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Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

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Nr. 1 (Octobre-Novembre 1942)
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Notes et informations
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La protection des collections françaises de 1939 à 1942
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0068

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NOTES ET INFORMATIONS

LA PROTECTION DES COLLECTIONS FRANÇAISES
de 1939 à 1942

Dès la déclaration des hostilités, au début de
septembre 1939, la direction des Musées nationaux
eut à faire face à un grave et complexe problème :
celui de la protection des collections nationales.
L’organisation de cette protection fut assurée par
M. Jacques Jaujard, alors sous-directeur des Musées
nationaux, qui l’avait étudiée et mise au point au
cours des mois précédents.
Il nous est impossible ici d’entrer dans le détail
des opérations qui ont abouti à la sauvegarde des
richesses de nos Musées nationaux. Rappelons sim-
plement que ceux-ci représentaient vingt-sept éta-
blissements ou départements de conservation, et
plusieurs centaines de milliers d’objets, pour la
plupart inestimables. Des mesures de deux ordres
avaient été prises : les unes ayant trait à l’évacuation
de tous les objets transportables; les autres à la mise
à l’abri sur place des objets d’importance secondaire,
ainsi que de ceux que leur poids ou leur fragilité
rendaient intransportables.
Cette dernière série de mesures était de beaucoup
la moins compliquée. Elle n’exigeait que les précau-
tions techniques auxquelles le personnel des Musées
nationaux est entraîné. La première, au contraire,
nécessitait le choix de lieux de refuge absolument
sûrs, aussi bien au point de vue de la conservation
des œuvres que de leur sécurité contre le vol et l’in-
cendie, l’aménagement de ces refuges afin d’en
parfaire les garanties, l’organisation de leur sur-
veillance par l’installation d’un service de gar-
diennage détaché des Musées, sous l’autorité de
conservateurs, l’emballage, rapide et prudent, des
chefs-d’œuvre, enfin, l’organisation des moyens de
transport convenables pour acheminer sûrement les
collections dans les dépôts.
Ces dispositions ayant été prises en temps voulu,
on put, au cours du mois de septembre 1939, embal-
ler les œuvres dans près de six mille caisses et trans-
porter celles-ci dms douze dépôts au moyen de
convois représentant plus de trois cents voyages-
camions.

Aux mois de mai-juin 1940, une nouvelle éva-
cuation se révéla nécessaire. Les collections abritées
dans des départements devenus zone de combat,
durent gagner d’autres abris dans des régions
moins exposées et le nombre de dépôts fut réduit à
dix. Enfin, plus récemment, par suite de la reprise
de l’activité des Musées, il fut nécessaire de rap-
peler à Paris des conservateurs et des gardiens,
et le nombre des dépôts a été ramené, par con-
centration, à huit.
Le fonctionnement de ces dépôts est resté celui
qui avait été prévu dès l’origine. Surveillance cons-
tante, exercée par des gardiens, encadrés de briga-
diers ou de surveillants et dirigés par des conser-
vateurs ou des attachés, organisation rigoureuse
de la sécurité non seulement contre le vol, par
la surveillance incessante, mais contre l’incendie, par
l’installation, dans tous les dépôts, d’extincteurs et
de moto-pompes et par des ententes conclues avec
les compagnies de sapeurs-pompiers les plus proches,
assurant les dépôts de la priorité des secours, en
cas de sinistre, enfin examen fréquent des œuvres
d’art par les conservateurs compétents.
La seule conclusion que nous voulions tirer, pour
le moment, et qui est de nature à rassurer tous ceux
qui avaient pu être induits en inquiétude, est la
suivante : ni au cours de leur emballage, ni pendant
leur transport, ni dans les dépôts où ils reposent,
aucun des objets composant les collections nationales
n’a été perdu ni endommagé.
Mais les mesures de protection, par évacuation
ou mise à l’abri sur place n’ont pas été limitées aux
collections nationales. Elles ont été appliquées éga-
lement à celles des musées de province, ainsi qu’aux
objets mobiliers classés, aux vitraux, aux biblio-
thèques, aux archives et à certaines collections parti-
culières importantes.
La protection des musées de province et, dans
certains cas, celle des bibliothèques, a été organisée
en 1939, par un conservateur des Musées nationaux,
détaché à la direction générale des Beaux-Arts, et

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