Revue des beaux-arts de France (Nr. 1-6.1942/1943)

NOTES ET INFORMATIONS

pour la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux
qui, étant un établissement public, doit être consi-
dérée comme chargée d’un service public d’après
la définition doctrinale traditionnelle. Mais, pour la
Comédie-Française et pour les Théâtres concédés,
les décisions de justice sont tantôt dans un sens,
tantôt dans l’autre. Nous assistons en ce moment
aux mêmes hésitations jurisprudentielles en ce qui
concerne le statut des Comités d’organisation pro-
fessionnelle. L’important arrêt du Conseil d’Etat du
31 juillet 1942 (arrêt Monpeurt), qui a soulevé
d’innombrables discussions, considère ces Comités,
mais avec des formules assez nuancées, comme char-
gés d’un service public tout en ne leur reconnaissant
pas le caractère d’Établissements publics. Nous
assistons, en réalité, devant l’expansion économique
de l’Etat, à la formation d’un droit nouveau que la
jurisprudence et la doctrine seront appelées à préciser

peu à peu. La création de la Réunion, de toute façon,
réaffirme les conceptions que les pouvoirs publics
avaient déjà manifestées dans la pratique. C’est qu’en
effet, comme nous l’indiquions plus haut, tous nos
théâtres nationaux ont le même rôle : conserver les
grandes traditions de la scène française, représenter
les grandes œuvres du présent et du passé, assumer
pour la jeunesse et pour le grand public la même
mission qui incombe aux Musées, aux Bibliothèques et
à tous les grands établissements de l’instruction pu-
blique et des Beaux-Arts ; les uns et les autres, sous la
haute autorité des représentants de l’Etat, ont reçu
la charge d’un service public d’Education nationale.
René GADAVE,
Directeur honoraire au Ministère des
Beaux-Arts, Chef des Services admi-
nistratifs de la Héunion des Théâtres
Lyriques Nationaux.

SOUTENANCE DE THÈSES A L’ÉCOLE DU LOUVRE

Reprenant une tradition du Bulletin des Musées, nous donnerons, chaque fois que T occasion nous en sera fournie,
un résumé des principales thèses soutenues par les anciens élèves de Thscole du Louvre. Dans notre numéro IV d’avril-
mai 1943, nous avons publié la liste des thèses soutenues depuis octobre 1938, date à laquelle le Bulletin des Musées
avait cessé de paraître, jusqu’en décembre 1942. Les résumés que nous donnerons se rapporteront aux thèses présentées
pendant cette, période. Nous commençons ci-dessous l’insertion des premières notices se rapportant à ces thèses.

LA COMPOSITION PLASTIQUE DANS LES RELIEFS DE L’INDE ANCIENNE
Thèse soutenue pat Mlle Madeleine Hallade (Joseph Hackin, professeur).

Cette étude a été divisée
en deux parties correspon-
dant à deux périodes succes-
sives : la première se réfère
aux reliefs de la période an-
cienne ou pré-gupta (11e siècle
av. J.-C. au ive siècle après
J.-C.), et la seconde partie aux
seules sculptures bouddhi-
ques de l’art gupta et post-
gupta (ive siècle au vme siècle
ap. J.-C.).
Suivant les régions et les
époques successives, parfois
suivant leur adaptation archi-
tecturale, la composition des
reliefs de l’Inde a revêtu des


Fig. 1. - Barhut. - Médaillon de la balustrade du stupa.

aspects divers. Pendant la
période pré-gupta et dans des
reliefs d’assez petit format
principalement, les imagiers
se sont surtout attachés à
donner une forme pittoresque
aux épisodes de la légende
bouddhique. Ce genre de pe-
tite sculpture narrative s’est
développé dans les figura-
tions de Barhut (11e siècle
av. J.-C.) (fig. 1), où tout
un répertoire de thèmes, de
formes et de conventions s’est
constitué. A ces œuvres enche-
vêtrées, naïves et malhabiles,
ont succédé jusqu’au ive siècle

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