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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0119

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DES DUCS DE LOTHIER, OU BASSE LORRAINE, ETD£ BRABANT, ioj

cesse . en épousant Florent, fut obligée de Lenoncer
par un acte iormel à Fiicritage de sà Maison ; et c’est
ie premier exemple d’une semblable renonciation faite
par une semme. Marie , iille de Philippe-Àuguste et
d’Aguès de Méranie, que le Duc Flenri épousa en se-
condes noces , le 22 Avril 1213 , à Soissons , étoit
veuve de Philippe , Gomte de Nainur: elle mourut le

1 Août 1208 , après avoir donné à son second époux
deux sdies : Elisabeth , mariée, i° à Thierri de Dinbla-
K.en, flls aîné de Thierri V , Comte de Cleves, 2° à
Gérard de Limbourg , dit de Luxembourg , Sire de
Durbuy ; et Marie dont 01111e sait que le nom. Le Duc
Henri I jouissoit, dès l’an 1195, de FA.vouerie de
S. Tron, qu’ii transmit à ses descendaiis.

HENRI II(III),dxt LE MAGNANIME.

1235. Henri 11, fils de Flenri I, lui succéda. 11 se
lit respecter de ses voisins par sa valeur, et rnérita Fa-
mour de ses sujets par la douceur de soii gouvelne-
ment. Le Duc de Brabant, au rapport de Matthieu
Paris, fut un cies sept Electeurs c]ue le Pape InnoceiitlV
nomma, l’an 1245, pour proc.éder à l’élection d’un
nouvel Empereur, après avoir déposé Frédéric 11. Les
autres étoient le Duc cFAutriche , le Duc de iiaviere,
le Duc de Saxe, et les trois Archevêques de Cologne,
de Mayence et de Saltzbourg. Ces sept Electeurs , par
la mèrne Ordonnance, devoient s’assembler dans une
certaine Isle du Ilhin , dont ils 11e pourroient sortir,
et nul autre ne pourroit approcher, jusqu’à ce qu’ils
eussent consommé leur élection. Mais ces dispositions
du Pontife demeurerent sans exécution. Une dange-
1 reuse maladie dont il fut attaqué, l’an 1248, lui fit
. prèvoir qu’il n’en revienclroit pas. Prêt à paroître

devant le suprême vengeur des peuples opprimés , il
» craignit que la main-morte sous laquelle ses peuples

53 avoient gémi ne déposât contre lui. 11 assemble son

33 Conseil quelques jours avant sa mort ; il consulte

33 les hommes les plus éclairës et les plus religieux de

33 ses Etats; et, d’après leur avis , il supprime la main-
33 morte dans tous ses Domaines. 11 ne craint pas même

33 de lui donner les noms cl’exaction et cVextorsion...

3) 11 s’efforça de réparer le tort qu’il avoit fait à ses

33 peuples *, et, peu content d’avoir rappeiié la liberté

33 parmi eux, il voulut les dédommager de ce qu’ils

33 avoient souffert pendant qu’ils en avoient été-privés.

33 II ordonna , par forme de restitution et d’aumône ,

33 une distribution annuelle et perpétuelle de 5oo li-
33 vres : somme considérable pour ce tems-là. Sa pré-
33 voyance alla encore plus loin. Four mieux afserinir
33 l’ctat de ses sujets , il défendit à ses Baillis de s’é-
33 carter, dans leurs jugemens , cle l’opinion des Eche-
33 vins, ou Scabins, et de leurs autres Assesseurs , ne
33 voulant pas qu’ilssubstituassentl’arbitraire etla par-
33 tialité de leurs sentimens aux sulsrages désintéressés
33 des conseils que leur associoit l’ordre judiciaire. 11
33 prononça même.en cas de désobéissance àcetègard,
33 des peines qui tomboient également sur leurs per-
33 sonnes et sur leurs biens 33. (M. Perreciot, Del’état
civil des personnes , &c. T. I, p. 876. ) Ce Prince
mourut le 1 Février 1248 (N. S. ), à l’âge de 5p ans ,
et fut inhumé à l’Abbaye de Villers. 11 avoit épousé,
i°, l’an 1207, Map.ie, fille de l’Empereur Philippe,
laquelle , en vertu de son contrat de mariage, devoit,
au cas que son pere ne laissât point de hls, partager
avec ses soeurs les biens paternels , secundüm jns et
consueLudinem Teutonice. Elle ht son mari pere de
Henri, qui suit -, de Philippe, inort jeune ; de Mathilde,
mariée, l’an 1207, à Robert, Comte d’Artois, frere cle
S. Louis , et ensuite à Gui de Châtillon, Comte de
S. Paul-, de Béatrix, femine, i° de Henri Raspon,
Landgrave de 1 huringe, 2 0 de Guillaume de Flandre;
de Marie, femme de Louis 11 , Duc de Baviere-Do-
nawerd et Comte Palatin du Illiin. Henri èpousa en

secondes noces, l’an 1289 s ante biennium, dit Albéric
sur l’an 1241 ), Sophie , fille de Louis IV, Landgrave
de Thuringe, et de Sainte Elisabeth. Henri, dit l’En-
fant, premier Landgrave de Flesse, et Elisabeth, femme
d’Albert le Grand, Duc de BrunswicK, furent les fruits
de ce second mariage. ( Voy. sur Flenri l’Enfant les
Landgraves de Hesse.)

