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Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

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Nr. 1 (Octobre-Novembre 1942)
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La vie dans les musées
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Vandier, Jacques: Les récentes acquisitions du Musée du Louvre: au département des antiquités Égyptiennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0027

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ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES

Une statuette en terre émaillée bleu turquoise (E. 16269), représentant le dieu Bès
dans son rôle de protecteur du sommeil, apporte un élément nouveau dans l’iconographie,
déjà si riche, d’un des dieux les plus populaires de l’Egypte de basse époque. Bès, debout,
dans sa pose habituelle, s’appuie des deux mains sur un lit sculpté en corps de lion : il veille
sur le sommeil d’un personnage étendu à plat ventre sur la couche. Des singes, les animaux
familiers du dormeur, s’agitent autour du lit, et, pour bien montrer qu’ils ne sont pas dupes
des apparences, taquinent le lion débonnaire. Ce petit monument (haut. : o m. 085) est en
bon état de conservation : nous n’avons à regretter que la disparition de la perruque du dieu
et celle d’une des pattes postérieures du lion.
La statuette en bronze E. 16265 (haut. : o m. 215) représente un Horus en légionnaire
romain. Ces témoignages du syncrétisme tardif sont relativement très rares et l’excellent
exemplaire acquis par le Louvre vient heureusement combler une lacune de nos collections.
Le dieu est représenté comme un homme hiéracocéphale : coiffé du pschent, il porte par
ailleurs l’équipement complet et soigneusement détaillé du légionnaire romain. Sa main droite,
levée, tenait une lance, malheureusement disparue aujourd’hui; sur sa main gauche, légè-
rement avancée, est posé un faucon, également coiffé des couronnes imbriquées de haute
et basse Égypte. Ce détail, à ma connaissance unique, s’il traduit simplement la relation qui
existait entre l’Horus légionnaire et l’ancien protecteur de la royauté égyptienne, peut paraître
inutile, mais il est tout à fait conforme aux plus anciennes idées religieuses de l’Égypte antique.
Le dernier objet entré dans nos collections est un encensoir en bronze (E. 16266).
Il affecte la forme d’une coupe à pied annulaire, dont le bord supérieur est muni de trois
anneaux de suspension : c’était à ces anneaux qu’on attachait autrefois la chaîne qui permet-
tait de balancer l’encensoir lorsqu’on s’en servait. Cette forme d’encensoir sans couvercle


est connue depuis long-
une série (le Louvre en
plaires) dont la panse est
de scènes emprun-
gile. Le Père de
leur a consacré
documentée,
sont d’origine
qu’ils ne doi-
antérieurs au
ginalité de ce nouvel encen-
side exclusivement dans sa dé-
point de comparaison, il est difficile

temps. Il en existe toute
possède trois exem-
ornée, en bas-relief,
tées à l’Évan-
Jerphanion, qui
une étude très
pense qu’ils
syrienne et
vent pas être
vne siècle. L’ori-
soir du Louvre ré-
coration. En dehors de tout
de dater cet encensoir avec préci-

sion : il est peu probable en tout cas

Encensoir égyptien en bronze-

qu’il soit antérieur au vne siècle.

Jacques VANDIER,
Conservateur au Dp1 des Antiquités égyptiennes.
 
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