La statue émerge du temple dans la mesure presque
exacte où l'homme sort de la foule, et du même pas que lui.
Elle n'y paraîtra pas tant que l'homme obéira aveuglément
aux puissances théocratiques chargées d'organiser les bases
de ses essentielles fonctions. Elle ne le quittera pas tant que
l'homme cultivera son énergie, son caractère et son audace
au profit de la cohésion du groupe social qui l'utilisait
naguère avec l'intransigeance qu'exigeait cette organisation.
L'homme, se dégageant du dieu, en est à sa phase héroïque.
Ici c'est la croisade, les guerres nationales là. Au moment
même où le plan réalise une heure l'accord du profil et du
passage, on assiste aux balbutiements de la peinture primi-
tive, tandis que l'architecture montre une tendance gran-
dissante à trop animer ses surfaces et à s'associer à la lumière
en agrandissant ses baies et en allégeant ses supports. Ceci
est éclatant dans la révolution qui substitue à la massive
église romane l'aérienne église ogivale se peuplant peu à peu
de reliefs où l'ombre et la lumière jouent, semant à l'inté-
rieur, grâce aux vitraux multicolores, des prés fleuris, des
couchers d'astres, des mers illuminées et des sous-bois cré-
pusculaires où la lueur mobile des saisons promène des
ombres mouvantes de vapeurs bleues, de feuilles vertes,
rouges, de neige vermeille, et des bruissements, des ramages,
des murmures imaginés (i). Le temple grec reste plus uni-
forme au cours du rapide travail qui conduit la sculpture
du plus fruste des archaïsmes à la mélodie de Phidias :
c'est que le christianisme n'est pas encore venu peupler
l'âme des multitudes de sentiments plus enchevêtrés, plus
complexes, d'aspirations mystiques plus sensuelles, plus
vagues, d'une accumulation plus vaste de souffrances et
d'espoir. Cependant les colonnes du péristyle s'allongent et
se font plus frêles, laissant entre elles plus de jour, le ruis-
sellement des cannelures est plus profond et plus serré sur
elles, la grâce ionienne contournée (2) — en attendant la
profusion corinthienne — se substitue plus fréquemment à
(1) Art Médiéval, pp. 156 et 157.
(2) Art Antique, p. 111.
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exacte où l'homme sort de la foule, et du même pas que lui.
Elle n'y paraîtra pas tant que l'homme obéira aveuglément
aux puissances théocratiques chargées d'organiser les bases
de ses essentielles fonctions. Elle ne le quittera pas tant que
l'homme cultivera son énergie, son caractère et son audace
au profit de la cohésion du groupe social qui l'utilisait
naguère avec l'intransigeance qu'exigeait cette organisation.
L'homme, se dégageant du dieu, en est à sa phase héroïque.
Ici c'est la croisade, les guerres nationales là. Au moment
même où le plan réalise une heure l'accord du profil et du
passage, on assiste aux balbutiements de la peinture primi-
tive, tandis que l'architecture montre une tendance gran-
dissante à trop animer ses surfaces et à s'associer à la lumière
en agrandissant ses baies et en allégeant ses supports. Ceci
est éclatant dans la révolution qui substitue à la massive
église romane l'aérienne église ogivale se peuplant peu à peu
de reliefs où l'ombre et la lumière jouent, semant à l'inté-
rieur, grâce aux vitraux multicolores, des prés fleuris, des
couchers d'astres, des mers illuminées et des sous-bois cré-
pusculaires où la lueur mobile des saisons promène des
ombres mouvantes de vapeurs bleues, de feuilles vertes,
rouges, de neige vermeille, et des bruissements, des ramages,
des murmures imaginés (i). Le temple grec reste plus uni-
forme au cours du rapide travail qui conduit la sculpture
du plus fruste des archaïsmes à la mélodie de Phidias :
c'est que le christianisme n'est pas encore venu peupler
l'âme des multitudes de sentiments plus enchevêtrés, plus
complexes, d'aspirations mystiques plus sensuelles, plus
vagues, d'une accumulation plus vaste de souffrances et
d'espoir. Cependant les colonnes du péristyle s'allongent et
se font plus frêles, laissant entre elles plus de jour, le ruis-
sellement des cannelures est plus profond et plus serré sur
elles, la grâce ionienne contournée (2) — en attendant la
profusion corinthienne — se substitue plus fréquemment à
(1) Art Médiéval, pp. 156 et 157.
(2) Art Antique, p. 111.
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