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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0654
640
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
ne lui laissant à lui-même que le tems de se sauyer
en diligence, avecceuxquipurent échapper, àModene.
C’étoit donc pour venger ce massacre que Gonzague
se jeta sur le Montferrat. Le Duc Philippe-Marie étant
mort le t3 Août de Fannée suivante, le Marquis Jean
et Guillaume son frere prirent deux partis opposés à
Pégard de François Sforce, qui travailloit à lui succé-
der. Lepremier conclut, le i5 Décembre 1447 ’ ime
ligue avec Charles Duc d’Orléans, contre Sforce. Guil-
laume au contraire épousa les intérèts de cet usurpa-
teur qui lui donna le commandement de ses troupes,
et s’engagea ensuite , par Traité du i Novembre
1448, à lui donner en fief la ville et Ie diocèse d’A-
lexandrie. MaisSforce, l’année suivante, s’appercevant
qu’il étoit amoureux de sa femme, le fit arrêter, le
1 Mai, dans Pavie, où il étoit allé pour la voir. En-
fermé dans la citadelle, il y resta prisonnier un an et
dix jours. Pour recouvrer sa Iiberté , il sallut que , par
Traité du 9 Mars 1460, il remit l’Alexandrin à Sforce,
qui lui assura en échange deux mille livres de pension
sur les entrées de Milan et de Pavie. Mais Guillaume
protesta, le 7 Juin suivant, par-devant des Notaires à
Trin , contre ce Traité forcé ; après quoi ii passa au
service d’Alfonse, Roi de Naples et des Vénitiens.
Ayant reçu d’eux quatre mille cavaliers et 2 mille
hômmes de pied, il les amena , l’an 1452, dans PA-
lexandrin, dont il prit la plupart des châteaux; mais
il échoua devant îa capitale défendue par Conrad
Sforce. Bientôt après Sagramore deParme, envoyé
contre lui avec deux inille chevaux et de l’infanterie,
étant tombé sur ses quartiers, le mit en déroute, après
lui avoir fait beaucoup de prisonniers et enlevé son
bagage. Guillaume, après cet échec, dit Muratori, fut
long-tems à refaire ses plumes. Les Vénitiens cepen-
dant firent la paix avec !e Duc de Milan en 1404*
Dans le Traité, signé Ie 8 Avril à Lodi, furent com-
pris le Marquis Jean et Guillaurne son frere. Le Duc
reprit ce dernier à son service avec les appointemens
de huit mille ducats par an, et Ia cession des places de
Felizano et de Cassino avec leurs territoires. Le Marquis
Jeanvécut paisible depuis ce tems, etfinit ses jours à
Casal, le 19 Janvier 1464 , sans îaisser d’enfans de
Margtjerite , fille de Louis, Duc de Savoie , qu’ii
avoit épousée à Chambéri, le 2 juillet 1458. Sa veuve
épousa, en secondes noces, Pierre II de Luxembourg,
Comte de Saint-Paul.
GUILLAUME VI.
1464. Guillaxjme, frere de Jean IV etsonsucces-
seur, ht, le 25 Février 1467, un Traité de confédé-
ration avec le Duc de Miian contre Amédée, Ducde
Savoie, et Philippe son frere. 11 y eut, de part etd’au-
tre, cles hosîilités qui cesserent la même année, ou
dans le coramencement de la suivante, par la média
tion de Louis XI,P\.oi de France. L’an 1475, le Duc
de Milan , Galéas-Marie Sforce , insdtua solemnelle-
ment dans le Duomo ou PEgîise cathéclrale de Milan
le Marquis GmIlaume,CapitaineGénéral de ses troupes
Pendant les huit années qu’il jouit de ce titre , on ne
voit point cl’occasion éclatante où il en ait fait usage
II mourut, le 28Février 1488, à Casai, oùilfut enterré
auprès de ses ancétres dans l’Eglise des Franciscains
Benvenuto dit qu’il laissa après iui une mémoire dior,
llavoitépousé, i°. Marie,fille de GastonlV, Comte
de Foix, 2 0. Elisabetiî , fille de François Sforce, Duc
de Milan, 3°. Berxardine , iille de Jean I cle Brosse
et de Nicole de Blois, dite de Bretagne, Comtesse de
Penthievre. Du premier mariage il laissa Jeamie, ma-
riée à Louis II, Marquis de Saluces, et du second
Blanche, semme de Charles I, Duc de Savoie. Le troi-
sieme mariage sut stèrile.
