Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0018
DOI Heft:
Nr. 1 (Octobre-Novembre 1942)
DOI Artikel:Portrait d'artistes
DOI Artikel:Dorival, Bernard: Vuillard
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0018
PORTRAIT D’ARTISTE
permet des recherches coloristes étrangères à ses autres ouvrages, où l’on ne trouve peut-être
pas les notes profondes du portrait de la Dame en bleu ou les accords exquis de la Partie de
Cartes. La couleur en taches légères, en balafres poudreuses, soutient un jeu vif avec le support
toujours apparent, et l’équilibre en naît, d’une justesse, d’une harmonie, d’une vie que les
œuvres achevées ne possèdent pas avec tant d’évidence. Car elle manque au Sous-bois à la
Dame au chien, cette petite note de bleu, qui dans l’étude de ce panneau, /’Allée, vibre au bout
du chemin, sous les charmilles, et donne à cette étude un centre, un équilibre, un charme
souverains. Talleyrand avait raison de dire que le premier mouvement, c’est Je bon, et
certains critiques grand tort de parler de fléchissement de Vuillard dans sa vieillesse : les
esquisses témoignent au contraire qu’il ne fut jamais plus hardi ni plus juvénile.
Comment douter dès lors de l’intérêt de cette exposition ? Sans elle le portrait que
nous nous faisons du maître ressemblerait à ceux que lui-même il faisait : beau, certes, et
forçant le respect
geoise. Mais voici
vie et le charme de
Vuillard s’en rap-
notre cœur, jusqu’à
à part avec ses pairs :
Boudin, Sisley,
place de tendresse
entourons les ar-
par sa solennité bour-
qu’elle lui ajoute la
ses esquisses. Et
proche d’autant de
y occuper une place
Mathieu Le Nain,
Berthe Morizot, la
secrète dont nous
tistes secrets.
Bernard
DORIVAL,
Conservateur au Musée
d’Art moderne.
Édouard Vuillard. — i.a Promenade dans le port.
8
permet des recherches coloristes étrangères à ses autres ouvrages, où l’on ne trouve peut-être
pas les notes profondes du portrait de la Dame en bleu ou les accords exquis de la Partie de
Cartes. La couleur en taches légères, en balafres poudreuses, soutient un jeu vif avec le support
toujours apparent, et l’équilibre en naît, d’une justesse, d’une harmonie, d’une vie que les
œuvres achevées ne possèdent pas avec tant d’évidence. Car elle manque au Sous-bois à la
Dame au chien, cette petite note de bleu, qui dans l’étude de ce panneau, /’Allée, vibre au bout
du chemin, sous les charmilles, et donne à cette étude un centre, un équilibre, un charme
souverains. Talleyrand avait raison de dire que le premier mouvement, c’est Je bon, et
certains critiques grand tort de parler de fléchissement de Vuillard dans sa vieillesse : les
esquisses témoignent au contraire qu’il ne fut jamais plus hardi ni plus juvénile.
Comment douter dès lors de l’intérêt de cette exposition ? Sans elle le portrait que
nous nous faisons du maître ressemblerait à ceux que lui-même il faisait : beau, certes, et
forçant le respect
geoise. Mais voici
vie et le charme de
Vuillard s’en rap-
notre cœur, jusqu’à
à part avec ses pairs :
Boudin, Sisley,
place de tendresse
entourons les ar-
par sa solennité bour-
qu’elle lui ajoute la
ses esquisses. Et
proche d’autant de
y occuper une place
Mathieu Le Nain,
Berthe Morizot, la
secrète dont nous
tistes secrets.
Bernard
DORIVAL,
Conservateur au Musée
d’Art moderne.
Édouard Vuillard. — i.a Promenade dans le port.
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