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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0701

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DES COMTES, PUIS DÜCS, DE GUASTALLE. 687

françois, àla faveur de la paix, traversoient le Milanez,
deux à deux, sans armes et sans équipages, pour se
rendre dans ie Parmesan et ia Principanté de la Mi-
randoîe. Ferrant les fit tous noyer ou égorger im-
pitoyablement, n’épargnant que les plus robustes, pour
les envoyer ramer sur les galeres d’André Doria :
cruauté que Gosselin, dans sa vie, n’a pu dissimuler
ni excuser.

CÉSAR I.

César Gonzague, fiis ainé de Ferrant, et
son successeur, l’ayant accompagné en Flandre, ne se
rendit à Guastalle qu’au commencement de Juillet
i55c). 11 avoit été revêtu, dès Pannée précédente, du
commandement général des troupes autrichiennes en
Lombarrlie, et de ia charge de Grand-Justicier au
Royaume de Naples. Comme il avoitépousé,l’an i56o,
Camille Bohromée , sœur de S. Charles, il se rendit a
| Rome pour remercier le Pape Pie IV , qui iui avoit pro-
1 ! curé cette alliance. Pie, l’an 15(51 , nomma le Cardi-
! nal Hercules de Gonzague , oncle de Cesar, pour pre-
| sider au Concile de Trente , qui reprenoit alors sa
; dix-septieme session, et dans la promotion du 26 Fé-
i vrier de cette année , il donna le chapeau de Cardinal
i à Francois , frere de César. Don Juan d’Autriche
i ayant invité, l’an 1570, les Princes chrétiens à venir
|i se joindre à iui contre les Barbaresques de Tunis ,
l| César met à la voile de Livoume, ie 23 Août, pour
!: ailer s’emôler dans cette espece de croisade. Jeté par
i la ternpêle sur des écueils, et sauvé par un forçat es-
! pagnol , il aborde , le 25 , à Civita Vecchia, et,

| s’étant rendu à Messine , il équippe à ses frais un
i vaisseau de guerre qui le porte sur les côtes de Bar-
! barie, où il se trouve à la défaite d’Ulacciali, Roi
j d’Alger. De retourà Guastalle, en 1574, il y essuya ,

: l’année suivante, une maladie considérable, qui enga-
! gea S. Charles à venir de Rome pour assister à ses der-
i niers mornens. Ce fut entre ies bras de ce vènérable
| Prclat qu’il înourut le 17 Fév. 1575. De son mariageil
laissa un fils, qui suit ; et Marguerite, alliëe, en troi-
siemes noces, à Vespasien Gonzague, Duc de Sabio-
netta.

F E R R A N T II,

PREMIER DUC DE GuASTAI.LE.

1575. Ferrant II succede, en bas âge, au Comte
César son pere, sous la tutele de Camille Borromée.
Devenu majeur en i58o, il se rend auprès de l’Im- j
pcratrice Marie cle Castiile, veuve de Maximiiien II, \
qu’il accompagna par mer jusqu’en Espagne. De re-
tour à Guastaile en i582, il y fut successivement
; témoin de la mort de Camille sa mere, et de celle
d’Octave Gonzague son oncle. André, un autre de
ses oncles , en mourant, le rendit héritier, l’an i586,
du Comtë d’Alessano et du Marquisat de Specchia. 11
épousa , l’année suivante, a Gênes, Victoire, hlledu
Prince Jean-André Doria, et, en 15q2, il obtint legou-
verneinent du Montferrat, qu’il exerça pendant quel-
ques inois. Le mariage de l’Archiduchesse Marguerite
d’Autriche avec Philippe III, Roi d’Espagne , ayant
été conclu , l’an i5qq , Ferrant accompagna cette
Princesse jusqu’a Madrid , d’où il revint avec l’Ordre
de la Toison d’or. ^ ,

L’Empereur Ferdinand II, par un Diplôme donné
à Vienne le 2 Juillet 1621 , érige Guastaiie en Duché
pour f errantet sa postérité (1). Ce mêrne Einpereur,
le 28 Mars 1624, crée i errant Commissaire-Général |
de l’Empireen Italie, et lui donne pour adjoint César 11, 1
son lils. Ferdinandll, Duc de Mantoue , etant mort, !
et son frere, Vincent 11, iui ayant succédé, Charles '