BONIFACE IV.
1483. Bonisace, frere et successeur de Guillaume ,
etoit au service d’Hercule d’Fst, Duc de Ferrare,
orsquele Marquisat du Montferrat lui échut. II entra ,
ueu de tems après, dans la ligue que le Pape et le
Duc de Milan formerent avec plusieurs autres Princes
d’Italie contre les Vënitiens. Jusqu’alors , quoique
avancé en âge, il n’étoit point marié. 11 épousa par
irocureur, au mois d’Août 1 /j83, Helene de Brosse ,
sœur de Bernardine, femme de Guillaume son frere , et
a perdit, l’année suivante, sans en avoir eu d’enfans.
L’an 1485, il prit en secondes noces Marie , sille ,
selon Campana et Sansovin, de George Scanderberg,
Despote d’Epire , et selon d’autres , d’Etienne , Des-
uote de Servie , dont il eut Guillaume qui suit, et
Jean-George, qui viendra ensuite. Le Marquis Boni-
face termina ses jours l’an 1493. J1 étoit d’une taille
avantageuse et d’une force extraordinaire.
GUILLAUME VII.
i493. Guillaume, Ms aîné de Boriiface , lui suc-
céda en bas âge, sous la tutele de Marie sa mere, qu’il
perdit en 1495. L’an i5o8 , il épousa , le 3i Août
Anne , fille de Rénë , Duc d’Alençon, dontil eutBo-
niface , qui suit, Marie et Marguerite, desquelles il
sera parlé ci-après. Guiilaume mourut en i5i8, âgé
de 3o ans.
B O N I F A C E. V.
i5i8. Bqniface , fils et successeur de Guillaume VI,
n’étoit âgé que d’un an à la mort de son pere. Anne
sa mere prit soin de sa tutele et de celle de ses deux
sœurs. 11 étoit dans sa treizieme année, lorsqu’une
chûte de cheval, qu’ii fit à la chasse, lui causa la inort
en i53o.
JEAN-GEORGE.
i53o. Jean-George Paléologue , fds du Marquis
Boniface IV , étoit Evêque de Casal et Abbé çle Loc-
cedio à la mort de son neveu Boniface V. Étant le
seul mâle qui restât de sa Maison , la succession de ce
jeune Prince lui étoit dévolue, et personne ne la lui
contesta. Pour continuer sa race , il quilta ses bèné-
fices, et rechercha en mariage la Princesse Julie , fille
de Frédèric d’Aragon , Roi de Naples. Mais Ia mort
l’enleva, le 3o Avril i533, avant la consommation
de cette alliance.
Boniface V avoit deux sœurs , comme 011 Pa dit,
Marie et Marguerite , qui lui survécurent, ainsiqu’à
leur oncle. La premiere ayant été mariée à Frédéric II
de Gonzague, Duc de Mantoue, et ensuite répiidiée,
se retira dans un cloitre. La deuxieme , après la re-
traite de Marie , donna sa main , dans le mois de
Septembre i5o2, aumême Frëdéric, et prétendit avec
lui succéder, après lamort de Jean-George son oncle,
au Marquisat de Montferrat. Mais eîle eut cleux con*
currens , Louis II , Marquis de Saluces, qui avoit
épousé Jeanne , sille du Marquis Guillaume V, et
Charles III, Duc de Savoie , qui revendiquoit cette
succession , et corame Suzerain du Montferrat, en
vertudes hommages que Ies Marquis lui avoient prêtés,
et comme descendant d’Yolande de Montferrat, fille
de Théodore I et femme d’Aimon , Conrte de Savoie.
L’Empereur Charles V , ayant évoqué la cause à son
Conseil, décida , par son jugement rendu à Gênes ,
le 5 Janvier i536, en faveur des Ducs de Mantoue ,
qui s’étoient dèja mis en possession de l’héritage con-
testé. L’an i5y4, Guillaume, fils du Duc Frédèric II
et son successeur, obtint de PEmpereur Maximilien II
l’érection du Montferrat en Duché. Cependant les
Ducs de Savoie n’avoient pas renoncé à leurs prè-
tentions sur ce Domaine. Le Duc Charles-Enunanuel
ayant trouvé Poccasion de les renouveller et de les
faire valoir , eutra , l’an i6i3 , dans le Montferrat,
et le conquit sans le secours d’aucun allié. Mais il fut
bientôt
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
ne lui laissant à lui-même que le tems de se sauyer
en diligence, avecceuxquipurent échapper, àModene.
