Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Lostalot, Alfred de: Exposition internationale de peinture - Galerie Georges Petit
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0552

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EXPOSITION INTERNATIONALE DE PEINTURE.

531

mœurs ultra-galantes et modernes : on y voit certain chapeau noir à haute forme,
de la maison Finaud et Amour, et divers accessoires de toilette féminine coupés à
la dernière mode, qui auraient pu jeter le trouble dans les familles:au milieu,une
belle dormeuse dont la nudité absolue peut difficilement passer pour ce nu respec-
table, autorisé, que le vernis de l’Histoire ou de la Fable réhabilite et fait accepter
des plus exigeants. Laissons le sujet de côté ; la peinture est fort belle. Cependant le
tableau que le peintre a voulu faire, n’y est pas; le combat des deux lumières, de
l’aube naissante et de la lampe qui brûle encore, est mal engagé; on ne les sent pas
aux prises. Rolla est un piètre sire, court de jambes et sans prestige, mais la figure
de Marie est une délicieuse étude de chair, du ton le plus fin et d’un modelé d’une
rare délicatesse. Évidemment, M. Gervex est de ces artistes dont nous parlions, qui
peignent pour peindre; reconnaissons qu’il est un des premiers de cette École.

Plus habile encore, et c’est difficile, nous apparaît M. Sargent. Son grand Portrait
de femme est un peu vide, sans doute, mais quelle merveilleuse esquisse il expose
sous ce titre : le Verre de porto! Une salle à manger rouge, éclairée de lampes à
abat-jour de même couleur; une table servie et deux convives. C’est le dernier
mot de la peinture enlevée et cependant définitive : quand on se met au point de
vue, l’illusion est complète.

L’adresse de M. Edelfelt est pareille, mais non égale; nous avions déjà vu au
Salon ses Enfante au bord de l’eau; c’est encore le meilleur tableau de son
exposition.

Nous retrouvons avec plaisir deux artistes qui nous ont fait déjà verser beaucoup
d’encre, MM. Sievens et Raffaelli. Le premier avec ses études précieuses, quintes-
senciées même, de la irisienne, et ses paysages de mer, entrevus au clair

de lune; artiste d’une race qui s’éteint et que l’on regrettera, il a des recherches
de ton, et des rencontres, que personne ne fait aujourd’hui. Le second poursuit
ses investigations spirituelles à travers la banlieue de Paris, du côté d’Argenteuil,
notant de traits incisifs la flore et la faune, hommes et bêtes, de ce milieu désolé,
ou glissant un œil scrutateur et indiscret dans les existences de pelile bourgeoisie
qui vont y chercher un simulacre de villégiature.

M. Liebermann, peintre avisé de l’École de Menzel, nous montre un Ouvroir des
orphelines d Amsterdam; c’est parfait d’observation et de dessin; il y a de la
lumière à profusion, mais pourquoi toutes ces petites filles ne sont-elles pas
débarbouillées? Si M. Liebermann parvient jamais à chasser le noir de sa palette,
on sera étonné des qualités de premier ordre que renferme sa peinture.

L’Angleterre est représentée par un seul peintre, mais il a de la valeur.
M. Wyllie a envoyé des vues puissantes, bien prises et vraiment topiques, de la
Tamise ; le tout hardiment brossé avec une fougue qui, par moments, rappelle
l’École romantique; nous aimerions mieux ne pas faire ce pas en arrière.

Est-ce à l’Angleterre qu’il faut faire honneur d’une étrange figure do Jalousie se
déchirant le cœur à pleins ongles? M. Rurne Jones aurait-il oublié de signer ce
tableau? On nous dit cependant qu’il est de M. Resnard, le peintre délicat et
décoloré, qu’on croirait parfois un ancêtre du xve siècle; au demeurant, artiste
chercheur dont l’ambition est de faire de son métier une branche de la poésie.
Nous recommandons un Portrait de petit garçon, une Vue de Venise et une belle
esquisse : A la lueur des bougies; ce sont d’excellents témoignages en faveur de
M. Besnard.
 
Annotationen