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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Rubens, 12
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0144

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RUBENS.

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d’orfèvrerie anglaise. Rien n’est plus inexact . Rogiers est un ciseleur
flamand, reçu maître en 1630-1631 dans la gilde d’Anvers. Van Dyck
a peint son portrait. Rien ne prouve que Rogiers soit venu en
Angleterre. Les pièces d’orfèvrerie dont Rubens a donné le type ont
sans doute été faites en Flandre.

Ainsi il semble certain que, sauf les esquisses de la salle du
Banquet à Whitehall, Rubens, constamment occupé de son œuvre
diplomatique, n’a pas multiplié à Londres les preuves de son imagi-
nation et de son génie. D’autres soins emplissaient ses journées.
Il eut même, comme on le voit dans ses lettres, des heures de décou-
ragement et de nostalgie. On devine avec quelle joie il partit pour
Anvers (6 mars 1630). Les étapes de son voyage ne nous sont pas
connues.

Il a dû s’arrêter à Bruxelles pour rendre compte à l’Infante des
heureux résultats de sa mission. Il y passa du moins une partie du
mois de juin. Il avait, en effet, à régulariser plusieurs affaires. Depuis
1629, il était secrétaire du Conseil privé; mais, en raison de son
absence, il ne lui avait pas été possible de prêter serment. 11 remplit
cette formalité le 7 juin1. Quelques jours après, il reçut copie des
lettres patentes, en date du 15, aux termes desquelles Philippe IV,
commençant à payer la dette de l’Espagne, conférait au fils ainé de
Rubens la survivance du titre de secrétaire du Conseil privé. Enfin
nous savons que l’artiste était encore à Bruxelles le 18 juin ; car, ce
jour-là, il écrit à lord Dorchester une lettre dans laquelle, après
avoir montré une joie excessive à propos du récent accouchement de
la reine d’Angleterre, il informe son correspondant que, dès son
retour à Anvers, il s’occupera du tableau qu’il lui a demandé. Un
billet, adressé plus tard par Gerbier à lord Dorchester, donne à
croire qu’il s’agissait d’une peinture de Snyders. Les Anglais du
xviU siècle n’étaient décidément pas de médiocres connaisseurs.

Les premiers mois qui suivirent le retour de Rubens à Anvers
furent marqués par une période de repos. L’artiste en rupture de
diplomatie revient gaiement à ses études préférées. Il reprend, avec
Dupuy, avec Peiresc, une correspondance longtemps interrompue; il
les entretient de questions d’archéologie, il discute savamment sur-
la forme du trépied antique, et il illustre ses lettres de croquis
sommaires qui sont la traduction de sa pensée. En ce qui touche ses
œuvres de peinture, il songe de nouveau, et plus que jamais, à

U Gachard, Histoire diplomatique de Rubens, p. 191.
 
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