C’étoit donc pour venger ce massacre que Gonzague
se jeta sur le Montferrat. Le Duc Philippe-Marie étant
mort le t3 Août de Fannée suivante, le Marquis Jean
et Guillaume son frere prirent deux partis opposés à
Pégard de François Sforce, qui travailloit à lui succé-
der. Lepremier conclut, le i5 Décembre 1447 ’ ime
ligue avec Charles Duc d’Orléans, contre Sforce. Guil-
laume au contraire épousa les intérèts de cet usurpa-
teur qui lui donna le commandement de ses troupes,
et s’engagea ensuite , par Traité du i Novembre
1448, à lui donner en fief la ville et Ie diocèse d’A-
lexandrie. MaisSforce, l’année suivante, s’appercevant
qu’il étoit amoureux de sa femme, le fit arrêter, le
1 Mai, dans Pavie, où il étoit allé pour la voir. En-
fermé dans la citadelle, il y resta prisonnier un an et
dix jours. Pour recouvrer sa Iiberté , il sallut que , par
Traité du 9 Mars 1460, il remit l’Alexandrin à Sforce,
qui lui assura en échange deux mille livres de pension
sur les entrées de Milan et de Pavie. Mais Guillaume
protesta, le 7 Juin suivant, par-devant des Notaires à
Trin , contre ce Traité forcé ; après quoi ii passa au
service d’Alfonse, Roi de Naples et des Vénitiens.
Ayant reçu d’eux quatre mille cavaliers et 2 mille
hômmes de pied, il les amena , l’an 1452, dans PA-
lexandrin, dont il prit la plupart des châteaux; mais
il échoua devant îa capitale défendue par Conrad
Sforce. Bientôt après Sagramore deParme, envoyé
contre lui avec deux inille chevaux et de l’infanterie,
étant tombé sur ses quartiers, le mit en déroute, après
lui avoir fait beaucoup de prisonniers et enlevé son
bagage. Guillaume, après cet échec, dit Muratori, fut
long-tems à refaire ses plumes. Les Vénitiens cepen-
dant firent la paix avec !e Duc de Milan en 1404*
Dans le Traité, signé Ie 8 Avril à Lodi, furent com-
pris le Marquis Jean et Guillaurne son frere. Le Duc
reprit ce dernier à son service avec les appointemens
de huit mille ducats par an, et Ia cession des places de
Felizano et de Cassino avec leurs territoires. Le Marquis
Jeanvécut paisible depuis ce tems, etfinit ses jours à
Casal, le 19 Janvier 1464 , sans îaisser d’enfans de
Margtjerite , fille de Louis, Duc de Savoie , qu’ii
avoit épousée à Chambéri, le 2 juillet 1458. Sa veuve
épousa, en secondes noces, Pierre II de Luxembourg,
Comte de Saint-Paul.
GUILLAUME VI.
1464. Guillaxjme, frere de Jean IV etsonsucces-
seur, ht, le 25 Février 1467, un Traité de confédé-
ration avec le Duc de Miian contre Amédée, Ducde
Savoie, et Philippe son frere. 11 y eut, de part etd’au-
tre, cles hosîilités qui cesserent la même année, ou
dans le coramencement de la suivante, par la média
tion de Louis XI,P\.oi de France. L’an 1475, le Duc
de Milan , Galéas-Marie Sforce , insdtua solemnelle-
ment dans le Duomo ou PEgîise cathéclrale de Milan
le Marquis GmIlaume,CapitaineGénéral de ses troupes
Pendant les huit années qu’il jouit de ce titre , on ne
voit point cl’occasion éclatante où il en ait fait usage
II mourut, le 28Février 1488, à Casai, oùilfut enterré
auprès de ses ancétres dans l’Eglise des Franciscains
Benvenuto dit qu’il laissa après iui une mémoire dior,
llavoitépousé, i°. Marie,fille de GastonlV, Comte
de Foix, 2 0. Elisabetiî , fille de François Sforce, Duc
de Milan, 3°. Berxardine , iille de Jean I cle Brosse
et de Nicole de Blois, dite de Bretagne, Comtesse de
Penthievre. Du premier mariage il laissa Jeamie, ma-
riée à Louis II, Marquis de Saluces, et du second
Blanche, semme de Charles I, Duc de Savoie. Le troi-
sieme mariage sut stèrile.
