DOI article:
Thédenat, Henry; Héron de Villefosse, Antoine: Les trésors de vaisselle d’argent trouvés en Gaule, [2]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0280
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circhéologique a reçu et publié une description sommaire de ce trésor. Nous
ne la reproduisons pas en entier; elle contient, surtout comme indications
du poids et des dimensions des objets, des détails qui semblent tout à fait
invraisemblables
Nous arrêterons ici cette énumération ; elle est loin d’ètre complète. Notre
but a été de signaler seulement les découvertes les plus importantes. LaGaule,
dont nous parlerons plus loin, a fourni de son côté beaucoup d’argenterie
romaine.
Des textes des auteurs anciens et des découvertes archéologiques on peut donc
conclure que la vaisselle d’argent était d’un usage général dans l’empire romain.
On en sera encore plus convaincu si l’on songe au grand nombre de pièces
d’argenterie qui, découvertes pendant le Moven-Age, furent certainement fon-
dues sans que le souvenir en ait été conservé.
Ces trouvailles, en effet, ont dû être fréquentes puisqu’il existait, dans les
rituels anciens, une oraison particulière pour purifier les vases des païens
exhumés des ruines antiques. M. A. Le Prévost en a retrouvé le texte dans un
rituel à l’usage des moines de Jumièges, qui m’est certainement pas postérieur
au xi° siècle 2. Yoici le texte de cette oraison :
« Ohatio super vasa in loco antiquo reperta. — Omnipotens sempiterneDeus,
« insere te officiis nostris ethaec (hoc) vascula (vasculum) arte fabricata (fabri-
« catum) gentilium, sublimitatis tuae potentia ita emundare digneris, ut, omni
« immunditia deposita, sint ( sit) fidelibus tuis tempore pacis atque tranquil-
« litatis utenda (utendum). Per Christum Dominum nostrum, etc... 3 »
1. Revue archéologique, t. IV, 'I r0 part. (1847),
p. 236-237.
2. Mémoire sur la colleclion de vases anliques trou-
vés enmars 1830 ù Bertkouville, p. 2, Caen, in-4",
1820. M. Le Prévost fait remarquer {ibid., p. 3, en
note ) que cette mème oraison se retrouve dans un
rituel appartenant à la liturgie anglo-saxonne et
qu’elle avait été empruntée, comme celle de
Jumièges, à un rituel de l’ordre de Saint-Benoît,
encore plus ancien. — L’existence de cette
oraison n’est pas, à vrai dire, une preuve indiscu-
table de l’abondance des trouvailles d’argenterie
romaineau Moyen-Age; elle s’applique, en cffet, à
la vaisselle en terre ou en cuivre aussi bien qu’à
la vaisselle d’argent ; mais elle nous a paru si curieuse
que nous n’avons pas résisté au plaisir de la repro-
duire ici.
3. Riluale ecclesiasticum et monaslicum ad usum
ecclesiue Gemmeliccnsis, Bibliotbèque de Rouen,
n° 93 (cité par Le Prévost, loc. cit.).
H. THÉDENAT.
A. HÉRON DE YILLEFOSSE
(La suite prochainement.)
circhéologique a reçu et publié une description sommaire de ce trésor. Nous
ne la reproduisons pas en entier; elle contient, surtout comme indications
du poids et des dimensions des objets, des détails qui semblent tout à fait
invraisemblables
Nous arrêterons ici cette énumération ; elle est loin d’ètre complète. Notre
but a été de signaler seulement les découvertes les plus importantes. LaGaule,
dont nous parlerons plus loin, a fourni de son côté beaucoup d’argenterie
romaine.
Des textes des auteurs anciens et des découvertes archéologiques on peut donc
conclure que la vaisselle d’argent était d’un usage général dans l’empire romain.
On en sera encore plus convaincu si l’on songe au grand nombre de pièces
d’argenterie qui, découvertes pendant le Moven-Age, furent certainement fon-
dues sans que le souvenir en ait été conservé.
Ces trouvailles, en effet, ont dû être fréquentes puisqu’il existait, dans les
rituels anciens, une oraison particulière pour purifier les vases des païens
exhumés des ruines antiques. M. A. Le Prévost en a retrouvé le texte dans un
rituel à l’usage des moines de Jumièges, qui m’est certainement pas postérieur
au xi° siècle 2. Yoici le texte de cette oraison :
« Ohatio super vasa in loco antiquo reperta. — Omnipotens sempiterneDeus,
« insere te officiis nostris ethaec (hoc) vascula (vasculum) arte fabricata (fabri-
« catum) gentilium, sublimitatis tuae potentia ita emundare digneris, ut, omni
« immunditia deposita, sint ( sit) fidelibus tuis tempore pacis atque tranquil-
« litatis utenda (utendum). Per Christum Dominum nostrum, etc... 3 »
1. Revue archéologique, t. IV, 'I r0 part. (1847),
p. 236-237.
2. Mémoire sur la colleclion de vases anliques trou-
vés enmars 1830 ù Bertkouville, p. 2, Caen, in-4",
1820. M. Le Prévost fait remarquer {ibid., p. 3, en
note ) que cette mème oraison se retrouve dans un
rituel appartenant à la liturgie anglo-saxonne et
qu’elle avait été empruntée, comme celle de
Jumièges, à un rituel de l’ordre de Saint-Benoît,
encore plus ancien. — L’existence de cette
oraison n’est pas, à vrai dire, une preuve indiscu-
table de l’abondance des trouvailles d’argenterie
romaineau Moyen-Age; elle s’applique, en cffet, à
la vaisselle en terre ou en cuivre aussi bien qu’à
la vaisselle d’argent ; mais elle nous a paru si curieuse
que nous n’avons pas résisté au plaisir de la repro-
duire ici.
3. Riluale ecclesiasticum et monaslicum ad usum
ecclesiue Gemmeliccnsis, Bibliotbèque de Rouen,
n° 93 (cité par Le Prévost, loc. cit.).
H. THÉDENAT.
A. HÉRON DE YILLEFOSSE
(La suite prochainement.)