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Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

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Nr. 1 (Octobre-Novembre 1942)
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La vie dans les musées
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Charbonneaux, Jean: Les récentes acquisitions du Musée du Louvre: au département des antiquités Grecques les mosaïques d'Antioche
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0024

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AU MUSÉE DU LOUVRE

santé végéta-
roseaux mon-
l’Hiver, agités
l’une des tiges
pour couron-
dème dur et
figure, qui
son voile jaune
du soleil. Les
les se mêlent
une sympho-
et saisit avant
analysé les élé-
composent. Le
gris-vert, de
ances, a servi


La mosaïque des Saisons (détails).

tion.De grands
tent, derrière
par le vent, et
se recourbe
ner d’un dia-
épineux cette
semble sous
porter le deuil
couleurs réel-
aux irréelles en
nie qui émeut
que l’on ait
me-nts qui la
même marbre
différentes nu-
pour les om-

bres du visage, pour les ailes, pour les roseaux et les feuilles d’acanthe; à peine, sur les
feuilles, quelques pointes d’un vert plus vif, et sur celles qui se retournent grassement un
magnifique reflet lumineux rose et jaune. La tonalité du fond contribue à l’harmonie de
l’ensemble : d’un brun sombre presque noir, à hauteur des rinceaux, elle passe insensi-
blement au pourpre, en montant derrière les Saisons. L’idée et la forme de ces grandes
figures est d’origine hellénique; mais l’esprit qui les anime, la spiritualité qui en émane,
appartiennent déjà au moyen-âge. L’impression de mélancolie poignante que l’on éprouve
devant l’Hiver ne se dissipe pas quand on passe de l’Hiver au Printemps. Et sans doute.

nous reconnaissons là déjà l’empreinte de la sévérité chrétienne : nos saisons font pres-
sentir la gravité impériale des majestueuses figures de Ravenne. Mais il ne s’agit pas seu-
lement d’un reflet, d’une influence extérieure : le contenu même de l’allégorie est renouvelé.

Par delà les périodes annuelles, les Saisons symbolisent les grands mouvements cosmiques
qui bouleversent et rénovent périodiquement l’humanité ; elles annoncent le mystérieux
retour de la Grande Année.

C’est la même pensée, semble-t-il, qui s’exprime par le symbole du Phénix, magni-
fiquement représenté sur un grand pavement du ve siècle : celui-ci, comme la mosaïque
des Saisons, provient d’une des villas édifiées par les riches habitants d’Antioche sur les pentes
de l’aristocratique faubourg de Daphné. Avec le Phénix nous quittons cette fois, de façon
décisive, le monde esthétique de l’Antiquité gréco-romaine. L’oiseau fabuleux, perché sur
une montagne, la tête entourée d’un nimbe radieux, apparaissait au centre d’un immense
tapis, semé de boutons de roses et entouré d’une bordure que décore un motif sassanide —■
des protomes de béliers posées deux à deux sur une paire d’ailes. Le pavement du Phénix,

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