BONIFACE IV.
1483. Bonisace, frere et successeur de Guillaume ,
etoit au service d’Hercule d’Fst, Duc de Ferrare,
orsquele Marquisat du Montferrat lui échut. II entra ,
ueu de tems après, dans la ligue que le Pape et le
Duc de Milan formerent avec plusieurs autres Princes
d’Italie contre les Vënitiens. Jusqu’alors , quoique
avancé en âge, il n’étoit point marié. 11 épousa par
irocureur, au mois d’Août 1 /j83, Helene de Brosse ,
sœur de Bernardine, femme de Guillaume son frere , et
a perdit, l’année suivante, sans en avoir eu d’enfans.
L’an 1485, il prit en secondes noces Marie , sille ,
selon Campana et Sansovin, de George Scanderberg,
Despote d’Epire , et selon d’autres , d’Etienne , Des-
uote de Servie , dont il eut Guillaume qui suit, et
Jean-George, qui viendra ensuite. Le Marquis Boni-
face termina ses jours l’an 1493. J1 étoit d’une taille
avantageuse et d’une force extraordinaire.
GUILLAUME VII.
i493. Guillaume, Ms aîné de Boriiface , lui suc-
céda en bas âge, sous la tutele de Marie sa mere, qu’il
perdit en 1495. L’an i5o8 , il épousa , le 3i Août
Anne , fille de Rénë , Duc d’Alençon, dontil eutBo-
niface , qui suit, Marie et Marguerite, desquelles il
sera parlé ci-après. Guiilaume mourut en i5i8, âgé
de 3o ans.
B O N I F A C E. V.
i5i8. Bqniface , fils et successeur de Guillaume VI,
n’étoit âgé que d’un an à la mort de son pere. Anne
sa mere prit soin de sa tutele et de celle de ses deux
sœurs. 11 étoit dans sa treizieme année, lorsqu’une
chûte de cheval, qu’ii fit à la chasse, lui causa la inort
en i53o.
JEAN-GEORGE.
i53o. Jean-George Paléologue , fds du Marquis
Boniface IV , étoit Evêque de Casal et Abbé çle Loc-
cedio à la mort de son neveu Boniface V. Étant le
seul mâle qui restât de sa Maison , la succession de ce
jeune Prince lui étoit dévolue, et personne ne la lui
contesta. Pour continuer sa race , il quilta ses bèné-
fices, et rechercha en mariage la Princesse Julie , fille
de Frédèric d’Aragon , Roi de Naples. Mais Ia mort
l’enleva, le 3o Avril i533, avant la consommation
de cette alliance.
Boniface V avoit deux sœurs , comme 011 Pa dit,
Marie et Marguerite , qui lui survécurent, ainsiqu’à
leur oncle. La premiere ayant été mariée à Frédéric II
de Gonzague, Duc de Mantoue, et ensuite répiidiée,
se retira dans un cloitre. La deuxieme , après la re-
traite de Marie , donna sa main , dans le mois de
Septembre i5o2, aumême Frëdéric, et prétendit avec
lui succéder, après lamort de Jean-George son oncle,
au Marquisat de Montferrat. Mais eîle eut cleux con*
currens , Louis II , Marquis de Saluces, qui avoit
épousé Jeanne , sille du Marquis Guillaume V, et
Charles III, Duc de Savoie , qui revendiquoit cette
succession , et corame Suzerain du Montferrat, en
vertudes hommages que Ies Marquis lui avoient prêtés,
et comme descendant d’Yolande de Montferrat, fille
de Théodore I et femme d’Aimon , Conrte de Savoie.
L’Empereur Charles V , ayant évoqué la cause à son
Conseil, décida , par son jugement rendu à Gênes ,
le 5 Janvier i536, en faveur des Ducs de Mantoue ,
qui s’étoient dèja mis en possession de l’héritage con-
testé. L’an i5y4, Guillaume, fils du Duc Frédèric II
et son successeur, obtint de PEmpereur Maximilien II
l’érection du Montferrat en Duché. Cependant les
Ducs de Savoie n’avoient pas renoncé à leurs prè-
tentions sur ce Domaine. Le Duc Charles-Enunanuel
ayant trouvé Poccasion de les renouveller et de les
faire valoir , eutra , l’an i6i3 , dans le Montferrat,
et le conquit sans le secours d’aucun allié. Mais il fut
bientôt