Gonzague , Duc de Rcthel et de Nevers , comrae fils
de Louis, frere puîne du Duc Guillaume , étoit d’un
degré plusproche de la succession que le Duc deGuas-
talie, qui clescendoit de Ferrant I, oncle paterneldece
meme Guillaume. Mais le Duc de Réthel se trouvoit
Els d’un pere qtii, totaiement dévoué à la France,
avoit ete rebelle à Charles V et à Ferdinand I, son suc-
cesseur et son fils. C’ëtoit un titre pour le faire ex-
clure par PEmpereur. Sur ces entrefaites, le Duc de
Nevers arrive de Rome à Mantoue. Appuyé par le
Comte Striggi, Ministre cle Vincentll, il ne quitte pas
ce Prince qu’il ne ini ait fait faire un testament en sa
faveur ; et à peine a-t-il- ies yeux ferrnés , que tirant
Marie, sa niece, du Monastere où elle s’étoit renfer-
mée, ill’épousele 25 Décembre 1627. L’année sui-
vante, leDucde Guastalle, qui setenoitsurses gardes,
envoya Don César, le 3 Février, à la Cour de Vienne,
et leComte Jean-Baptiste Panigarola à Madrid,pour les
noces qui devoient se célébrer entre Ferdinand d’Au-
triche, Roi de Hongrie, et Marie, Infante d’Espagne.
L’Empereur cependant interposoit son autorité pour
soutenir le Duc de Guastalle. On en seroit venu à un
accommodement, qui avoit été proposé ,“si le Duc de
Nevers 11’avoit cherché à gagner du tems , jusqu’à ce
que le siége de la Rochelle, dont on s’occupoit alors
en France , étant terminé, le Roi Louis XIII pût l’ap-
puyer de ses armes. Cette expédition finie, l’on voit en
esfet, l’an 1629 , le Monarque francois se mettre en mar-
che le 16 Février, et, le 6 Mars , lorcer le Pas de Suze.
L’Empereur, de son côté , déployant ses forces , fait
partir pour l’Italie le Général Collâlto, qui garnitGuas-
talle de troupes pour la mettre en sûreté, assiége Man-
toue,et s’en rend maitre le 18 Juillet i63o. (P'oy. ci-
devant Charles I, Duc de Mantoue, pag. 669. ) Le
Traité de Ratisbonne, conclu le t3 Octobre suivant,
laisse Charles, Duc de Nevers , en possession du Du-
ché de Mantoue et du Montferrat; cè qui Iui est con-
firmé par le Traité de Quiérasque du 6 Avril i63i.

Da'ns la même année 163o , la famille de Correg-
gio, que nous avons vu dominer à Guastalle avant les
Torelli, fut dépouillée de ses biens par l’Empereur.
Dèsle mois de Janvier, le Colonel Aldringhen, étant
venu logerdanslepalaisduPrinceCyr,prenrj possession
de Ia citadelie le 5 Février, et, l’ayant privé de ses
gardes et de toute autorité, le somtne de comparoitre
devant S,. M. I. 011 son Commissaire , pour se justi-
fier sur l’accusation , intentée contre lui, d’avoir al-
téré sa monnoie. Malade de chagrin , le Prince Cyr de
Correggio n’obtient, pour toute grace, que la liberté
de sortir de ia ville pour rétablir sa santé. Le Duc
Ferrant, en sa qualité de Commissaire Jmpérial de
Lombardie , par un ordre de l’Empereur du 17 Avril,
confisque l’Etat de Correggio, et en prend possession
au nom de S. M. I. Les descendans de cette Mai-
son s’éteignirent peu de tems après. Ferrant, ravi de
voir ies Impériaux maîtres de Mantoue, espéroit de
rentrer bientôt, avec leursecours, dans ce Dnché.
Mais la peste, qui régnoit alors dans ce pays, s’étant
répandue à Guastalle, le Duc, qui s’étoit retiré à Au-
réîia , l’unedeses inaisons de plaisance , fut atteint de
cette maladie, qui l’emporta le 5 Août i63o. Son
corps, enterré précipitarnment à la chapelle de S. Vene-
rio, lut transporté quelque tems après dans le tombeau
de sa Maison au Dôme de Guastalle. De Victoire
Doria , sa femme , il Iaissa sept fils , dont les princi-
paux sont César , qui suit; André, marié à Eaure 1
Crispani, etpere de Vincent, qui fut depuis V e Duc !
de Guastalle; Gianettino>, qui devint Général des s
Théatins en 1646 Ferrant eut aussi quatre iilles, dont 1
l’aînée, Zénobie, mariée,le SF'év. 1607 , à Don Juan 1

quantité de grands hommos qu’elle a produits , et dont l’histoire 1
peu connue enFrance, et liée à celle de nos jours , regarde un
Monarque presentenumi sur W trone ; et nous avons cru que nos J
Je, se„rs :n nou- eu smr »ien* gré. i

(i) Ferdinand It n’éroit nullement avaie de titres honorifiques. î
On remarque que, dans le cours d’un régne da 17 an«, ii créa un 1
Duc, vingt-deux Princes, soixante Comtes, et cent viugtBaronsdu

S. Empire. (Pfesfel, Hist. du droitpublic d’Allem. T. II, p. 321. ) i •
 
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