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en effet, placé par rapport à Azas et à i’Oronte, de telle façon qu’on est forcé de
traverser l’Afrim pour s’y rendre en venant d’Azas, et qu’il faut le retraverser pour
gagnerla vallée supérieure de l’Oronte; Djindaris satisfait donc mieuxaux con-
ditions topographiques indiquées qu’une ruinesituée unpeu plus en aval sur la
rivedroite de l’Afrim, dont le nom, Tell Kounaa, se rapproche cependant davan-
tagede Kunulua. Mais quellequesoitropinion qu’onaitsur cedernier point, le
pays d’Unki répond incontestablement, comme l’avance Sayce, à la plainede
l’Amk, laquelle s’étend au sud du lac d’Antioche. On est donc éclairé sur la
marche suivie par les débris de l’armée de Darius.
Si la route de Beylan avait existé, Alexandre victorieux eût pu devancer
Darius dans la plaine de l’Amk et tailler en pièces ses derniers soldats. La
route n’existant pas, il avait le choix entre deux opérations, s’élancer sur les
traces des fuyards dans les gorges rocheuses de l’Amanus, ou suivre la
route ordinaire en allant passer à Myriandos, et du moment qu’il se décidait
à ce dernier parti, il lui était difïicile de reprendre le contactperdu avec l’armée
assyrienne.
La route de Beylan fut donc construite quelques siècles après Alexandre,
quand la nouvelle ville d’Alexandria apud Issum eut grandi aux dépens de
Myriandos; elle devint, dès lors, la route la plus fréquentée de la région,
comme le témoignent les deux itinôraires ci-après :
ITINÉRAIRE D’ANTONIN.
Bais.
ITINÉRAIRE DE BORDEAUX A JÉRUSALEM.
Mansio Baiæ.
Alexandriam.
XVI
Mansio Alexandria Scabiosa'.
Mansio Pictanus..
Fines Giliciæ et Syriæ.
XVI
VIIII
Pagras.
XVI
Mansio Pangrios alias Pagros
VIII
Antiochiam ..
XXV
Civitas Antiochia.
XVI
Ainsi cette route passait par Baias, Alexandrette et Bagras. Le second itiné-
I. Voir, pour les différents noms donnés à Alexandrette, 1 'Hisloire de l’tlellénisme de Droysen, trad.
Bouché-Leclereq, II, p. 663.
GAZETTE ARCHÉOLOGIQÜE. — ANNÉE 1884. H
en effet, placé par rapport à Azas et à i’Oronte, de telle façon qu’on est forcé de
traverser l’Afrim pour s’y rendre en venant d’Azas, et qu’il faut le retraverser pour
gagnerla vallée supérieure de l’Oronte; Djindaris satisfait donc mieuxaux con-
ditions topographiques indiquées qu’une ruinesituée unpeu plus en aval sur la
rivedroite de l’Afrim, dont le nom, Tell Kounaa, se rapproche cependant davan-
tagede Kunulua. Mais quellequesoitropinion qu’onaitsur cedernier point, le
pays d’Unki répond incontestablement, comme l’avance Sayce, à la plainede
l’Amk, laquelle s’étend au sud du lac d’Antioche. On est donc éclairé sur la
marche suivie par les débris de l’armée de Darius.
Si la route de Beylan avait existé, Alexandre victorieux eût pu devancer
Darius dans la plaine de l’Amk et tailler en pièces ses derniers soldats. La
route n’existant pas, il avait le choix entre deux opérations, s’élancer sur les
traces des fuyards dans les gorges rocheuses de l’Amanus, ou suivre la
route ordinaire en allant passer à Myriandos, et du moment qu’il se décidait
à ce dernier parti, il lui était difïicile de reprendre le contactperdu avec l’armée
assyrienne.
La route de Beylan fut donc construite quelques siècles après Alexandre,
quand la nouvelle ville d’Alexandria apud Issum eut grandi aux dépens de
Myriandos; elle devint, dès lors, la route la plus fréquentée de la région,
comme le témoignent les deux itinôraires ci-après :
ITINÉRAIRE D’ANTONIN.
Bais.
ITINÉRAIRE DE BORDEAUX A JÉRUSALEM.
Mansio Baiæ.
Alexandriam.
XVI
Mansio Alexandria Scabiosa'.
Mansio Pictanus..
Fines Giliciæ et Syriæ.
XVI
VIIII
Pagras.
XVI
Mansio Pangrios alias Pagros
VIII
Antiochiam ..
XXV
Civitas Antiochia.
XVI
Ainsi cette route passait par Baias, Alexandrette et Bagras. Le second itiné-
I. Voir, pour les différents noms donnés à Alexandrette, 1 'Hisloire de l’tlellénisme de Droysen, trad.
Bouché-Leclereq, II, p. 663.
GAZETTE ARCHÉOLOGIQÜE. — ANNÉE 1884. H