Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/1943
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0151
DOI Heft:
Nr. 3 (Février-Mars 1943)
DOI Artikel:Portrait d'artistes
DOI Artikel:Denis, Maurice: Jacques-Émile Blanche
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0151
PORTRAIT D’ARTISTE
(Photo Allié.)
Jacques-Émile Blanche. — Portrait de P artiste dans son cabinet de travail.
Jacques-Émile BLANCHE
La mort de celui que M. Degas appelait le fils Blanche clôt une époque extraordinaire-
ment brillante d’art, de vie intellectuelle, de mondanités. Il en prolongeait la survi-
vance par ses écrits, et le privilège qu’il eut de conserver jusqu’à la fin la jeunesse
de l’esprit, du talent, la vivacité si originale de son tempérament d’enfant gâté, comblé
à sa naissance de dons et de facilités. Le fils du docteur Blanche, célèbre aliéniste, d’une lignée
de grands bourgeois et de médecins, faisait figure de représentant de la culture française
à la fin du xixe siècle, telle qu’il l’avait reçue dans son enfance des écrivains, artistes, savants
et gens du monde qui fréquentaient la clinique ou le salon de son père.
De Liszt, par exemple, et de Mme d’Agoult, de Gounod qui avait surveillé ses débuts
au piano — il en jouait remarquablement —, des concerts du Conservatoire où son père
l’emmenait dès l’âge de huit ans, il avait passé sous l’influence d’Edmond Maître, — l’homme
au fin profil, assis près de Chabrier dans le tableau de Fantin Autour du Piano —, qui lui
faisait lire, avant qu’ils ne fussent connus en France, les premiers fragments de Parsifal.
De Manet, dans l’atelier duquel il avait peint une brioche, il avait évolué par Humbert
et Gervex, disciples l’un de Manet, l’autre de Puvis de Chavannes, et qui furent ses maîtres,
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(Photo Allié.)
Jacques-Émile Blanche. — Portrait de P artiste dans son cabinet de travail.
Jacques-Émile BLANCHE
La mort de celui que M. Degas appelait le fils Blanche clôt une époque extraordinaire-
ment brillante d’art, de vie intellectuelle, de mondanités. Il en prolongeait la survi-
vance par ses écrits, et le privilège qu’il eut de conserver jusqu’à la fin la jeunesse
de l’esprit, du talent, la vivacité si originale de son tempérament d’enfant gâté, comblé
à sa naissance de dons et de facilités. Le fils du docteur Blanche, célèbre aliéniste, d’une lignée
de grands bourgeois et de médecins, faisait figure de représentant de la culture française
à la fin du xixe siècle, telle qu’il l’avait reçue dans son enfance des écrivains, artistes, savants
et gens du monde qui fréquentaient la clinique ou le salon de son père.
De Liszt, par exemple, et de Mme d’Agoult, de Gounod qui avait surveillé ses débuts
au piano — il en jouait remarquablement —, des concerts du Conservatoire où son père
l’emmenait dès l’âge de huit ans, il avait passé sous l’influence d’Edmond Maître, — l’homme
au fin profil, assis près de Chabrier dans le tableau de Fantin Autour du Piano —, qui lui
faisait lire, avant qu’ils ne fussent connus en France, les premiers fragments de Parsifal.
De Manet, dans l’atelier duquel il avait peint une brioche, il avait évolué par Humbert
et Gervex, disciples l’un de Manet, l’autre de Puvis de Chavannes, et qui furent ses maîtres,
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