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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0201

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DES DUCS D E G U E L D R E.

cl’Orange et au Cardinal de Granvelle. II obtient enfin
la paix , le 7 Septembre i543, aux conditions qu’il
cédera la Gueldre et le Zutphen à l’Empereur (cession
contre laquelle la Maison d’Egmorid a toujours pro-
testé depuis) ; que le Général de ses troupes, Martin
llossem , prendra parti dans l’armée impériale ; qu’il
réformera ce qui a élé fait au préjudice de la religion
catholique dans ses Etats, et qu’il renoncera à l’al-
liance de la France. Guillaume , en conséquence de ce
dernier article, fait casserpar le Pape son mariage avec
Jeanne de Navarre , et épouse, le 5 Juillet 1546, à
Ratisbonne, Marie , fdle de Ferdinand , frere de l’Em-
pereur. Le Duc Guillaume depuis ce tems vécut en
bonne intelligence avec la Cour impériale , de même
qu’avec tous ses voisins. II eut également soin d’en-
tretenir la subordination et la tranquillité dans ses
Etats. Jean de Ruremonde ayant tenté cl’y renou-
veller les extravagances des Anabaptistes, il le fit brû-
ler, l’an i58o , avec ses femmes. Ce coup de vigueur
arrêta ceux de ses sujets que ce fanatique avoit déja
soulevés. Guillaume mourut, âgé de y5 ans, le i5 Juin
1^92 , à Dusseldorp où il fut inhumé. De son mariage
avec Marie d’AuTRicuE (morte le 12 Décembre i58i )
il eut Charies-Frédéric , mort avant lui; Jean-Guillau-
me, quisuit; Marie-Eléonore, née le 16 Juin i55o,
mariée à Konisberg, le i4Ûctobre i5y3, avec Albert-
Frédéric , Duc cle Prusse, et morte l’an 1608 ; Anne,
née le 1 Mars i552, mariée à Nuremberg, le 27 Sep-
tembre i5y4, avec Philippe-Louis deBaviere, Comte
Palatin de Neubourg, morte en i632; Madeleine, née
le 2 Novembre i553 , alliée, le 4 Octobre 1579 , à
Jean de Baviere , Duc de Deux-Ponts ; Charles-Fré-
cléric , né le 24 Avril i555 , mort à Rome le 9 F’évrier
i5y5; Elisabeth, morteenfant; Sibylle,née le 26 Avril
1557, fiancée , en i586, à Philippe , Margrave de
Bade , puis mariée , en 1601 , à Charles d’Autriche ,
fils de PEinpereur Ferdinand et Margrave de Burgaw,
décédé sans enfans, en 1628, dix ans après sa femme.

DUCS DE CLEVES , BERG , JULIERS , COMTES
DE LA MARCK ET DE RAVENSBERG.

11592. Je'an Guillaume , dit le Bon et le Simple ,
né le 28 Mai i562 , succéda au Duc Guillaume son
pere dans les Duchés de Cleves, Berg, Juliers, etdans
les Comtés de la MarcK et de Ravensberg. Avant la
mort de Charles-Frédéric , son frere ainé , il avoit été
Chanoine de Santen , puis de Cologne, et ensuite fait,
en \5yi, Administrateur de l’Evêché de Munster. Ce
Prince mourut sans postérité le i5 Mars 1609. II avoit
épousé, i°, le 16 Juin 15c)5 , Jacqueline , fille aînée
de Philibert, Margrave de Bade-Baden. Ce inariage
fut célébré avec la plus grande solemnité ; mais il n’en
futpas plus heureux. Le Duc étant tombé en démence,
Sibylle sa soeur , Princesse ambitieuse , s’empara du
gouvernément malgré la Duchesse ; ce qui alluma
entre elles une haine dont Jacqueline pensa être la
victime. Accusëe d’adultere commis avec un Gentil-
homme , elle eut contre elie les différens Ordres de
l’Etat, qui souffroient impatiemment la stérilité du
] mariage de leur Duc , et désiroient ardemment qu’il
| put en contracter un nouveau. L’accusation fut défé-
\ rée à l’Empereur Rodolphe II, qui délégua, pour en
connoître, des Juges tirés des ordres provinciaux. II
n’y eut point de jugement prononcé, quoi qu’en disent
quelques Ecrivains , qui prétendent que la Duchesse
fut condanmée à mort et exécutée , mais varient sur le
j supplice qu’elle subit. 11 est prouvé qu’elle mourut
j d’une mort naturelle l’an 1597. ( Voy. lci note 3 cle
Dithmar à la p. 55j cle Teschemnacher. ) Le Duc
Jean-Guillaume épousa en secondes noces Antoinette ,
fille de Charles II, Duc de Lorraine, qui 11e lui donna
point non plus d’enfans. Elle finit ses jours le 18 Août
1610. La mort du Duc Jean-Guillaume fut une source
de guerres en Allemagne. On vit jusqu’à sept compé- J

