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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0808

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794

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

CHRONOLOGIE HISTORIQüE

D E S

PRINCES D E SALERNE.

Salerne (Salernum), ville maritime, capitale de cette partie du Rovaume de Naples qu’on nomme au-
jourd’hui Principauté citérieure (en italien Città diquà), faisoit autrefois partie du Picentin dont Picentia
étoit la capitale. Les Romains, suivant Tite Live, y établirent une colonie. Elle fut enlevée à l’Empire
grec par les Lombards, qui l’érigerent, avec les conquêtes qu’ils firent aux environs, en Principauté. PIu-
sieurs Ecrivains ont exercé sans succès leurs plumes sur la suite chronologique de ceux qui l’ont possé-
dée. II étoit réservé à D. Salvador-Marie Blasi, Bibliothécaire de l’Abbaye de Cave, de mettre cette
matiere en évidence à la lumiere des archives de son Monastere, dans un ouvrage publié, l’an 1785, à
Naples, sous ce titre: Series Principum qui Langobardorum œtate Salerni imperarunt. Ce sera par con-
séquent lui que nous prendrons pour notre principal guide à cet égard.

Mais avant que d’entamer ce sujet, il est à propos de faire quelques observations sur l’usage où étoient
les Notaires de dater leurs actes sous les Princes lombards de Salerne. L’Indiction étoit la seule Ere qu’iis
y exprimassent avec l’année du Prince régnant, qu’ils commençoient au jour où il étoit monté sur le
trône, pour la terminer au jour de l’année suivante où elle expiroit. Sous les Princes normands qui succé-
derent aux Lombards à Salerne, on suivoit une autre méthode. La premiere année de leur régne, com-
mençant au jour de leur intronisation , finissoit avec celle de notre Ere vulgaire, comme le pratiquoient
en France plusieurs Notaires sous nos Rois de la premiere et de la seconde race. Autre observation; quoi-
que les Notaires lombards n’expriment point dans leurs actes l’année de l’Ere chrétienne, on voit ce-
pendant qu’ils suivoient le calcul pisan, qui anticipe de neuf mois et sept jours sur notre Erevuîgaire,
comme nous l’avons observé T. I, p. 8 de notre Dissertation sur les dates des Chroniques et des
Charles; c’est ce qui résulte de la combinaison des années du régne de leurs Princes avec celles de
l’Indiction.

Jusqi^à la mort de Sicard, Prince de Bénevent, Salerne avoit fait partie de cette Principauté. Mais Sico-
nulse son frere, qu’il avoit exilé à Tarente, ayant été tiré au bout de sept ans de la prison où il étoit dé-
tenu, se rendit à Salerne, dont les habitans le reconnurent, au rnois de Janvier 840, pour leur Prince. II
futappuyépar Landulfe, Comte de Capoue, et par les Napolitains contre Radelgise, nouveau Prince de
Bénevent; ce qui occasionna un longue guerre, dont l’issue ne tourna pas à l’avantage de Radelgise. Et
ce fut ainsi que la Principauté cle Salerne fut démembrée de celle de Bénevent. Siconulfe, Prince d’un
grand courage et sachant bien la guerre, fit tous ses esforts pour réunir dans sa main tous les Etats de
son pere ; et peut-être y auroit-il réussi, si Louis II, fils de l’Empereur Lothaire et depuis son successeur,
n’eût interposé sa médiation pour engager Siconulfe et Radelgise à conclure, l’an 848, un Traité de
partage de l’ancien Duché de Bénevent. M. de S.-Marc place en- 851 la mort de Siconulfe ; mais
D. Blasi nous paroît mieux fondé à la inettre en 849- En rnourant il iaissa un fils, qui suit. ( Voy. Radel-
gise, Prince de Bènevent. )

Sicon , fils et successeur de Siconulfe , eut pour col-
legue Pierre , sous la tutele duquel son pere l’avoit
laissé en mourant. Adémar, fils de Pierre, lui fut
associë, l’an 864 , du vivant de Sicon, qui mourut
l’an 855, avant le mois d’Octobre. ErKempert ( de
Gest. Princ. Benevent. ) dit que Pierre et son fils,
qui observoient attentivement toutes les démarches
de Sicon, jaloux de ses liaisons étroites avec les Ca-
pouans , parmi lesquels il se plaisoit à résider , le
firent empoisonner par des gens habiles dans ce mé-
tier. Pierre , l’an 856, et Adelgise , Prince de Béne-
vent , s’étant alliés , entreprirent le siége de Bari
pour en chasser les Sarasins , dont les fréquentes in-
cursions leur causoient de grandes pertes. Mais les
Barbares étant venus les attaquer, furerit obligés de
prendre la fuite. IIs ne se rebuterent point, et ayant
rassemblé de nouvelles forces , ils engagerent une se-
conde bataille où ils mirent les Chrétiens en déroute
après leur avoir tué beaucoup de inonde. Fiers de

cette victoire , les Sarasins coururent Ies deux Prin-
cipautés ennemies , massacrant toutce qui osoitleur ;
résister, emmenant les femmes captives, et saccageant :
le pays d’où ils einporterent de ric.hes dépouiiies à j
Bari. ( Anonym. Salern. Paralipom. part. 2. )

Adèmar étant resté seul Prince de Salerne , après |
l’an 856 , donna un libre essor à ses inauvais pen- j
chans et sur-tout à son avarice , en quoi il étoit par- j
faitement imite par sa femme Güimeltrüde , ce qui j
les rendit odieux Pun et l’autre à leurs sujets. Ün j
Seigneur du pays nommé Gaifer, forma , l’an 861 , j
contre Adémar une conjuration qui ayant arrêté et i
mis ce Prince en prison, proclama Gaifer en sa place. !
Adémar avoit un fils nommé Pierre, qu’il avoit fait j
élire Evêque de Salerne. Celui-ci voyant le inalheur j
de sonpere, s’enfuit de peur à S.-Ange, et peu de !
tems après, s’étant donné de plein gré au nouveau j
Prince , il fut ramené à Salerne , sans qu’on sache }
ce qu’il devint dans la suite. ( Anonym. Salern. ibid. ) I
 
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