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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: L’expiation ou la purification de Thésée
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0361
— 353 —
imprimé dans une Revue anglaise, sous ie titre de Mystères d’Eleusis;
nous en donnons ici la traduction, en y ajoutant quelques notes :
« G’était évidemment ce même jour des purifications que, soit en allant aux
Rheitoi ('Perroi), soit au retour, certains des mystes ([j.uat«i) se soumettaient à un
genre de purification particulièrement compliquée, auprès de l’autel de Zeus
Meilichios, surla voie sacrée. Pour chaquepersonne qu’il s’agissait de purifier,
un bœuf était immolé à Zeus Meilichios, ie Zeusinfernalquel’on nommaitaussi
xtrpioç et qui fut confondu avec Hadès-Pluton. La peau de l’animal immolé
que l’on nommait Atoç xcoSiov était étendue à terre par le daduque (SqcSoO^oç),
et le myste, objet de la purification, se plaçait dessus, accroupi sur le pied
gauche.
« Ce rite est figuré sur un vase grec (celui qui est reproduit dans nos
planches xuv, xlv et xlvi). Polémon ie Périégète 1 y avait consacré un traité spé-
cial, eton le reproduisait dans d’autres cérémonies de l’Attique. On prétendait
qu’il avait été célébré pour la première fois en ce iieu môme par les enfants de
Phytalos, afin de purifier Thésée du meurtre des brigands. Aussi est-il possible
qu’il ait été réservé pour ceux qui avaient à se laver de la souillure causée par
un homicide justifîable, avant de pouvoir se présenter à i’initiation.
« Mais les bas-reiiefs de la curieuse urne cinéraire en marbre conservée au
nouveau musée du Capitole à Rome, récemment signalée à l’attention du public
et étudiée avec beaucoup d’érudition par M me la comtesse Lovatelli, nous per-
mettent désormais de reconnaître une scène des purifications normales qui
avaient lieu cornme préparation aux Éleusinies, dans une représentation
souvent reproduite et qu’on avait expliquée jusqu’ici comme la dernière lustra-
tion d’OEdipe dans le bois des Euménides à Colones. L’urne du Capitole nous
offre le type de la purification obligatoire (xàôapaiç). Dans cette scène, le myste
est voilé, assis sur un siège, les pieds posés sur la peau d’un bélier fraîchement
tué. Le daduque et laprêtresse, qui jouentun rôle correspondant, accomplissent
au dessus de lui les cérémonies lustrales, et la femme étend sur la tête du candi-
dat à l’initiation l’éventail mystique.
« C’est un rite purifîcatoire qui sous certains rapports ressemble beaucoup à
celui du Aioç xcoSiov, mais qui doit néanmoins en être distingué 1 2. »
J. de WITTE.
sacr.'e Éleusinienne, p. 313 ct s. Paris, 1864, in-8.
2. Traduit de l’anglais, Contemporary Review,
juillet, 1880, p. 137.
1. Ap. Hesycli., v. Aco? zoiSiov, et ay. Athen., XI,
p. 478 c. — Cf. Suid. v. Ato; xoSStov ; Mich. Apost.
Proverb., VII, 10.— Voy. aussi F. Lenormant, Voie
imprimé dans une Revue anglaise, sous ie titre de Mystères d’Eleusis;
nous en donnons ici la traduction, en y ajoutant quelques notes :
« G’était évidemment ce même jour des purifications que, soit en allant aux
Rheitoi ('Perroi), soit au retour, certains des mystes ([j.uat«i) se soumettaient à un
genre de purification particulièrement compliquée, auprès de l’autel de Zeus
Meilichios, surla voie sacrée. Pour chaquepersonne qu’il s’agissait de purifier,
un bœuf était immolé à Zeus Meilichios, ie Zeusinfernalquel’on nommaitaussi
xtrpioç et qui fut confondu avec Hadès-Pluton. La peau de l’animal immolé
que l’on nommait Atoç xcoSiov était étendue à terre par le daduque (SqcSoO^oç),
et le myste, objet de la purification, se plaçait dessus, accroupi sur le pied
gauche.
« Ce rite est figuré sur un vase grec (celui qui est reproduit dans nos
planches xuv, xlv et xlvi). Polémon ie Périégète 1 y avait consacré un traité spé-
cial, eton le reproduisait dans d’autres cérémonies de l’Attique. On prétendait
qu’il avait été célébré pour la première fois en ce iieu môme par les enfants de
Phytalos, afin de purifier Thésée du meurtre des brigands. Aussi est-il possible
qu’il ait été réservé pour ceux qui avaient à se laver de la souillure causée par
un homicide justifîable, avant de pouvoir se présenter à i’initiation.
« Mais les bas-reiiefs de la curieuse urne cinéraire en marbre conservée au
nouveau musée du Capitole à Rome, récemment signalée à l’attention du public
et étudiée avec beaucoup d’érudition par M me la comtesse Lovatelli, nous per-
mettent désormais de reconnaître une scène des purifications normales qui
avaient lieu cornme préparation aux Éleusinies, dans une représentation
souvent reproduite et qu’on avait expliquée jusqu’ici comme la dernière lustra-
tion d’OEdipe dans le bois des Euménides à Colones. L’urne du Capitole nous
offre le type de la purification obligatoire (xàôapaiç). Dans cette scène, le myste
est voilé, assis sur un siège, les pieds posés sur la peau d’un bélier fraîchement
tué. Le daduque et laprêtresse, qui jouentun rôle correspondant, accomplissent
au dessus de lui les cérémonies lustrales, et la femme étend sur la tête du candi-
dat à l’initiation l’éventail mystique.
« C’est un rite purifîcatoire qui sous certains rapports ressemble beaucoup à
celui du Aioç xcoSiov, mais qui doit néanmoins en être distingué 1 2. »
J. de WITTE.
sacr.'e Éleusinienne, p. 313 ct s. Paris, 1864, in-8.
2. Traduit de l’anglais, Contemporary Review,
juillet, 1880, p. 137.
1. Ap. Hesycli., v. Aco? zoiSiov, et ay. Athen., XI,
p. 478 c. — Cf. Suid. v. Ato; xoSStov ; Mich. Apost.
Proverb., VII, 10.— Voy. aussi F. Lenormant, Voie