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toire par quelque race élue qui propose on image morale à
l'avenir sous les apparences splendides d'une image maté-
rielle où l'homme le plus enfoncé dans l'animalité et sa vision
divine de la vie vont se reconnaître une heure. Est-il besoin
d'évoquer, sous les voûtes compactes et les piliers trapus
amassés par l'orbe des sphères au-dessus d'une ombre
dorée, les mosaïques miroitantes où des formes grêles s'étirent,
où s'ouvrent des yeux immenses au fond desquels se tapit
une mystique compliquée qu'environnent des lueurs sus-
pectes, mouches bleues, mouches vertes autour des eaux
croupies, poisons cachés sous la luxuriance des fleurs (i) ?
Est-il besoin surtout de rappeler la vaste floraison qui fit
monter, au-dessus du pavé des villes de quelques provinces
de France, comme germant de ce pavé et des campagnes
d'alentour — bois clairs, eaux murmurantes, cultures maraî-
chères, vignes sur la pente des coteaux — tant de bêtes,
tant de légumes, tant de pampres, tant de visages familiers
pour escorter d'une foule fervente l'élan des pil ers (2), le
planement des voûtes qui berçaient dans le ciel la vaillance
de l'homme en divinisant ses travaux?
Si, des Andes à l'Himalaya, du Pacifique aux oasis afri-
caines et du Nil à la mer du Nord on tente d'embrasser d'un
coup d'œil le poème plastique universel dans celles de ses
manifestations où l'homme s'est le plus constamment et
le plus magnifiquement défini, on le trouve presque partout
lié à un support mystique d'autant plus impressionnant qu'il
traduit presque partout un sentiment unanime. L'art ne
paraît jamais avoir atteint des cimes comparables à celles
qu'il a gravies, d'un seul élan presque toujours, de concert
avec la religion alors confondue avec lui d'une façon si
étroite qu'il est impossible de séparer l'une de l'autre sans
anéantir l'une et l'autre du même coup.
(1) Fig. 96 et 114.
(2) Fig. 108.

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