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Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

DOI issue:
Nr. 1 (Octobre-Novembre 1942)
DOI article:
La vie dans les musées
DOI article:
Vandier, Jacques: Les récentes acquisitions du Musée du Louvre: au département des antiquités Égyptiennes
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0026

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AU MUSÉE DU LOUVRE

un intérêt certain. Il convient tout
d’abord de mentionner les deux sta-
tuettes provenant du legs H. de Nan-
teuil : une statuette de femme assise, en
bronze, datant du moyen empire
(E. 16267), et une figurine en ivoire,
d’époque amarnienne, représentant une
femme nue, probablement la concubine
d’un mort (E. 16288). M. Boreux leur
a consacré un très intéressant article
qui doit paraître dans le tome XXXIX
des Monuments Viot.
Les autres acquisitions ont été
faites à titre onéreux. Nous citerons,
en premier lieu, le haut d’une stèle
d’Horus sur les crocodiles. Ces stèles,
qu’on a justement appelées « stèles
magiques » ou « stèles guérisseuses »,
sont couvertes d’inscriptions magiques
qui avaient, dans l’esprit des Égyptiens,
le pouvoir de guérir les victimes des
animaux venimeux. Le patient, après
avoir aspergé d’eau la stèle, recueillait dans un bassin le liquide qui s’était imprégné, par
simple contact, des vertus magiques des formules, et buvait ensuite cette eau comme
s’il s’était agi d’un remède. Ces stèles présentent toujours, comme sujet central, un
Horus enfant debout sur des crocodiles et tenant dans ses mains, pour les maîtriser,
des serpents, des scorpions et des animaux typhoniens. La tête du dieu est régulièrement
surmontée d’un masque de Bès. Le fragment du Louvre (haut. : o m.19) appartient à une
stèle dont la hauteur totale devait être de o m. 90 environ. Le dieu, au lieu de se détacher
en haut relief, comme sur la plupart des monuments similaires, est presque traité en ronde-
bosse et s’adosse simplement à la stèle. Sa tête, d’un excellent style saïte, est ornée de la mèche
de l’enfance; le crâne, surmonté d’un scarabée, est aplati comme celui d’un patèque. Le
masque de Bès, également traité en ronde-bosse, domine à la fois la tête de l’Horus et le
sommet cintré de la stèle. L’impression de protection est ainsi sensiblement accentuée et
achève de donner à cet intéressant spécimen de stèle magique son caractère d’originalité.
De la même époque, à peu près, date un ravissant fragment de tête en basalte (haut. : o m. 08)
dont le modelé délicat et le sourire mélancolique sont empreints d’un charme indicible
(E. 16270).


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