Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0175
DOI Heft:
Nr. 3 (Février-Mars 1943)
DOI Artikel:Enseignement musical
DOI Artikel:Vuillermoz, Émile: Les premières manifestations des "Jeunesses musicales de France"
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0175
ENSEIGNEMENT MUSICAL
LES PREMIÈRES MANIFESTATIONS
DES “ JEUNESSES MUSICALES
DE FRANCE ”
Sous ce titre, un jeune sergent-recruteur dont le cou-
rage n’a d’égal que le désintéressement, M. René
Nicoly, vient de lever une armée de 40.000 jeunes
volontaires français. A tous ceux qui connaissent et
déplorent la trop faible radio-activité de l’art musical
dans notre pays, une pareille révélation paraîtra peu
vraisemblable. Pour ma part, j’ai hésité à croire sur parole
les messagers de cette bonne nouvelle. Mais il fallut bien
me rendre à l’évidence : 40.000 écoliers et écolières,
lycéens et lycéennes, étudiants et étudiantes de la
région parisienne, se sont enrôlés spontanément sous
cette bannière pour prendre part à une grande croisade
en faveur de la culture artistique des jeunes Français.
On sait que notre pays n’a guère accordé au problème de l’éducation musicale col-
lective le respect qu’il mérite. Pour des questions de climat, de vie sociale, de tradition péda-
gogique et de doctrine bourgeoise, la musique ne tient pas chez nous la place d’honneur qui
lui est accordée chez tous les autres peuples de l’Europe. Elle est considérée comme un
« art d’agrément » qui n’a pas plus d’importance culturelle que la pyrogravure, la peinture
sur éventails ou le cuir repoussé entre les mains des jeunes filles du monde. C’est une distraction
élégante, réservée à quelques privilégiés de la fortune et rien de plus.
Au lieu de réagir contre une conception aussi fausse, on a longtemps semblé vouloir
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LES PREMIÈRES MANIFESTATIONS
DES “ JEUNESSES MUSICALES
DE FRANCE ”
Sous ce titre, un jeune sergent-recruteur dont le cou-
rage n’a d’égal que le désintéressement, M. René
Nicoly, vient de lever une armée de 40.000 jeunes
volontaires français. A tous ceux qui connaissent et
déplorent la trop faible radio-activité de l’art musical
dans notre pays, une pareille révélation paraîtra peu
vraisemblable. Pour ma part, j’ai hésité à croire sur parole
les messagers de cette bonne nouvelle. Mais il fallut bien
me rendre à l’évidence : 40.000 écoliers et écolières,
lycéens et lycéennes, étudiants et étudiantes de la
région parisienne, se sont enrôlés spontanément sous
cette bannière pour prendre part à une grande croisade
en faveur de la culture artistique des jeunes Français.
On sait que notre pays n’a guère accordé au problème de l’éducation musicale col-
lective le respect qu’il mérite. Pour des questions de climat, de vie sociale, de tradition péda-
gogique et de doctrine bourgeoise, la musique ne tient pas chez nous la place d’honneur qui
lui est accordée chez tous les autres peuples de l’Europe. Elle est considérée comme un
« art d’agrément » qui n’a pas plus d’importance culturelle que la pyrogravure, la peinture
sur éventails ou le cuir repoussé entre les mains des jeunes filles du monde. C’est une distraction
élégante, réservée à quelques privilégiés de la fortune et rien de plus.
Au lieu de réagir contre une conception aussi fausse, on a longtemps semblé vouloir
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