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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0745

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DES DOGES D E GENES.

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les marchands del’une et de l’autre République en fut
l’occasion. Après quelques hostilités l’Empereur les
engage à ccmclure une treve. La Sardaigne , depuis
l’expulsion des Sarasins, étoit partagée en quatre jus-
tices , sous autant de Cliefs qui gouvernoient chacun
avec une autorité absolue leur département. L’an
1164, les Juges de Torre et de Cagliari ayant à se plain-
dredequelqueinsulte que leur avoit faite Barason, Juge
d’Arboréa ou d’Oristagno , s’unirent aux Pisans pour
lui faire la guerre. Barason , ne se trouvant pas en
forces pour lui résister , se recomtnande aux Génois ,
les priant d’empîoyer leur crédit auprès de l’Empereur
Frédéric I pour lui obtenir le titre de Roi de Sard.ai-
gne. Gagnés par les magnifiques promesses qu’il leur
iit, les Génois le conduisent à Pavie , où Frédéric
étoit alors. Ce Prince avoit besoin d’argent. Quatre
mille marcs, que Barason lui offrit, le déciderent en
sa faveur; et, le 3 Août de Ia mêrne année , FEmpe-
reur le couronna Roi dans l’Eglise de S. Syre de
Pavie. Mais le beau de l’asfaire, dit Muratori, c’est
que lorsqu’il fallut payer, le noiLveau Roi se trouva
sans îe sou. Frédéric , pressé de repasser les Monts,
vouloit Pemmener prisonnier en Allemagne. Mais Ba-
rason fit tant auprès des Génois qu’ils avancerent
ia somme. Ge fut le rnêrne embarras pour lui quand
il fut question de rembourser. Les Génois , qui ne
se payoient pas de paroles, voyant qu’il 11’avoit rien
de plus à donner, le mirent en prison. Tandis qu’il
y étoit , les Pisans et les autres Juges ravagerent à
leur aise le département d’Arboréa. Les prerniers
firent plus ; après Ie départ de l’Empereur, iîs lui dé-
puterent Ugution , l’un de leurs Consuls , qui ma-
nœuvra si bien auprès de ce Prince , qu’il reçut de
lui, au nom de ses comrnettans , l’investiture de la
Sardaigne. Les Génois , qui comptoient se mettre aux
droits de Barason pour s’inclemniser de leurs avances,
apprirent cette nouvelle avec un extrême cîépit.

L’an ii65, la guerre se rallume entre les deux Ré-
publiques. Les Pisans surprennent, le 21 Août, la
ville d’Albenga , dans PEtat de Gêues, la pillent et la
brûlent. Les Génois , pour se venger , attaquent la
siotte pisane dans la mer de Provence. La nuit sépare
les coinbattans sans aucun succès marqué ; mais
une tempête submergea les vaisseaux des Pisans à
leur retour. L’Empereur interposa vainement sa mé-
diation pour les amener à un Traité de paix. La Sar-
daigne, que les Génois revendiquoient sur les Pisans ,
faisoit une pierre d’aclioppement qu’il 11’étoit pas aisé
cle lever. Les premiers consentoient à partager cette
Isie, que les secontls prétendoient ieur appartenir en
entier. La guerre continua pendant six années. En-
fm , l’an 11 j5 , l’Empereur vint à bout de la terminer
par une Sentence arbitrale qui adjugeoit aux Génois
deux des quatre contrées de Ja Sardaigne , savoir ,
celles de Cagtiari et d’Oristagni, et ie reste aux Pi-
( Casiari, Annal. Genueus , L. 3. )

sans.

L’an 1190, ie Gouvernement change à Gênes.
Les Consuls sont abolis et reinplacés par un Podes-
tat annuel, qui devoit être étranger, pour empêcher
les brigues et les fàctions des citoyens. 11s sont ré-
tablis l’année suivante; mais les dissentions et les
cjuerelles qui agitoient la Rèpublique les obligent
d’abdiquer en 1^194. On èlit un Podestat étranger,
qui rétablit le caliue. La mème année, les Génois
envoient une ssotte en Sicile pour aider 1 Empereur
Henri VI à soumettre cette Isle. Les Pisans, veniis
pareillement au secours de Flenri, s etant rencontres
à Messine avec les Gcnois, les attaquent, pillent
leurs magasins et font prisonniers tous ceux qui
tombent entre leurs mains. Les Génois, qui étoicnt
restés à leurs bords, se vengent sur la ilotte des
Pisans , dont ils enlevent treize vaisseaux, et mettent
aux fers tous ceux qui s’y trouvent. Marquard , Séné-
chal de l’Empereur, appaise ce tumulte en faisant
consentir les parties à se rendre mutuellement ce

