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Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

DOI issue:
Nr. 1 (Octobre-Novembre 1942)
DOI article:
L'art vivant
DOI article:
Ladoué, Pierre: Les achats et les commandes de l'état aux artistes en 1941
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0034

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L’ART VIVANT

Dans les Salons, suivant l’importance quantitative et qualitative de chacun d’eux,
dans les Galeries qui, par le moyen d’affiches ou de catalogues préfacés, ne manquent pas
de faire autour de leurs manifestations une légitime et active publicité, dans les ateliers où
nous appellent la notoriété des noms, l’attrait de la « nouvelle œuvre » dénotant une évolution,
ou la seule requête des artistes demandant tout simplement une prospection, nous avons
donc effectué, au cours des semestres écoulés, des acquisitions nombreuses.
A quel usage ? Quelle est l’utilisation des œuvres d’art acquises par l’Etat ? Cer-
taines personnes posent parfois cette question, à laquelle je répondrai : Il faut que l’Etat
achète beaucoup, chaque année, aux artistes parce qu’il a, chaque année, une importante
consommation, un vrai ravitaillement en œuvres d’art à assurer.
D’abord, le Musée national d’Art moderne de Paris et les sections d’Art moderne
des Musées de province doivent s’enrichir régulièrement de la fleur de la production artis-
tique, sous peine de ne plus mériter leur nom. Il faut ensuite pourvoir à la décoration des
édifices et des établissements publics, au fur et à mesure de leur création, agrandissements
ou adaptations à des nécessités nouvelles. Les Ministères, les Hôtels de Ville, les Centres ou
Offices, les grandes Ecoles, les Lycées, etc., ont besoin de tableaux, de statues, de tapisseries,
d’objets d’art. Dès aujourd’hui, et davantage encore demain, nos ambassades et nos consulats
doivent et devront être assez largement et richement pourvus, pour que le rayonnement
de l’art français s’affirme de plus en plus à travers le monde, dont les yeux se tournent et
continueront de se tourner vers Paris. Pour tout cela, il importe que le Dépôt des Œuvres
d’art appartenant à l’Etat, qui se trouvait naguère aux Gobelins et qui cohabite à présent
avec le Musée national d’Art moderne (i), contienne un « choix » abondant.
Il ne saurait être question de dresser, dans cette revue, une liste des achats réalisés
dans les différentes sections artistiques. Cet exposé doit conserver un caractère général.
Les inventaires sont tenus ailleurs. Le lecteur qui me suit est curieux pourtant, j’en suis sûr,
de trouver ici quelques noms au moins, et quelques titres d’« achats de l’Etat ».
Pour nous en tenir à la fin de 1940 et à l’année 1941, voici d’abord des sculptures
qui pourront servir à la décoration des intérieurs ou des jardins. Elles sont signées de Bou-
raine. Traverse, Vallette, Lejeune (Torse, en terre cuite). Cornet, Gelin (Cérès), Andréi,
Collamarini, Favin, Max Barneaud, Drivier, Abbal, Belmondo, Sokolnicki, Chauvel, Bras-
seur (Fetnrne drapée}, Iché, Delhommeau, Corbin (Liseuse, bas-relief), Robert Coutin, Nivet,
Léon Morice; des sculptures religieuses de Bouscau (Annonciation), Auguste Coutin, .Ma es ;
des animaux de Sandoz (Cheval), Prost (^Panthère), R. Paris, Husset, Guyot, Gust. Guétant,
Marcel Derny... Les petites pièces d’Ary Bitter, à éditer par la Manufacture de Sèvres, et
les modèles de Decœur, constituent la transition qui nous amènera à la catégorie des objets
d’art décoratif, où s’inscrivent, entre autres : un vitrail de Rouault, des grès ou céramiques
(1) Nous nous élevons contre l’usage, qui ne devrait pas s’établir, de nommer « Palais de Tokio » le double Musée bâti
sur l’emplacement de l’ancienne Manutention militaire du quai Debilly. Aucune logique ne peut justifier cette appellation elliptique.

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