse Jut

55 une des premieres conquêtes des Génois. ils s’ein-
j^parerent aussi des lsles de Cliypre , de Météliii , de
« Scio; ils furent xnaîtres de Calia et de Péra ; ils hrent
>5 des conquêtes dans la Sardaigne et dans la Sicile;

55 nxais ils n’ont conservé de leurs anciennes possessions

5» que la Ligurie, encore n’ont-ils pas aujourd’hui

J5 dans la Ligurie toutce qu’ils y ont autrefois possédé.

55 Les Comtés de Nice et de Maro, les Frincipautés
55d’üneille et de Moriaco ne reconnoissent plus leur

55 domination55. (Jîévol. de Géiu s, Près.)

Gênes (en latin Genua, dite aussi Janua , et en
italien Genova), l’émulede Venise, comme Carthage
ie fut de Rome, étoit déja Uorissante lorsque Magon ,
dans la i4 e année de la 2 e guerre pimique, 2o5 avant
J. C., parut, avec son armée, dans Jes mers de la Li
gime (i). 11 seroit difhcile de débrouiller, dans i’ob-
scurité de l’histoire, les vicissitudes qu’éprouva cette
ville du tems des invasions des Barbares, comme
aussi de savoir la forme cju’avoit alors son Gouver-
nement; et si on vouloit rapporter là-dessus les opi-
nions des Historiens modernes d’Itaiie, on risqueroit
de donner une fable plutôt tju’une histoire. Le Caf-
faro , qui a écrit au xm e siccle , par autorité pu-
blique, les Annales de Géncs, ne les commence
cju’à la hn du xi e siécle. C’est par cet Ecrivain
qu’on sait que la Ilépublique de Gênes étoit ancien-
nement administràe par des Consuls , que leur charge
ne duroit que quatre ans, et qu’ils gouvernoient avec
une autorité suprême.

L’an 11 oo , les Génois ayant écjuipé une flotte de
vingt-huit galeres et de six vaisseaux , jxour aller au se-
cours cle la Terre-Sainte , mirent à Ia voile le î Août,
et aborderent au port de Laodicée, où ils passerent
l’hiver. Le Caffaro entre dans un grand détail de leurs
exploits dans cette expédition. Baudouin, Roi de Jé-
rusalem , fut si content de leurs services , que, par re-
connoissance, illeur accorda le tiers de quelques unes
des places qu’ils l’avoient aidé à conquërir et un
quarlier dans quelques autres. La République con-
serve avec soin un acte si honorable, et ses principaux
Historiens n’ont pas manqué d’en faire mention,
quoiqu’avec quelque disférence. 11 est daté , selon
les uns du 22 Aviil 1 io5 , et selon les autres du 23
Mai de la même année. (Ubert. Folietta.) Les Génois
obtinrent des concessions à-peu-près semblables , de
Boémond, Prince d’Antioche.

L’an 1119, le Pape Calliste ayant soumis la Corse
à l’Eglise de Pise, érigée l’année précédente en niétro-
pole par Gelaze II son prédécesseur ( Pagi), les Génois ,

maîtres de cette Isle , qu’ils avoient enlevée, dès le
ix e siécle, aux Sarasins, en prirent occasion de faire
la guerre aux Pisans. Elle dura treize ans, et fut ter-
jninée, l’an 1102 , par le Pape Innocent II, qui érigea

1 Eglise de Gênes en Archevêché jxar une BuIJe datée
du 4 Octobre 1133, suivant le styie pisan ( 1 i32 , sui-
vant l’Ere vnlgaire), et lui atlribua deux Evêchés de la
Corse, dont ies trois autres resterent à l’Archevêque î
de Pise. (Pagi. )

L’an 114b, les Génois entreprirenl la guerre contre
les Sarasins qui occupoient l’isle de Minorque et les
côtes d’Espagne. Cette expédilion fut heureuse ; iis
remporterent sur ces Infideles de grands avautages, et
letournerent dans leur patrie chargés de riches dé-
jxouiiles.

L’Empereur Frédéric I étant venu,l’an 1154, en Ita-
lie, iaiiépubliquede Gênes envoya deux Ambassadeurs
pour le complimenter : mais à leur retour 011 se pressa
dans la viiie de fortiher ses murailles du côté de la
(erre, afxn de se mettre à couvert des dangers que l’ar-
mée iinpériale avoit fait subir à quelques villes de Lom-
bardie. Cette précaution ne fut pas vaine. Frédéric
ètant reveim en Jtalie s’an n55, voulut éprouver les
Génois, et leur ht faire de vives instances pour ob-
tenir d’eux, jxar forme de txibut, quelque somme d’ar-
gent. Elies furent rejetées, et, pour soutenir ce refus,
ies Génois ordonnerent à tous ieurs sujets de prendre
ies armes et de mettre en état de dëfense tous ies cliâ-
teaux de ieur lerritoire. Frédéric, trojxfoible alors pour
attaquer la République, dissimula cet asfront et re-,
passa les Aipes.

L’an 1 i5Ô, il reparut en Italie avec de pîus grandes
forces , et s’approcha deGênes dans le temsquela cir-
convallation des niurs n’étoit pas encore achevée.
La Répubiique, pour éviter Porage qui la menaçoit,
acheta la paix en payant à PEmpereur 1200 marcs !
d’argent, et obtint de lui qu’elle seroit conservëe dans j
ses droits et possessions sous la proteclion de l’Em- j
pire. Ce Prince, l’an 1162, médita la conquête de la \
Sicile; mais, n’ayant point de vaisseaux, il fit avec !
la Répubiique une confédération dont les conditions 1
portoient que les Génois s’engageoient à l’aider de ;
toutes leurs forces maritimes dans cette entreprise , et !
que Frédéric , devenu possesseur de l’Jsle, seroit j
obligé de céder à la Réjiublique, en pleine souverai- j
neté , la ville de Syracuse , avec une poi tion de la vallée j
de Noto; de permettre aux Génois ie coinmerce libre j
dans toutes les villes maritimes de Ia Sicile, et de lenr
accorder d’autres jiriviléges inentionnés dans l’acte de
la convention qui n’eut point lieu par ia faute de
Frédéric.

Gette ménie année 1162, nouvelle guerre des Gé-
nois contre les Pisans. Une querelle survenue entre ;

(1) Le plus ancien monument où il soit mention de Gênes,
est environ de ce même tems, C’est une sentènce gravée sur une
table de bronze, etrendue, vers l’au 187 avant J. C. , par deux
Commissaires nommés par le Sénat de Rome au sujet de quelques
différends entre les Génois et leurs voisins, par rapport aux

bornes respectives de leurs territoires. Ce monument fut déterré, en
1.507, dans la vallée de Polsevera ; et le Sénat de Genes, l’ayaat
aclieté, Je fit placer dans l’ÉglisedeS. Laurent, où on Penchàssa
dans une muraiÜe. ( M. de Brequigui. )
 
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