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Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

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Nr. 2 (Décembre-Janvier)
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Portrait d'artiste
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Hautecoeur, Louis: Chabrier
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0086

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PORTRAIT D’ARTISTE

dique de Meilhac et Halevy, elle était entraînante, pleine de verve; celle de Chabrier a cet
incomparable mérite d’être musicalement spirituelle.
Jamais, pourtant, elle ne se contente d’être un témoignage de virtuosité, une page
d’humour. Le sujet de certaines de ses œuvres, comme la Vilanelle des petits canards, aurait
pu inspirer les musiciens habituels du Chat-Noir, heureux d’accompagner des ombres chi-
noises. A force d’esprit, Chabrier sait atteindre à la poésie; aussi comprenons-nous l’in-
fluence qu’exerça sur la musique d’aujourd’hui ce génie, miroitant comme la Loire qui accueillit
son âge mûr, mais solide comme ses montagnes natales. Chabrier est bien un musicien de
chez nous, il a la santé de notre terroir. N’écrivait-il pas, à propos de ses valses : « C’est très
clair cette musique-là, ne vous y trompez pas et ça paie comptant; c’est certainement de la
musique d’aujourd’hui ou de demain, mais pas d’hier. Dans dix ans, on sera très fort, mes
enfants; ce que je fais sera du Nadaud; vous verrez ! Allez de l’avant. Ce qu’il ne faut pas;
c’est de la musique malade; ils sont là quelques-uns et des plus jeunes, qui se tourmentent
tout le temps pour lâcher trois pauvres bougres d’accords altérés, toujours les mêmes,

du reste; ça
ne chante
pètepas. Jele
fort, pour-
me traitent
de pompier
mot ! » Certes
n’était pas un
n’avait jamais
propre feu.
raison, et il
que jamais,
faire de la
lade. La
riche en ta-
longtemps
trésors. Cha-
cupepas dans
notre musi-
qui lui est
bon que des
nous invitent
tion et nous




Sonnet de Verlaine à Chabrier
Composé à l’asile de Vincennes en juin 1887.
(Bibliothèque Jacques Doucet.)

ne vit pas, ça
pas, ça ne
leur crie bien
tant, mais ils
de pompier,
mon propre
non, Chabrier
pompier ; il
éteint son
Et il avait
a raison plus
il ne faut pas
musique ma-
France, si
lents, a trop
négligé ses
brier n’oc-
l’histoire de
que la place
due. Il est
Centenaires
à la médita-
imposent de

justes révisions.

Louis HAUTECŒUR,
Secrétaire Général des Beaux-Arts.

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