HENRT III (IV), dit LÈ DÉBONNAIR.E*

1248. Henri III, fils aîné de Henri II, fut reconnu
Duc de Brabant après la mort de son pere. 11 se dé-
clara pour Guillaume , Cornte de Hollande, son cou-
sin, compètiteur de l’Empereur Frédéric II, l’aida à
prendre Aix-la-Chapelle, assista à son couronnement
qui se fit en cette ville , et fut mis à la tête du Conseil
qu’on lui composa à raison de sa jeunesse (il 11’avoit
que 20 ans). L’an 1255, les habitans de S. Tron se
voyant assiègés par leur Evêque Flenri de Gueldre,
contre lequel ils s’ètoientélevès ainsi que d’autres villes
du Liègeois pour des exactions qu’il faisoit sur eux,
appellent le Duc de Brabant à leur secoiirs, comme
leur Avoué. (ButKens, pr. p. 94.) Le Duc, s’étant
portè pour médiateur, engage l’Eyêque à un accom-
modeinent qu’il viole peu de tems après. Le Duc, in-
digné de cette mauvaise foi, vient à S. Tron et dèfend
aux habitans de payer les nouvelles exactions. 11 est
alors excommuniè par le Prèlat, sous prètexte qu’il
avoit envahi les Communes ( pascua communia ),
et qu’il ôtoit les dixmes novales aux Prêtres (et novalia
Presbyteris auferebat.) L’Evêque, ayant obtenu du
Pape, l’an 1256, la permission d’imposer le vingtieme
au Clergè de son diocèse, trouve encore à sa rencontre
le Duc qui en appelle au S. Siège de la Bulle du Pape,
comine subreptice. Après des menaces rèciproques
d’hostilitès, on fait un Traité de paix la même an-
nèe. (Hocsem, Gesta Pontis. Leocl. liv. I, chap. 5.)
Henri III fut un Prince équitable , modèrè, sans am-
bition. 11 avoit concouru, en 1248, à la Charte don-
née par son pere pour l’abolition de la main-morte
dans ses Domaines. 11 fut toujours fidele à l’engage-
ment qu’il avoit pris alors, et ne pensa point à faire
revivre ce droit odieux. 33 On regrette seulement que,

33 suivant les mœurs de son siécle, il se soit trop aban-
33 donné à l’idèe qu’il pouvoit exiger arbitraireinent des

33 prestations de ses sujets, et disposer à songré de leurs

33 biens communs. Mais , arrivé à cet instant 011 les

33 grands comme les petits vont rendre compte de leurs

33 actions à un Juge incorruptible, il sentit que le seul

33 moyen d’obtenir le pardon ètoit de rèparer le mal.

33 Par son testament, de l’an 1260, il rètablit ses sujets

33 dans leurs droits priinitifs ; il voulut c|u’ils fussent

33 à jamais exempts de toutes les prestalions arbitraires,

33 et qu’on n’en exigeât aucune taxation extraordinaire

33 que dans ces trois circonstances : guerre à sontenir,

33 enfant à marier, hls à honorer de l’Ordre de Che-
33 valerie^^. (M. Perreciot, ibid. p. 878.)

Le Duc Henri III cultivoit la poésie françoise ; et
Fauchet lui attribue quelques chansons. IFmourut, le
28 Fèv. 1261 ( N. S.), à Louvain, et fut enterré aux
Dominicains de cette ville. Anx, son épouse , hlle de
Ilugues IV, Duc de Bourgogne, morte le 23 Octobre

1270, lui donna Henri, qui se ht Religieux à l’Abbaye
cle S. Etienne de Dijon, le 1 Qct. 1269 ; Jean, qui suit ;
et Godefroi, Sire d’Arschot, tué à la fameuse bataillecle
Courtrai le 11 Juillet 1802; avec une hlle, Marie ,
femme cîe Philippe III, Roi de France. ButKens lui
donne pour hls naturel Gilles , fameux Capitaine qui
se distingua , sur-tout en 1288 , à la cèlebre bataille de
Wœringen ; mais d’autres pensent, avec plus de fon-
deinent, qu’il ètoit hls du Duc Henri II. La Duchesse
Alix, dont nous venons de parler , avoit une piété so-
lide et éclairèe. Elle ècrivoit quelques fois à S. Thomas
d’Aquin; et ce fut à elle que ce saint Docteur dédia
son Traité du Gouvernement clu Prince.


Tomt III.

Dz
 
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