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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0667

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DES SEIGNEURS, PUIS DUCSt DE MILAN.

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pagne, pour alier s’opposer aux Généraux Trivulce et
laTrémoiüe, dont îes armes faisoicnt de grands pro-
grès. La ville ue Milan , se voyant dégarnie detrcupes,
étoit prête à sô soulever : mais la victoire que Maxi-
milien remporta , le 6 Juin i5i3, près de Novare, le
réconcilia avec sa capitale. Le château se rendit l’an-
née suivante. François I, Koi de France , ayant fait
une nouvelle expèdition en Italie , gagne, le i3 Sep-
tembre i5i5, îa célebre bataille de Marignan, qui le
rendit maître, en peu de jours , de ptesque tout le
Milanez ( 1 ). La viile de Milan ayant envoyé , le len-
demain , ses cless au vainqueur, son exemple entraîna
les autres villes duDuché. PlaisanceetParme suivirent
le mème sort. François I confia le gouvernement de
cette derniere vilie au Comte François Torelli qui
l’avoit si bien servi. Les châteaux de Milan et de
Crémone furent les seules places qui firent de la ré-
sistance. Maximilien, rensermé dans lejDremier, pôu-
voit s’y déf'endre long-tems : mais le Connétable de
Bourbon lui ayant proposé de céder à la France , non
seuiement la place , mais tout le Duché, moyennant
une pension de trente mille ducats d’or; il eut la lâ-
cheté de consentir à ces ofsres. En conséquence, il
sortit du château , le 5 Octobre , pour aller passer
honteusement le reste de ses jours en France. 11 mourut
à Paris , au rnois de Juin i53o , sans avoir été marié,
et fut enterré aux Carmes,

FRANÇOIS I;

Rûl BE FrANCE.

i5i5. François I, Roi dè Francé , resta, l’espace
de six ans , possesseur du Duclié de Milan, dont il
confia le gouvernement à Odet de Lautrec. L’événe-
ment ne justifia pas ce choix. Lautrec aliéna les cœurs
des Milanois, par la dureté de sa conduite, et ses
troupes par leur licence. Le Pape , Léon X , irrité lui-
même des hauteurs de ce Gouverneur à son égard ,
conclut , le 8 Mai i52i , avec Charles-'Quint, une
ligue contre les François , dans laquelle entrerent plu-
sieurs Princes d’Italie. Prosper Colonne , nommé Gé-
néral de l’armée des Alliés > avec le Marquis de Pes^
caire , battit l’armée françoise à Vauri sur l’Adda , le
i8Novembre ; etle jour suivant, ayant surpris Milan,
il fit prendre possession de cette ville et du Duché ,
par Jérôme Moroné, aunom de François-Marie Sforce.
( Voy. François I, Roi de France. )

FRANÇOIS-MARIE SFORCE.