titeurs se disputer sa succession. Les trois premiers fu-
rent Jean-Sigismond, Electeurde Brandebourg, du chef
d’Anne son épouse, fille aînée d’Albert-Frédéric, Duc
de Prusse, et de Marie - Eléonore , soeur aînée du
feu Duc ; Wolfgang-Guillaume de Baviere, Duc de
Neubourg , fils d’Anne , 2 e sœur de Jean-Guillaume ;
Jeanll, Duc deDeux-Ponts, fds de Madeleine, 3esœur
de Jean-Guillaume. Ces trois concurrens prétendoient
à la succession universelle. Les autres furent Charles
d’Autriche, Margrave de Burgaw , mari de Sibylle ,
derniere sœur du même Duc. Charles de Gonzague,
Duc de Nevers , demandoit de son côté le Duclié de
Cleves comme descendant d’Engilbert, fils de Jean 1,
Duc de Cleves ; et enfîn Robert de la Marcx, Cornte
de Maulevrier , se prétendoit héritier du Comté de la
MarcK, dont il portoit les armes et le nom. L’Elec-
teur de Brandebourg et le Duc de Neubourg, dont les
droits paroissoient alors les mieux fondés , convinrent
provisionnellement à Dortmond, le 31 Mai 1609, de
s’en rapporter à des arbitres , et, en attendant, de |
gouverner en commun les Etats contestés , sauf le 1
droit des autres prétendans. Cet arrangement fut ap- 1
prouvé, le 16 Juin suivant, par les Etats du pays, qui
reconnurent en conséquence les deux Princes pour
leurs maîtres parprovision. Mais l’Empereur Rodolphe
ne fut pas du même avis. Sous prétexte de mettre en
séquestre la succession. contestée , il envoya secrète-
ment l’Arcliiduc Léopold d’Autriche, Evêque de Stras-
bourg, avec une armée pour s’en emparer. Léopold se
rendit maître par trahison du château de Juliers. Flen-
ri IV, Roi de France , étoit près de se mettre en cam-
pagne pour terminer la querelle, iorsqu’il fut assassiné
l’an 1610. Le Marquis de Brandebourg, assisté par la
France et la Plollande , et le Duc de Neubourg, Prince
catholique, soutenu par PEspagne, se disputerent dans
la suite cette succession , qu’ils 0111 enfin partagée
entre eux par une transaction conclue à Cleves le 9 Sep-
tembre 1666. Le Duché de Cleves , le Comté de la
MarcK et celui de Ravensberg devoient rester au pre-
mier, et les Duchés de Berg et cle Juliers , avec les
Seigneuries de Winnandal et de BresKenland , au se-
cond. On régla le même jour par un Traité séparé ce
qui concernoit l’exercice de la religion. L’an 1671 ,
l’Electeur de Brandeboum et le Dnc de Neubourg

r O <D 8

hrent un arrangement touchant la Seigneurie de Ra-
venstein. Le premier la laissa au second , qui de son |
côté lui promit une somme de 5o mille écus d’Empire, !
et renonça à ses prétentions sur le Comté de Meurs,
en se réservant la succession éventuelle, au defaut
d’hoirs mâles , avec le titre et les armes de Piavenstein.
lîs conclurent encore depuis une alliance de succes- I
sion réciproque dans les pays de l’héritage du feu Dlic |
Jean-Guiilaume. L’Empereur Léopold confirma , l’an |
1678, cette convention. Mais ni lui ni ses successeurs
n’en ont donné l’investiture à aucune des parties, à
cause de l’opposition constamment formée par la Mai-
sonde Saxe. (Gundling. JDisc. sur lesEtatsèlectoraux,

T. IV , p. 287 ; Pauli , Hist. cîes Etats du Roi de
Prusse, T. VI , pp. 549-610. ) En 1782 , l’Electeur j
Pelatin , Charles-Philippe de Neubourg , ayant fait s
prêter le serment de fidélité à Charles Théodore, Prince
de Sultzbach , son successeur éventuel pour les Etats
de Berg et de Juliers, le Roi de Prusse et l’Electeur
de Saxe réclamerent, chacun de leur côté, contre cette
démarche. Mais, en 1789 , le Roi de Prusse , par
Traité conclu à la Playe , consentit , moyennant la
cession qui lui fut faite de quelques districts du Duché
de Berg, que le rameau paiatin de Sultzbach possédât
l’un et l’autre Duché de la même maniere qu’en jouis-
soit actuellement le rameau de Neubourg. Cette con- |
vention fut confirmée par le Traité d’aliiance conclu 1
à Breslaw le 5 Juin 1741 , entre la France et le Roi |
de Prusse , Frédéric II : Bien entendu, y est-il dit, |
cjue Sa Majesté prussienne garantira de sa part, con- |
jointement avec Sa Majesté très chrétienne et les Puis. 3
 
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