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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0746

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73 2


CHRONOLÛ GIE HISTORIQU E

Ceite guerre 'étant tërrninée , les Milanois s’entre-
rairent pour fmir celie que les Alexandrins avoient
susçitée aux Génois, en s’eraparantde Capriata, que
ces derniers prétendoient leur appartenir. Les arbrtres
clioisis ayant remis les Génois en possession de la
place, les Alexandrins s’y jeterent de iu.reur et Ja
renverserent de fond en coinble. La paix néanraoins
se lit, eu i23o, à l’avantage des Génois. Les Génois
avoient perdu , L’année précédente, la ville de ÎNice,
dont Rayinond Bérenger IV, Gorate de Provcnce,
s’étoit rendu maître. ldeux Ambassadeurs de l’Ein-
pereur i rédcric 11 arrivent à Gènes, l’an 1.208, pour
demander à la République Le serraeut de Jidciité.
Les Génois euvoient à ce Prince une députation qui
lui prête ce serment. J rédcric renvoie deux autres
Ambassadeurs pour demander l’Jiomniage. Les Gé-
nois le refusenl; et pour se mettre en état de dcsense
conire i’Lmpereur en cas d’attüipie, ils se liguent
avec lePape GrégoirelXet JaSeigueurie cle Venise.

i.esG( iiois, J’an 1241 , fournissent des vaisseaux
pour transporter à Rouie les Prélats Jrançois que le
i Jaj>e avoit appellés e.11 cetle viiie pour le Conciie qui
clevoit s’y tenir. L’Empereur, prévoyant que cette
Assernblée auroit pour objct sa dcposition, faisoit
tous ses esforts pour i’empècJjer. Une Jlotte, que les
Siciiieus et les ldsans lui avoient fournie, croisoit
dan's Ja Méditerranée, aim d’anêter les i^rt lats sur
leur passage. Elle rencontre, le 3 Mai, celle des
Génois à la liauteur de Ja petite Isle de Méiora, J’al-
td(|ue et cnleve tous ses vaisseaux, à l’exception de
cinq qui prennent la fuite. J-.es Prélats qui toinbent
entre Jes mains de J’ennemi sont envoyés prison-
niersen divers châteaux du Royaume de JNaples. (.elte
vicloise plonge Ja Cour de Rome dans Je deuii et
anime l’Lmpereur à poursuivre sa veugeance contre
les Génois. D’un côté ii envoie quarante galeres
dans la mer de Gênes; de l’autre ii J’ait marchcr
contre la République une arrnée de terre cornppsée
de disfèrens peuples de I.ombardie. Les Génois, sans
s’esflayer, opposent à <:e double arnieinent cinquante-
deux vaisseaux et cleux bonnes arinées de terre, qui
rendent inniiJes les esforts de l’Empereur. Les Gé-
nois, les Eloreutins et les Lucquois, ayant fait une
ligue, se metteut en marclie, l’an 1243, contre les
Jhsans. I^a premiere attaque est Livrée par les
Luc.quois, qui sont mis en déroute. Mais les l loren-
tins étant venus à leur secours, défont à Leur tour les
Pisaus près du Sercliio, et les poursuivent jusqu’à
lh.se, qui Jut en danger. Les Gt'nois, dans le même
tems, enievent à ceux-ci le château d’ilice; ce qui
les oblige, vu leur Joiblesse, à demander Ja paix.
Jls J’oBtiennent, rnoyennant la restitution de Motron
aux Lucquois, la démolitiou du cliateau de Corvara ,
et J’abandou de ceiui de Massa au Marquis iioniiace
Malaspina.

Le peuple deGênes s’étant soulevé,l’an i257,contre
Ja ISiobJesse , qui ne lui donnoit aucune part daus Je
gouvernement, s’assemble en tumulte dans l’Eglise
de S. Syrus, et y prodame sur le cliamp Capitciine
du peuplc Guiilaume Boccanegra. Le Jendemain 011
choisit trente-deux personnes du corps du peuple
pourservirde Gonseillers au nouveau Chef, à qui l’on
iorce le i !odestat de prêter serment d’obéissance ; et
quelques jours après 011 dècide, dans un grand Con-
seil, que le pouvoir du Capitaine du peupie dureroit
dix ans.

