LA CÉRAMIQUE ET LA VERRERIE MODERNES.
35
souvent irrémédiables, ou que l’on parvenait difficilement à masquer
par l’emploi d'une dorure appliquée après coup et d’un effet toujours
peu harmonieux.
En émaillant en plein le fond coloré avant d’y appliquer la pâte
blanche, M. Deck a pu obtenir des transparences qui donnent à ses
porcelaines des chatoiements-inattendus et le charme des matières
dures les plus précieuses. Quelques-unes des pièces qu’il a décorées
avec ce procédé et qui figuraient à l'Exposition de l’Union centrale
sont des œuvres absolument parfaites sous tous les rapports et qui
resteront certainement comme une des manifestations les plus élevées
de l’industrie céramique actuelle. Mais que de tâtonnements et de
recherches avant d’arriver à ce résultat ! Combien d’essais infructueux
avant de trouver un émail qui puisse supporter sans la faire craqueler
une pâte appliquée par-dessus et qui, elle-même, devait être, après
coup, recouverte au pinceau d’un émail incolore !
Nous citerons également dans cette exposition sans rivale les
porcelaines à fond céladon décorées de légers reliefs cernés par un trait
gravé dans la pâte et sur lesquels l’émail, seul, produit alternativement,
par transparence et par épaisseur, des modelés d’une douceur exquise
et de l’aspect le plus charmant. Les deux beaux vases avec des groupes
d’enfants dessinés et exécutés par M. Legrain peuvent être cités à
l’appui de ce que nous avons avancé plus haut relativement à l’effet
que l’on peut obtenir avec les procédés de décoration les plus simples;
il n’y avait là ni couleurs éclatantes, ni ors brillants, ni reliefs
tourmentés, et cependant ces deux vases étaient certainement les
œuvres les plus remarquables et les plus enviables de l’exposition
moderne.
Avant de quitter la céramique nous devons constater le succès
bien légitime obtenu par un jeune artiste, M. Jouneau, de Parthenay,
qui envoyait ses produits pour la première fois dans une exposition
et qui, lui aussi, a su trouver pour la décoration de la faïence des
procédés qui n’avaient pas été employés jusqu’à présent.
Etabli à quelques kilomètres seulement d’Oiron et ayant à sa
disposition l’argile ivoirée si pure et si fine avec laquelle les artistes
dirigés par Hélène de Hangest avaient fabriqué ces œuvres charmantes
que l’on ne peut se lasser d’admirer, M. Jouneau a eu l’heureuse idée
d’appliquer également à la décoration de ses produits les procédés
d’incrustations colorées dont s’étaient servis ses habiles devanciers
du xvie siècle. Mais c’est seulement par l’emploi de ce procédé que
ses faïences ressemblent à celles d’Oiron ; elles ont, en effet, une
35
souvent irrémédiables, ou que l’on parvenait difficilement à masquer
par l’emploi d'une dorure appliquée après coup et d’un effet toujours
peu harmonieux.
En émaillant en plein le fond coloré avant d’y appliquer la pâte
blanche, M. Deck a pu obtenir des transparences qui donnent à ses
porcelaines des chatoiements-inattendus et le charme des matières
dures les plus précieuses. Quelques-unes des pièces qu’il a décorées
avec ce procédé et qui figuraient à l'Exposition de l’Union centrale
sont des œuvres absolument parfaites sous tous les rapports et qui
resteront certainement comme une des manifestations les plus élevées
de l’industrie céramique actuelle. Mais que de tâtonnements et de
recherches avant d’arriver à ce résultat ! Combien d’essais infructueux
avant de trouver un émail qui puisse supporter sans la faire craqueler
une pâte appliquée par-dessus et qui, elle-même, devait être, après
coup, recouverte au pinceau d’un émail incolore !
Nous citerons également dans cette exposition sans rivale les
porcelaines à fond céladon décorées de légers reliefs cernés par un trait
gravé dans la pâte et sur lesquels l’émail, seul, produit alternativement,
par transparence et par épaisseur, des modelés d’une douceur exquise
et de l’aspect le plus charmant. Les deux beaux vases avec des groupes
d’enfants dessinés et exécutés par M. Legrain peuvent être cités à
l’appui de ce que nous avons avancé plus haut relativement à l’effet
que l’on peut obtenir avec les procédés de décoration les plus simples;
il n’y avait là ni couleurs éclatantes, ni ors brillants, ni reliefs
tourmentés, et cependant ces deux vases étaient certainement les
œuvres les plus remarquables et les plus enviables de l’exposition
moderne.
Avant de quitter la céramique nous devons constater le succès
bien légitime obtenu par un jeune artiste, M. Jouneau, de Parthenay,
qui envoyait ses produits pour la première fois dans une exposition
et qui, lui aussi, a su trouver pour la décoration de la faïence des
procédés qui n’avaient pas été employés jusqu’à présent.
Etabli à quelques kilomètres seulement d’Oiron et ayant à sa
disposition l’argile ivoirée si pure et si fine avec laquelle les artistes
dirigés par Hélène de Hangest avaient fabriqué ces œuvres charmantes
que l’on ne peut se lasser d’admirer, M. Jouneau a eu l’heureuse idée
d’appliquer également à la décoration de ses produits les procédés
d’incrustations colorées dont s’étaient servis ses habiles devanciers
du xvie siècle. Mais c’est seulement par l’emploi de ce procédé que
ses faïences ressemblent à celles d’Oiron ; elles ont, en effet, une