i52i. François-Marie Sforce , deuxieme flls du
Duc Ludovic, arriva deTrente (où il étoit depuis six
ans) sur la fin de Novembre à Milan, et y fut reçu
avec de grandes démonstrations de joie. L’an i522 , la
funeste bataille de la Bicoque , que les Suisses for-
cerent Lautrec de livrer aux Impériaux , le 22 Avril,
fit perdre aux François ie Duché de Milan, dontFran-
çois-Marie fut mis en possession. Le Roi de France
étant arrivé, l’an i52/f, en Italie, Sforce, à son ap-
proche, abandonna Milan. II y rentre, l’année sui-
vante , après la bataille de Pavie, gagnée le 24 Février
par les Impériaux sur les François ; mais les victo-
rieux 11e lui laissent que le titre de Duc, et s’emparent
du Gouvernement. Jérôme Moroné , Chancelier du
Duc, fonne alors le projet de ehasser les Impériaux
d’Italie, et réussit à le faire adopter par le Pape et les
Vénitiens. Le complot est découvert ; et le Duc ,
comme s’il eût été complice , est déclaré déchu de
tous ses droits, et obligé de livrer ses meilleures places.
Antoine de Leve étant entré dans Milàn, contraint les
habitans de prêier serment de fidélité à l’Empereur.
On conclut à Cognac, le 22 Mai \5 ri6, entre lePape,
leRoideFranceet lesVénitiens , uneligue, dont undes
objetsétoitderétablirleDuc deMilan ; maisles esforts
des confédérés furent impuissans, parceque leurs opé-
rations furentmalconcertées. Enfin, l’an iÔ2p , Fran-
çois-Marie, étant venu trouver l’Empereur à Bologne,
obtint de lui , le 23 Décembre , par la médiation du
Pape qui étoit présent , l’investiture du Duché de
Milan., moyennantneufcens milleducats d’or, payables
en différens termes, et à d’autres conditions onéreuses.
L’an i535 , le 24 Octobre (et non dans le mois de
Novembre , comme le marque Ferréras ) , François-
Marie meurt sans laisser d’enfans de Christine , fille
deChristiern II, Pvoi de Danemarcx, qu’il avoit épou-
sée l’an i534- L’Empereur alors s’empare du Milanez,
comme d’un fief dévolu à l’Empire. L’an 1^40, le 11
Octobre, il donne l’investiture de ce Duché à Phi-
lippe son fils. Ce Prince , et tous les Rois d’Espagne ,
ses successeurs, posséderent le Milanez jusqu’en 1706.
L’Empereur Joseph I s’en rendit maître alors , et
Charles VI, son successeur, s’en fit confirmer la pos-
session , par le Traité de Bade , en 1714. L’Impéra-
trice , Reine de Fsongrie et de Bohême , l’a transmis à
sa postérité. (Voy. Charles I , Roi d’Espagne , et
Francois I, Roi de France. )

( 1 ) Avant Ia bataille , et avant de créer des Chevaliers , « le
» Roi, dit Champier (Yie de Bayard) appelle le noble Chevalier
» Bayard ; si lui dit : Bayard, mon ami, je veux que aujourd’hui
« soye fait Chevalier par vos mains, pour ce que ie Chevali'er qui
» a combattu à pied et à cheval en plusieurs batailles entre tous
» autres, est tenu et réputé plus digne Chevalier. Or, est ainsi
» de vous que avez en plusieurs batailles et conquets vertuèse-
j> ment combattu contre plusieurs nations». Aux paroles du Roy
respondit Bayard « : Sire , celui qui est Roy d’un si noble
» Royaume est Chevalier sur tous autres Chevaliers. Si dit
» leRoy, Bayard, despéchez-vous, il ne faut ici alléguer ne
» loix, ne canons , soit d’acier, de cuivre, ou de fer. Faites
» mon rouloir et commendement , si vous voulez estre du
» nombre demesbons serviteurs etamis. Csrtes, répond Bayard,

» Sire, si ce n’est assez d’une fois , puisqu’il vous plaist, je le
* fcrai sans nombre pour accomplir, moiindigne, vostre vouloir
» etcommendement. Alors preint son espée Bayard, et dit : Sire,
» autant vaille que si c’estoit Roland ou Olivier, Godefroi ou
» Baudouin , son frere ; certes, vous estes Ie premier Prince que
» oncques feis Chevalier. Dieu veuille que en guerre ne preniez
» Ia fuite. Et puis après , par maniere de jeu, cria haultement
» l’espée en la main aextre : Tu es bienheureuse d’avoir aujour-
» d hui, à un si vertueux et puissant Roy , donné l’ordre de
» Chevalerie. Certes, ma bonne espée, vous serez moult b;en
» comme relique gardée et sur toutes honorée- Et ne vous
» porterai jamais, si ce n est contre l’urcs, Sarrazins ou Maures .
» et puis feit deux saults , et après remit en sourreau son esoee
Cette épêa a été perdue. *

Toms IIL
 
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