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Ces calices, tout intéressants qu’ils sont, ne nous font cependant connaître
qu’un côté du travail du fîligrane tel que l’ont compris les orfèvres hongrois.
Pour bien se rendre compte du parti qu’on en peut tirer, il faudrait montrer le
filigrane marié à l’émail. L’exposition de Buda-Pesth en offrait aussi de fort
heaux échantillons ; et, sans sortir de la série des calices, nous pouvons
signaler, en ce genre, une belle pièce appartenant au couvent des Francis-
cains de Presbourg. La fausse coupe, le nœud, le pied sont décorés d’émaux
blancs, rouges, verts ou gris de lin, opaques ou translucides. Sur un fond
d’émail uni s’étalent des rinceaux de filigranes terminés par des fleurettes aux
pétales émaillés de diverses couleurs. La technique de ces émaux est sensible-
ment différente de celle des émaux cloisonnés ou champlevés. Dans ces der-
niers, l’émail affleure toujours ie bord du métal qui lui sert d’excipient; on
sait que ce résultat s’obtenait après la cuisson par le polissage. Dans les émaux
hongrois, les cloisons étant formées par des filigranes, il était impossible de
les polir; aussi les émaux sont-ils toujours un peu en creux. Est-ce là ce que
les inventaires appellent : « Opns transylvanicum ? 1 » G’est aux savants
hongrois de décider cette question pour laquelle les documents écrits nous
manquent. Quoi qu’il en soit, ii y a là une technique très particulière aux
orfèvres hongrois qu’il est hon de signaler.
Émile MOLINIER.
I. Ch. de Linas. La chasse de Gimel et les anciens mouuments de l’émaülerie, p. 149-151.
Ces calices, tout intéressants qu’ils sont, ne nous font cependant connaître
qu’un côté du travail du fîligrane tel que l’ont compris les orfèvres hongrois.
Pour bien se rendre compte du parti qu’on en peut tirer, il faudrait montrer le
filigrane marié à l’émail. L’exposition de Buda-Pesth en offrait aussi de fort
heaux échantillons ; et, sans sortir de la série des calices, nous pouvons
signaler, en ce genre, une belle pièce appartenant au couvent des Francis-
cains de Presbourg. La fausse coupe, le nœud, le pied sont décorés d’émaux
blancs, rouges, verts ou gris de lin, opaques ou translucides. Sur un fond
d’émail uni s’étalent des rinceaux de filigranes terminés par des fleurettes aux
pétales émaillés de diverses couleurs. La technique de ces émaux est sensible-
ment différente de celle des émaux cloisonnés ou champlevés. Dans ces der-
niers, l’émail affleure toujours ie bord du métal qui lui sert d’excipient; on
sait que ce résultat s’obtenait après la cuisson par le polissage. Dans les émaux
hongrois, les cloisons étant formées par des filigranes, il était impossible de
les polir; aussi les émaux sont-ils toujours un peu en creux. Est-ce là ce que
les inventaires appellent : « Opns transylvanicum ? 1 » G’est aux savants
hongrois de décider cette question pour laquelle les documents écrits nous
manquent. Quoi qu’il en soit, ii y a là une technique très particulière aux
orfèvres hongrois qu’il est hon de signaler.
Émile MOLINIER.
I. Ch. de Linas. La chasse de Gimel et les anciens mouuments de l’émaülerie, p. 149-151.