qu’elles s’étoient pris. Le Traité, fidèlement exécutë
par les Génois, l’est très mal par les Pisans; ce
qui cause âu Podestat de Gênes, Ubert d’Olivano,
un chagrin dont il meurt. A cette disgrace s’en
joint une aulre. L’Empereur, loin de reconnôître
les services que les Géuois lui avoient rendus, les
prive des priviléges et des possessions qu’ils avoient
en Sicile. L'an 1201, Gênes revient aux Consuls;
mais ce ne fut pas pour long-tems, et dès I’année
suivante on élut un Podestat. » Ce fut, disent les
« Annales de Gênes, le Seigueur Ghifridotto Gras-
« selto , très noble citoyen de Milan. Ce person-
« nage , ajoutent - elles, fut orné de beaucoup de
vertus ; car il asfermit beaucoup de clioses par sa con-
« noissance des loix et par sa prudence. Plein de pro-
» bité, d’honneur et de courage , il régla heureu-
» sement la cité de Gênes durant tout le tems de sa
» Podestatie, et procura d’heureux succès à la Ré-
« publique. . . Or il arriva que vers l’octave de Pâque
»le Seigneur Ghifridotto Ghiraldo Visconti, Podestat
» de Pise, et d’autres personnages nobles de Gênes et
» de Pise,s’asseinblerent par ia inédiation de Boniface,

» Marquis de Montferrat, et du Comte Aldobrandin,

» à Nice, pour traiter de la paix et de l’accommo-
« dement à faire entre les deux cités; mais parceque
» les Pisans parlerent de beaucoup de choses et spé-
33 cialeinent du châleau de Bonifacio, qu’ils répé-
33 toient, ils ne purenl s’accorder >3. Bientôt après de
nouvelles querelles s’éleverent entre eux.

L’an i20zj, les Pisans, à la faveur des troubles
qui régnoient en Sicile, s’étant emparés de Syra-
cuse, cette conquête excita la jalousie des Génois,
qui penserent aussitôt à les en dépouiller. Jls se
liguerent pour cet effet avec Henri, Duc de Malte;
et ayant joint leurs vaisseaux aux siens, ils ar-
riverent, le 6 Août, devant Syracuse, qu’ils em-
porterent d’assaut au bout de sept jours. On fit un
grand carnage des Pisans qui se trouverent dans la
place, et l’on y rétablit l’Evêque, qu’ils avoient
chassé avec ses deux freres. Les Génois garderent
pour eux Syracuse, ou , selon d’autres, ils la don-
nerent en iiefà un de leurs concitoyens. Les deux
RépLLbliques conclurent , l’an 1210, une treve de
trois ans, par la médiation de Pierre, Cornte de
Celano. L’an 1216, Décret de la République de
Gênes, qui exclut les citoyens de la magistrature,
et confie à des élrangers du voisinage i’adminis-
tration de la justice. La guerre, qui duroit depuis
quatorze ans entre les Génois et les Vénitiens, sans
aucun exploit inémorable de part ni d’autre, fut
terminée , l’an 1218, par un Iraité de paix.

La ville de Vintimiglia , qui s’étoit révoltée contre
Gênes, est forcée de se rendre, l’an 1222, après un
long siége qu’elle soutint jusqu’à la derniere extré-
mité. Autre avautage que remporte , la rnêine année,
cette République outre mer : les Génois et les Pisans
qui se trouvoient à S.-Jean-d’Acre, toujours achar-
nés les uns contre les autres, en viennent à une
bataille, où les derniers eurent le dessous. La ven-
geance qu’ils tirerent de leur dèfaite fut de mettre le
feu aux maisons des Gènois; ce qui ernporta la ruine
de la plus grande partie de la ville. Gènes cependant
fait de nouvelles acquisitions dans son voisinage.
Excitès par leur Podestat, Lazare Ghirardin cle Luc-
ques , les Gènois, l’an 1227, entreprennent de réduire
Aibenga et Savone , qui s’étoient soustraites à leur
domination. Le siège de Savone sut poussé avec tant
de vigueu.r, qu’en peu de jours toutes îes fortifications
extèrieures, que les habitans avoient fait construire,
furent ein;,ortèes; alors elle fut obligèe d’implorer la
miséricorcîe des assiégeans. LePrince Amèdée, fils de
Thornas, Comte de Savoie, qui ètoit entré dans la
place pour la défendre, prit la fuite en diligence avec
se& Savoyards. Albenga ht moins de résistance, et
demanda, dès qu’elle se vit assiégée, à capituler.
 
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