tecture — correspond à un édifice social très précisément
défini. Le passage — la peinture - — à un individu ondoyant,
progressant, regressant, subtil, pénétrant dans tous les acci-
dents sociaux avec l'ombre et la lumière. Le plan — - la
sculpture — à un point d'équilibre où l'individu se rattache
encore fortement au corps social qui cependant lui laisse
prendre toute indépendance compatible avec leur commune
sécurité. Que la sculpture, cette expression plastique tran-
sitoire entre un état organique et un état critique de la
société, participe de moins en moins, à mesure qu'elle
approche du point d'équilibre, de l'architecture exprimant
cet état organique, et de plus en plus, à mesure qu'elle
s'éloigne du point d'équilibre, de la peinture exprimant cet
état critique.
Si, en effet, après avoir envisagé l'évolution de la statue
dans ses rapports avec l'évolution des mœurs, de la poli-
tique, des idées, je cherche à comprendre ce qu'elle exprime
relativement aux formes qui précèdent et aux formes qui
suivent l'instant où elle atteint son équilibre, la signification
du temple et de la toile peinte relativement à l'homme m'ap-
paraît au premier regard. Le temple dorique ou roman est
enfoncé de toutes parts dans la rigidité du mythe social
qu'il exprime. A ses débuts, pas une sculpture ne l'orne. Il
est aussi nu que la loi (i). Il est la foule à qui le légiste ou
le prêtre dicte les disciplines nécessaires au maintien de
l'esprit dans les frontières hors desquelles la famille et la
Cité — ou la famille et l'Eglise — risquent de trouver devant
elles les méandres de la curiosité, de l'enquête, de l'aventure
où elles s'éparpilleraient. Quand les hommes croient en
commun, ils bâtissent en commun. Si la sculpture naît, c'est
que l'individu s'ébauche. Elle est l'individu lui-même, mais
profondément religieux, abrupt, obéissant avec une sorte
d'ivresse, encore tout engagé dans l'organisme originel. Les
hommes croient en commun quand apparaît la sculpture.
Mais déjà quelques-uns commencent à ne plus penser en
commun.
(i) Art Médiéval, p. 129.
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défini. Le passage — la peinture - — à un individu ondoyant,
progressant, regressant, subtil, pénétrant dans tous les acci-
dents sociaux avec l'ombre et la lumière. Le plan — - la
sculpture — à un point d'équilibre où l'individu se rattache
encore fortement au corps social qui cependant lui laisse
prendre toute indépendance compatible avec leur commune
sécurité. Que la sculpture, cette expression plastique tran-
sitoire entre un état organique et un état critique de la
société, participe de moins en moins, à mesure qu'elle
approche du point d'équilibre, de l'architecture exprimant
cet état organique, et de plus en plus, à mesure qu'elle
s'éloigne du point d'équilibre, de la peinture exprimant cet
état critique.
Si, en effet, après avoir envisagé l'évolution de la statue
dans ses rapports avec l'évolution des mœurs, de la poli-
tique, des idées, je cherche à comprendre ce qu'elle exprime
relativement aux formes qui précèdent et aux formes qui
suivent l'instant où elle atteint son équilibre, la signification
du temple et de la toile peinte relativement à l'homme m'ap-
paraît au premier regard. Le temple dorique ou roman est
enfoncé de toutes parts dans la rigidité du mythe social
qu'il exprime. A ses débuts, pas une sculpture ne l'orne. Il
est aussi nu que la loi (i). Il est la foule à qui le légiste ou
le prêtre dicte les disciplines nécessaires au maintien de
l'esprit dans les frontières hors desquelles la famille et la
Cité — ou la famille et l'Eglise — risquent de trouver devant
elles les méandres de la curiosité, de l'enquête, de l'aventure
où elles s'éparpilleraient. Quand les hommes croient en
commun, ils bâtissent en commun. Si la sculpture naît, c'est
que l'individu s'ébauche. Elle est l'individu lui-même, mais
profondément religieux, abrupt, obéissant avec une sorte
d'ivresse, encore tout engagé dans l'organisme originel. Les
hommes croient en commun quand apparaît la sculpture.
Mais déjà quelques-uns commencent à ne plus penser en
commun.
(i) Art Médiéval, p. 129.
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