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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 2
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Lostalot, Alfred de: Revue musicale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0206

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194

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

prochaine de la Jolie fille de Perth, au théâtre de T Opéra-Comique...
d’Anvers.

Le Conservatoire a fait entendre la 2e symphonie de M. Brahms. Ce
n’était pas à proprement parler une nouveauté, car nous croyons nous
souvenir qu’elle fut exécutée par l’orchestre de M. Pasdeloup il y a quelques
années. Les Allemands considèrent M. Brahms comme le successeur direct
de Beethoven; 1 héritage est lourd à porter; je suis sûr que M. Brahms se
soucie médiocrement de se le voir attribuer. En restant dans la vérité, on
peut avancer que ce compositeur occupe le premier rang en Allemagne
depuis que la mort de Wagner l’a laissée libre. Symphoniste de puissante
allure, il excelle dans l’art des développements, mais on peut lui reprocher
de n’avoir pas toujours la main légère. On rencontre parfois des idées
charmantes dans ses œuvres, surtout quand il s’inspire de motifs slaves ou
orientaux : tel, le scherzo de celle symphonie; tels aussi les airs de danse
que jouaient les tsiganes à la Czarda de l’Exposition universelle et ses
fameuses valses pour piano, à quatre mains. Cette musique légère, d'une
grâce et d’une fantaisie vraiment exquises, est, à nos yeux, le meilleur
titre de M. Brahms à l’admiration des musiciens ; on y sent courir
l’inspiration d’un artiste supérieur et original : ses symphonies et sa
musique de chambre ne montrent guère que le savant, un savant de premier
ordre, il est vrai.

Une femme, et ce n’est pas une virtuose, vient de réussir à franchir les
portes du Conservatoire qui s’entr’ouvent si difficilement aux compositeurs
vivants. Mn° A. Ilolmès n’était guère connue jusqu’à ce jour que d’un public
spécial, bien que les concerts Pasdeloup aient fait entendre plusieurs de ses
compositions. On s’accorde à lui reconnaître un réel talent, et l’on rend
hommage au caractère élevé de ses tendances ainsi qu’à la vigueur toute
virile de ses moyens d’expression. Mlle Ilolmès compte parmi les plus ardents
disciples de Wagner. Le reproche le plus grand qu’on puisse lui faire est
précisément de s’abîmer dans l’admiration de son maître ; en voulant ne
voir que lui et le suivre de trop près, elle engloutit sa personnalité dans
l’ombre de cette grande figure. Il est permis de regretter qu’un artiste
de sa valeur soit victime de ce fétichisme déraisonnable; certains fragments
de Médée, 3e partie de sa symphonie dramatique : les Argonautes, dévoilent
chez MUe Ilolmès, une âme de compositeur qui pourrait s’affranchir de
tout vasselage et voler de ses propres ailes. Le chœur d’entrée « Cueillez
l’ellébore et l’absinthe », chanté par les compagnes de Médée, est une fraîche
inspiration d’artiste pénétré de son sujet, et doué de l’imagination poétique
la plus vive. On a beaucoup goûté ce morceau dont le rythme étrange, aux
balancements voluptueux, évoque la vision des danses de harem qui
raccompagneraient si les Argonautes étaient une œuvre de théâtre. Autant
ce morceau est agréable à entendre, autant il est pénible de suivre
l’interminable et bruyant dialogue qui le suit : une explication entre Jason
et Médée, agrémentée d’éclats de voix et de cuivres qui prétendent traduire
fidèlement les sentiments des personnages. De duo à proprement parler, il
n’en est pas question, si ce n’est dans les dernières mesures, et alors
Mlle Ilolmès retrouve quelques-uns de ces accents gracieux — je dirais
 
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