Les Vénitiens et les Génois, qui possédoient cha-
cun un tiers de la ville d’Acre , se brouiilerent, l’an
1258, pour une querelle de deux particuliers de l’une
et de i’autre nation. On en vient à une guerre ouverte.
Venise, s’étant liguée avec les Pisans et les Proven-
çaux , cnvoie une flotte considérabie au secours des
siens. Gènes en fait partir une à-peu-près égaie de son
côté. I^es deux arrnées navales s’étant rencontièes , Je
24 3uin, à la vue du port d’Acre, se livrerent un com-

bat furieux, qui se termina par la déroute des Génois
à qui les Vénitiens enleverent vingt-cinq galeres. Les
vaincus virent bien qu’après cette perte il falloit
quitter la partie. 11s sortirent d’Acre, et les Vénitiens
ruinerent Jeurs maisons, Jeurs magasins et leurs imrts.
Le Pape AlexandrelV, considérant combien de pareils
événements nuisoient aux aJfaires des Chrétiens en
Syrie, interposa son autorité pour réconciiier Venise,
lhse et Gênes, et réussit à leur faire conciure un Trai-
té de paix; mais les esprits demeurerent toujours ai-
gris, et Ja guerre, piutôt suspendue c]ue terminée,
n’attendoit, pour renaître , que le pius léger pré-
texte.

Les Nobles de Gênes , irrités de la conduite fas-
tneuse et despotique de Boccanégra, se souievent, l’an
1262, contre iui, et le forcent de se démettre. Alors
011 rétabiit Je Poclestat, et la cliarge de Capitaine du
pcuple est supprimée. La guerre avoit déja recom-
mencé entre les Vénitiens et les Génois. Dès J’année
précédente , ceux-ci avoient fait avec l’Lmpereur Mi-
cJiel i’aléologue,avant qu ilreprît Constantinopiesurles
i rancs , un l raiiéparlequelilss’obligeoientalui four-
nirunefiotle, pour J’opposeraux Vénitiens, sesennemis.
Mii JieJ, par reconnoissance, leur céda le fauxbourg de
Péra a GonstaniiuopJe, mais après en avoir fait dé-
truire les Jortisn atious, afin qu’iîs 11e pussent s’y main-
tenir en cas de rebellion. l^e iDpe Urbam IV, instruit
de cette mauœuvre des Génois, les excomrnimie ; niais
iis u’en continueiit pas moins de laire tout le mal qu’ils
peuveut aux Vénitiens. ( Voyez Venise.) L’interdit
de Gênes fut levé, l’an 1268 , par le Jlape C éinent IV,
qui sattendois à ramener par ià cette viile à des sen-
timens de paix : il se trompa; cette grace 11e fit poiut
cesser les hostiiités. En vain Jes Ambassadeurs des
iiois de l rauce et de Sicile se rendirent, avec le Légat,
à Gênes, pourengager La République à se réconciJier
avec Venise, afiu que les deux peuples pussent con-
couiir au suocès de Ja nouveiie Groisade que S. Louis
méditoit. l.,es Crénois, ioin de les écouter, armerent
vingt-cinq galeres, avec lesquelles , étant arrivés de-
vaut Acre, iis prirent la tour des Mouches et assié-
gerent ie Rort. Mais pendant un voyage que Luchet
Çjrimaldi, leur Amirai, ht à Tyr, pour conclure une
iigue avcc Lhilippe de Montlbrt, Seigneur de cette
piace, la floite des Vénitiens étant survenue au l 5ort
d’Aere, donna la cliasse aux vaisseaux génois, après
eu avoir eiilevé cinq. Gênes cependant 11e laissa pas
de fournir un secours considérable d’homntes et de
vaisseaux à S. Louis pour la Croisade; mais la Jlotte
des Croisés étant revenue d’Atrique en Sicile aprèsla
mort de ce Monarque, eut le maJheur d’ètre presque
toulc détruite à la vue de Trapani. Boursurcroît d’in-
fortune, ce qu’on put recueillir du nauirage fut con-
fisqué par le Roi de Sicile Charles I, maigré ies re-
montrances des Génois. Ce IViuce avide leur allégua
Ja coutume qui adjugeoit aux Souverains les dèbris
des vaisseaux qui échouoient sur leurs côtes, et les
loix données par ses prédécesseurs à ce sujet. I^es Gé-
nois, liumiliés par cette perte, conclurent enfin,i’an
1270 , la paix pour cinq ans avec Les Vénitiens, par
Ja médiation du Papc et de Philippe le Hardi, lloi de
Lrance; mais à la guerre extérieure succéderent les
Lroubies domestiqnes.

Le 28 Üctobre 1270, les Doria et les Spinola, deux
fnniiles très puissantes à Gênes, après a\oir rassem-
blé leurs amis et leurs partUans, prennent les armes
contre les Grimaldi et les i iesques , leurs èmules , et
s’emparent du paiais du Podestat, qui les protégeoit.
Celui-ci se réfugie dans l’iiôtel de Fiesque, où, ayant
été poursuivi, il est pris et congédié, après avoir recu
les honoraires qui lui étoient dus pour son année de
service. Le même jour, on proclame Capitam.es de la
Libertè gènoise Obert Spinola et Uonrad Doria, avec
un pouvoir absolu. Us se déciarerent Gibelins, c’est-
à-dire du parti de i’Liupereur, et il n’y eut aucun

lieu
 
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